Lakers 2001 Vs Thunder 2016

Lakers 2001 Vs Thunder 2016

Los Angeles Lakers - Oklahoma City Thunder - Shaquille O'Neal - Kobe Bryant - Kevin Durant - Russell Westbrook

Duel de génération compare d'habitude une star actuelle à son alter ego du passé. Cette semaine, on change la formule en comparant une équipe actuelle avec un grand effectif du passé. On commence aujourd'hui avec le Thunder actuel, défendu par Sylvain, contre David et les Lakers de 2001.

​Cette semaine, il y aura exceptionnellement deux duels de générations, un aujourd'hui et l'autre demain. Pour les finales de conférences on marque le coup avec deux articles et un changement de concept. On s'attaque cette fois aux confrontations d'équipes. Impressionnés par la puissance du duo Russell Westbrook-Kevin Durant, nous avons voulu les comparer à un autre duo qui a roulé sur la ligue au début des années 2000 ; Kobe Bryant et Shaquille O'Neal.

 

  • Round 1 : Attaque 

 

Sylvain : Le Thunder c'est une attaque explosive avec plus de 110 points par match, la seconde de toute la Ligue en 2016. Une attaque certes prolifique mais bicéphale. OKC vit et meurt par son tandem Russell Westbrook – Kevin Durant qui apporte 47% des points de l'équipe. Le premier est une arme à double tranchant. L'homme canon du Thunder peut s'avérer un boulet pour les autres par sa suractivité et sa propension à vendanger les fins de match. Mais, canalisé au service de l'équipe, Russ est un mutant physique qui remplit toutes les lignes statistiques (18 triple double cette saison). Son impact offensif est permanent : il est, cette saison, le joueur qui inscrit le plus de points sur jeu de transition avec 544 unités. La catalyseur d'Oklahoma, c'est lui. Sa fougue et son énergie déployée sont contagieuses pour ses partenaires, y compris chez le discret Kevin Durant. Oubliée la blessure au pied de l'an passé, KD tourne cette saison à 28,2 points, 8,2 rebonds et 5 passes avec un pourcentage supérieur à 50%. L'ailier est redevenu une machine à scorer. Quand le duo est réuni sur le parquet, OKC marque plus de 12 points que son adversaire sur 100 possessions. Un vrai casse-tête pour les défenses adverses. Agées de 27 ans, les deux stars sont aujourd'hui à leur prime et font des étincelles lors de ces playoffs. Ils cumulent 12 nominations au All Star Game, 35 titres de joueur de la semaine, 18 titres de joueur du mois et 9 apparitions dans la All-NBA First Team.

 

David : Avec 100.6pts marqué par matchs, les Lakers version 2000/2001 avaient la troisième meilleure attaque de la NBA. Et oui, cette année là, ça scorait moins qu'actuellement ! Comme le Thunder actuel, l'attaque des Lakers de l'époque reposait principalement sur deux joueurs : Kobe et Shaq. Vous me direz : "Quitte à compter sur seulement deux joueurs, autant le faire avec deux des meilleurs scoreurs de tous les temps !" et... vous auriez raison.

Avec des moyennes de 28.5 pts pour l'arrière et 28.7 pour le pivot, il ne reste que les miettes aux autres joueurs. Derrière ce "duo en or", c'est Derek Fisher qui est le troisième meilleur scoreur avec 11.5pts. Suivent Rick Fox (9.6pts)  et Horace Grant (8.5pts) qui complètent le cinq de départ. Du banc, c'est surtout Isaiah Rider (7.6pts), Ron Harper (6.5pts), Robert Horry (5.2pts) et enfin Brian Shaw (5.3pts) qui apportent chacun leurs contributions. Bien entendu, on sait que la plupart des joueurs précédemment nommés auraient pu scorer plus dans une autre équipe... mais pas derrière le Black Mamba et le Big Diesel. Avec Shaq en point de fixation et Kobe en scoreur fou, toute la défense adverse est focalisée sur deux joueurs et c'est de leur talent que dépend la réussite des Lakers. On a affaire à deux Hall of Famers (ce n'est qu'une question de temps et de paperasse pour Kobe) qui ensemble ont deux titres de MVP, 5 de MVP des finales, 33 sélections aux All-Star Game (ils y sont 7 fois MVP dont une fois ensemble en 2009), 29 sélections dans les All-NBA Team et surtout 9 bagues de champions NBA (5 pour Kobe, 4 pour Shaq). On en passe tellement la liste est longue !

Enjoy, voici un mix de la belle époque des Lakers !

 

 

1-0 pour... le Thunder : Kobe et Shaq sont peut-être de meilleurs scoreurs que Kevin et Russ... De toute façon, qu'on le veuille ou non, il y a match entre ces deux duos. Mais ici, nous comparons les équipes et pas seulement les stars. Si l'époque est différente, on est forcé de reconnaître qu'avec 10pts de plus mar match en moyenne, l'attaque du Thunder est plus prolifique. L'effectif d'Oklahoma City est supérieure à Los Angeles... du moins pour l'attaque !

 

  • Round 2 : Defense

 

Sylvain : Le Thunder est sans aucun doute l'une des équipes les plus athlétiques défensivement. Sans être réputés dans ce domaine, Westbrook et Durant assurent les minimas quand "l'enjeu" en vaut la chandelle, l'un par sa rapidité, l'autre par son envergure démesurée pour un ailier. OKC dispose de vrais soldats dédiés aux tâches obscures. La présence d'Andre Roberson dans le cinq majeur se justifie uniquement par ses capacités défensives. L'arrière se sacrifie sur l'autel du collectif. Bruce Bowen du pauvre, Roberson se coltine chaque soir, le meilleur guard adverse. Idem, pour Serge Ibaka, la pierre angulaire de la défense intérieure. Nommé trois fois consécutives dans la NBA All-Defensive First Team, l'espagnol est une vraie dissuasion dans la peinture. Avec deux titres de meilleur contreur de la Ligue, Ibaka est l'un des meilleurs protecteurs d'arceau : cette saison, le pourcentage de l'adversaire tombe à 42,4% quand le Grand Serge conteste les shoots. Avec les progrès affichés par le pivot Steven Adams, Oklahoma dispose d'une paire intérieure les plus intimidantes de la NBA. Plongez dans l'univers étouffant de la Chesapeake Arena avec ce mix.
 

 

David : Seulement 23ème meilleure défense de la ligue avec 97pts encaissés par match, loin derrière les 86 des Knicks 2001, les Lakers ne se contentaient pourtant pas d'attaquer et de se prélasser en défense. Rien que par sa présence, Shaquille O'Neal intimidait les attaques adverses. Le géant tourne en 2001 à 12.7rbds et 2.8ctrs par match, du lourd à côté d'Horace Grant qui complète bien avec 7.1rbds et 0.8ctrs. Derrière, Rick Fox et Robert Horry donnent tout et assurent plus que l'essentiel. Ron Harper est encore un défenseur correct et compense sans doute la  petite taille de Fisher. A cette époque, Kobe est régulièrement cité parmi les meilleurs défenseurs et est bien plus présent à la tache qu'il ne l'a été ces dernières saisons. Dans cette équipe, il n'y avait pas de joueurs exclusivement concentré sur la défense. Ce travail était collectif et derrière leurs deux All-Stars, les Angelenos illustraient parfaitement le dicton : "La meilleure défense c'est l'attaque".

 

2-0 pour le Thunder. On sent déjà les fans de Kobe et Shaq s'insurger mais le duel n'est pas fini. Avec 43% de réussite accordés à leurs adversaires, les Lakers sont au même niveau que le Thunder. OKC encaisse plus de points chaque match mais ceci est dû au rythme de jeu plus nerveux... bien entendu, c'est aussi pour ça qu'ils marquaient plus et que le Thunder a eu le point au premier round. Mais comme la NBA privilégie les stats offensives, on se permet d'en faire autant pour compter les points dans notre duel de génération... puis ça nous arrange bien ! Plus sérieusement, Ibaka et Roberson font bien pencher la balance pour le Thunder qui possède vraiment des purs spécialistes en la matière. De plus, comparés à leurs époques respectives, OKC est mieux placé par rapport à l'ensemble de la ligue.

 

  • Round 3 : Le banc

 

Sylvain : Sans mauvais jeu de mot, à première vue, les remplaçants du Thunder ne sont pas des foudres de guerre. L'addition d'une troisième force de frappe en sortie de banc s'est toujours soldée par un échec dans le passé. Ni James Harden, ni Kevin Martin ou Reggie Jackson n'ont eu l'impact désiré. Les trois pistoleros ont, certes, été les leaders offensifs de la seconde escouade, mais ont souvent marché sur les plates-bandes de Russ et KD. L'arrivée d'Enes Kanter a singulièrement changé le paysage. Le Turc apporte son écot brillamment en attaque avec 12,3 points, principalement inscrits dans la raquette. Troisième des votes pour le Trophée de Meilleur 6ème Homme, il est le complément parfait d'Adams et Kanter, qui ont des profils plus défensifs. Quand il ne fait la Une de Shaqtin' a Fool, Dion Waiters peut se réveler un facteur X dans les fins de match. Son adresse longue distance, même irrégulière, apporte un spacing essentiel à l'attaque d'Oklahoma. Dans le même registre, Anthony Morrow et Randy Foye, peuvent également allumer la mêche sur de courtes séquences. Moins clinquant que certaines saisons, le banc du Thunder est solide et surtout très complémentaire des titulaires.

 

David : L'effectif des Lakers 2000-01 est ultra complet, c'est peu de le dire. Le One-Two Punch composé par Kobe et Shaq est entouré de vétérans et de role players qui assurent chacun à leur poste et à leur manière. Derek Fisher ne joue que 20 matchs pendant la saison régulière mais derrière lui, Ron Harper assure brillamment l'intérim, bien suppléé par Tyrone Lue. Isaiah Rider, Robert Horry et Brian Shaw font le nécessaire pour maintenir l'attaque des Lakers au niveau pendant que les stars se reposent et l'équipe peut compter sur ses bûcherons pour faire le travail sous la raquette entre Stanislav Medvedenko, Mark Madsen et Greg Foster. C'est d'ailleurs ce dernier et le jeune Devean George qui furent conservés pour les playoffs à l'inverse du pauvre Isaiah Rider. Chacun son rôle donc et le plus souvent, c'est d'assurer dans un domaine précis en attendant le retour des deux mastodontes. Robert Horry sort bien entendu du lot dans la second unit avec ses shoots venus d'ailleurs et est encore plus précis pendant les playoffs. Ses sorties du banc sont tellement incroyables que la mémoire collective en a fait l'un des titulaires de l'époque mais c'est bel et bien Grant qui assurait aux côtés du Shaq dans le 5 Majeur. 

 

2-1, Les Lakers reviennent au score. Sans manquer de respect à l'effectif du Thunder, celui des Lakers est juste fou. Outre le cinq majeur complet, le banc est parfaitement construit entre anciens champions (Horry, Harper, Grant), jeunes prometteurs (George, Lue) et brutes besogneuses (Madsen, Foster). Difficile de donner cet effectif perdant lorsqu'on sait ce qu'il a accompli par la suite (et même l'année précédente).

 

  • Round 4 : Le Coach

 

Sylvain : Pas évident de tourner la page après sept saisons passées sous l'ère Scott Brooks. Licencié l'été dernier, le coach a payé les pots cassés de la non participation aux playoffs du Thunder. Le front office a confié les clés de l'équipe à Billy Donovan. Fort de deux titres universitaires acquis avec les Gators de Florida, l'entraîneur est un novice sur les bancs de la NBA. Ses débuts n'ont d'ailleurs pas convaincus les spécialistes qui avaient du mal à voir la différence avec son prédécesseur. Donovan laissait Westbrook dans son rôle de feu follet électrique et utilisait Durant dans des systèmes en isolation. Il aura fallu attendre les playoffs pour que le coach rookie gagne ses lettres de noblesse. Conscient de l'avantage physique de son roster, Donovan a piégé tactiquement Gregg Popovich. En alignant la paire intérieure Enes Kanter et Steven Adams, OKC a martyrisé la raquette des Spurs en dominant à outrance le rebond. Cet ajustement réalisé à partir du Game 3, a porté ses fruits sur les deux derniers matchs. Auréolé de ce premier succès, Donovan doit maintenant continuer à faire évoluer son effectif selon l'adversaire.

 

David : Avant les déboires de Mike Brown, Mike d'Antoni et Byron Scott, c'était Phil Jackson qui était aux commandes des Lakers. Dernièrement avec Kobe et Pau Gasol pour un Back-to-back, mais surtout pendant le Three-peat de Kobe et Shaq. Le Zen master a débarqué à Los Angeles avec une philosophie et un style de jeu qui avait déjà fait leurs preuves à Chicago... six fois ! Cette fois, il n'avait plus les égos de Scottie Pippen, Michael Jordan, Dennis Rodman et Toni Kukoc à gérer... Mais ceux de Kobe et Shaq... sans doute encore plus énormes que tous les joueurs précédents réunis.

Qu'à cela ne tienne, Jax sait y faire avec les récalcitrants, quelques lectures conseillées et les joueurs lui mangent dans la main. Phil va surtout remettre vite en place l'attaque en triangle de Tex Winter. Comme pour Ron Harper avec les Bulls, il joue avec un meneur au profil de shooteur, Derek Fisher. Il en profite d'ailleurs pour intégrer ce même Harper et Horace Grant à l'effectif, deux joueurs qui ont brillé lors des précédents titres du coach à Chicago. Le gros changement, c'est le point de fixation incroyable dans la raquette qu'est le Shaq. Alors que le duo Jordan-Pippen ne pouvait pas vraiment compter sur un pivot dominant (nos excuses à Luc Longley), Kobe  profitait de l'attention de la défense sur le Shaq. En bref, Jackson a su tirer le meilleur de cet effectif en confiant à chacun la tâche idéale et toujours en jonglant avec brio avec les égos.

 

2-2 : Jackson, c'est plus fort que toi ! Les Lakers sont bien entendus champions NBA cette année là. Sous les ordres de celui qui obtiendra sa 11ème bague quelques années plus tard, ce serait une hérésie de les donner perdants dans un duel de coaching. Même le maton de prison le plus sévère ne pourrait pas gérer Kobe ET Shaq... Jax l'a fait !

 

  • Round 5 : Impact et domination sur la ligue

 

Sylvain : Depuis leur finale NBA 2012 perdue contre le Heat, chaque année les pronostiques placent OKC dans le Top 4 de la Conférence Ouest. Quand un effectif compte deux potentiels MVP, difficile de ne pas faire autrement. Trop inexpérimenté lors de leur première finale, le duo n'a pas réussi depuis à se hisser jusqu'à la dernière marche, la faute à une concurrence exacerbée à l'Ouest. Cette saison, le tandem arrive à pleine maturité. Comme un bon vin, cette cuvée 2016 s'annonce exceptionnelle, voire même millésimée après l'élimination de l'épouvantail texan. Arrivée dans l'Oklahoma seulement en 2008, la franchise ne compte encore pas autant de fans que d'autres glorieuses écuries à l'Ouest. Pour cela, il faudrait une performance majeure qui frappe les esprits, comme une victoire finale au nez et à la barbe de Stephen Curry et LeBron James. En attendant, la Chesapeake Arena va encore bouillonner aux rythmes de ses idoles.

 

David : En 2001, les Lakers remportent le titre avec un bilan en saison régulière similaire au Thunder. 56V contre 55 pour le Thunder cette année. Mais en playoffs, les Lakers sont juste monumentales et écrasent tout sur leur passage. Ils sweepent chaque adversaire jusqu'à la finale NBA où il perdent un seul et unique match contre un Allen Iverson stratosphérique. AI3 donne tout mais ne peut rien contre L.A qui soulève le trophée après un bilan de 15V-1D (Premier round en 3 manches gagnantes à l'époque)... une performance jamais égalée. Cette domination sur la ligue, elle existait déjà l'année précédente et perdurera la saison suivante mais c'est ce titre qui symbolise le plus la puissance du duo atomique des Lakers. Kobe qui l'emporte face à sa ville d'origine et l'autre arrière virtuose de l'époque, Shaq qui atomise Dikembe Mutombo dans un duel d'attaquant au sommet contre défenseur sur le déclin. Cette saison a encore plus inscrit dans la légende les deux joueurs, faisant de Shaq le Most Dominant Ever et de Kobe "l'autre meilleur arrière de tous les temps". S'ils n'avaient pas voulu changer d'air après l'échec avec Gary Payton et Karl Malone, qui sait ce qu'ils auraient pu accomplir ensemble.
Ce qui inscrit aussi cette équipe dans l'histoire, c'est l'importance de son effectif 15 ans plus tard. La plupart des joueurs font encore partie du paysage de la NBA. Aujourd'hui, Kobe Bryant est jeune retraité. Shaquille O'Neal et Robert Horry travaillent pour la télévision. Derek Fisher, Tyrone Lue et Ron Harper donnent maintenant des instructions aux joueurs depuis le banc... Et surtout, Rick Fox a joué dans Oz et est sorti avec Eliza Dushku... Bon d'accord, c'est fini mais ça vaut bien une bague NBA !

 

3-2 pour les Lakers qui remportent ce premier Duel de génération par équipes. Le Thunder a des armes à faire valoir en playoffs. Il donne du fil à retordre aux Warriors actuellement et s'est débarrassé avec brio des Spurs au tour précédent. Mais Russell Westbrook et Kevin Durant n'ont rien prouvé en NBA collectivement pour le moment. KD35 a déjà autant de titre de MVP que Kobe et Shaq ? Russell a réalisé plus de triples-doubles que les deux légendes réunies ? En NBA pourtant, on ne se souvient que des bagues... et pour l'instant à ce jeu, face aux deux jeunes d'OKC, les deux Angelenos gagnent 9-0.

 

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