En quelques mois, Reggie Bullock est passé du statut de simple role player à celui de titulaire indiscutable. A 26 ans, le swingman a fait son trou à Motor City après avoir connu des années galères. Drafté par les Clippers en 2013, il est échangé la saison suivante à Phoenix sans avoir eu le temps de faire ses preuves en Californie. Idem chez les Suns où Reggie score en tout et pour tout 4 points en 75 minutes pour une moyenne improbable de 0.4 points. Son transfert pendant l'été 2015 à Detroit en compagnie de Danny Granger et Marcus Morris semble anecdotique. Pourtant, trois saisons plus tard, il est le seul rescapé de ce trade bien accroché à sa place de starter. Bullock a profité d’un contexte favorable pour saisir sa chance. Avec les départs de Tobias Harris et Avery Bradley fin janvier et les performances en dents de scie de Stanley Johnson, Reggie est devenu l’option numéro une de Stan Van Gundy sur les postes 2 et 3. Aligné depuis décembre dans le 5 majeur des Pistons, Bullock est passé de 4.5 points la saison dernière à 10.7 unités cette année.
Un bond énorme au scoring et une confiance qui grandit de mois en mois. La courbe statistique du Piston est impressionnante : 2.5 points en novembre, 11.5 points en janvier, 14.2 points en février pour finir par 17.0 points en mars. Son pourcentage d’adresse est le meilleur témoin de cette insolente progression. Bullock shootait à 23,1% longue distance après un mois de compétition. Depuis début 2018, le Piston bombarde à 44,9% à 3 points, se permettant même le luxe de boucler le mois de janvier à 51,6% du parking. Avec les deux mastodontes dans la raquette, Andre Drummond et Blake Griffin, Detroit a besoin de spacing pour étirer le jeu et dans cet exercice, c’est bien Reggie Bullock qui est désormais la gâchette le plus prolifique du Michigan.
Stan Van Gundy a récemment confirmé que la franchise activerait son option sur Bullock cet été. Les Pistons auraient bien tort de se passer d’un tel sniper à seulement 2,5 millions la saison. Pour le coach de Detroit, son ailier devrait même se mêler à la conversation du Trophée de Most Improved Player :
Je pense qu’il devrait être en course pour ce trophée. Mais, peut être que ce n’est pas un nom assez connu. On parle d’un gars qui n’avait jamais joué plus de 500 minutes par an et qui désormais est un titulaire solide et efficace. C’est un énorme bond en avant et il devrait être dans la conversation. Il joue vraiment bien. Pour moi, son tir n’est pas la partie la plus importante de son jeu. C’est plutôt ses mouvements sans le ballon, le fait qu’il ne perde pas beaucoup de ballons et qu’il ne commette pas trop d’erreurs défensives. C’est un joueur très efficace, pas forcément flashy, qui ne vas pas planter 35 ou 40 points, mais qui est assez consistant pour prendre les bonnes décisions des deux côtés du parquet.