Retour sur la fin de Suns/Jazz : Le braquage du 28 Octobre

Retour sur la fin de Suns/Jazz : Le braquage du 28 Octobre

Phoenix Suns - Utah Jazz - Devin Booker - Donovan Mitchell - Monty Williams
Crédit photo : Arizona Sports

La nuit dernière, les Suns ont concédé leur seconde défaite de la saison dans un match tendu et très défensif face au Jazz de Rudy Gobert. La faute a une dernière action qui a laissé dans le flou toute la Talking Stick Resort Arena. On crie au braquage à Phoenix.

Celle-là, elle fait mal. En soi, Phoenix réalise un excellent début de saison en ayant vaincu les Kings et les Clippers tout en perdant d’un seul petit point contre les Nuggets et le Jazz, mais ils n’ont pas été récompensés à la hauteur de la performance. Tout le monde s’accorde pour dire que les Suns devraient aujourd’hui afficher un bilan de 4-0. D’où la déception d’afficher un 2-2 après près de 10 ans de galères dans l’Arizona. Déjà contre Denver (Vendredi soir), les Suns avaient des raisons de râler. Mais hier contre Utah, le sentiment amer d’injustice s’est très vite installé après une fin de match où les arbitres avaient décidé d’offrir la victoire à Utah sur un plateau. Tout ça dans un contexte où on le rappelle, les Suns doivent évoluer sans leur deuxième option offensive DeAndre Ayton, suspendu 25 matchs par la NBA après une faute très légère comme on vous en parlait il y a quelques jours. Retour sur les dernières secondes de ce Jazz/Suns.

 

 

Le premier point de litige apparait sur ce premier ralenti. C’est la dernière action d’un match où le score est de parité à 95 partout. Donovan Mitchell attaque le cercle et s’en suit cette action. La première question qu’on peut se poser, c’est il y a-t-il vraiment faute sur ce tir ? Ou plutôt, ce genre de fautes sont-elles sifflées dans les dernières secondes habituellement ? Les images ne mentent pas. Oui, Devin Booker touche l’avant-bras de Mitchell au même moment où l’extérieur du Jazz lâche son ballon. Cette faute est en soi sifflable, mais très légère dans une fin de match où on sait que les arbitres NBA avalent leur sifflet dans la majeure partie du temps. Les Suns l’ont d’ailleurs bien vécu Samedi face à Denver où Booker avait subi une faute tout à fait similaire sans qu’une faute ne lui soit accordée ce qui avait offert la victoire aux Nuggets. Questionné à ce sujet dans les vestiaires après le match, Devin Booker a fait preuve de beaucoup de sarcasme.

 

 

Devin Booker : C’était une mauvaise faute, mais dans les dernières secondes, vous ne prenez pas ce genre de fautes dans la raquette habituellement.

 

Journaliste : De plus, on sait ce qu’il s’est passé il y a deux matchs…

 

Devin Booker : Je suppose, je ne vais rien dire… 

 

Journaliste : Vous voulez garder votre argent ? (face à une éventuelle amende)

 

Devin Booker : Je dois le garder.

 

L’ironie des journalistes à Phoenix est bien trouvée. La réponse de Devin Booker est également justifiable par l’amende de 15 000 dollars qu’a reçu Kelly Oubre Jr (Dimanche) pour avoir simplement mimé l’arbitre du match précédent qui ne voyait rien sur le terrain en se tenant les yeux. Un geste de frustration quotidien en NBA encore trop sévèrement réprimandé. Malheureusement, cette faute de Devin Booker n’est même pas le point central de cette dernière action litigieuse. Ce n’est pas le sujet qui a fait couler le plus d’encre en tout cas. La polémique se trouve au-dessus de l’angle de caméra que l’on vous a montré plus haut, sur l’horloge du match. Pour mieux comprendre, voici la même action sur la diffusion télévisée.

 

 

On ne comprend pas l’injustice au premier visionnage mais une fois que l’on revoit les images tout est clair. En se basant sur nos capacités auditives tout à fait lambda et donc aptes à l’écoute d’un coup de sifflet, on peut entendre que l’arbitre principal du match siffle la faute avec 1 seconde restante sur l’horloge. Pire encore, on peut (au ralenti) constater que la faute de Devin Booker a lieu alors qu’il reste 1.8 secondes au chrono. Mais le temps s’est écoulé, il ne s’arrête pas avant 0.4 secondes soit une différence énorme. L’erreur est humaine, on peut stopper le chrono tardivement. Mais alors qu’est-ce qui a bien pu empêcher les arbitres d’aller vérifier le temps restant et de le rehausser à sa juste valeur comme cela est effectuée depuis des années avec l’arrivée du NBA Replay Center.

 

Ce simple geste de vérification du chrono a été effectué des centaines de fois, mais les arbitres de ce match n’avaient tout simplement pas envie de le faire. Les mêmes arbitres qui ont employé la vidéo à des dizaines de reprises durant ce même match pour des actions bien moins importantes et litigieuses. Une aberration, on peut même crier au scandale. Phoenix avait encore un temps-mort à exploiter après les deux lancers francs et aurait eu la possibilité de déclencher un tir après système post-temps mort pour tenter de gagner le match avec 1.8 secondes à jouer. Avec 0.4 seconde, c’était mission impossible. De toutes façons, les arbitres ont refusé d’accorder un temps-mort à Frank Kaminsky après que ce dernier ait récupéré le rebond du second lancer-franc raté de Mitchell. Les arbitres l’avaient décidé, les Suns devaient perdre ce match. Rien d’étonnant pour Devin Booker.

 

Journaliste : Etes-vous surpris qu’ils n’aient même pas vérifié le temps restant ?

 

Devin Booker : Surpris ? Non je ne suis pas surpris

 

Journaliste : Pourquoi ?

 

Devin Booker : Je ne suis pas surpris. Je suis là depuis quelques temps maintenant…

 

Comme le laisse entendre Devin Booker sur un ton volontairement provocateur, ce n’est pas la première fois que Phoenix subit ce genre de ‘’traitement de faveur’’ avec les arbitres NBA. C’est un secret de polichinelle, plus une équipe est mauvaise et plus les coups de sifflets des arbitres iront en sa défaveur. Mais en 4 matchs, Phoenix a déjà presque tout vécu. Contre Denver, aucune faute n’est sifflée pour Devin Booker dans une action similaire qui offre la victoire aux Nuggets. Et la nuit dernière, Phoenix a encore subi durant 48 minutes. Dès le premier quart-temps où le Jazz a obtenu 14 lancers-francs sans que Phoenix en reçoive un seul dans le sens inverse ce qui permettait aux visiteurs de virer en tête malgré un match équilibré. Rebelotte dans le dernier quart-temps où Utah a obtenu 15 lancers-francs, contre seulement 2 pour Phoenix. Un nouveau chiffre révélateur du camp choisi par les arbitres dans les moments importants de ce match. La dernière action restant la cerise sur le gâteau bien entendu. Monty Williams a bati un groupe solide, qui se bat et pourrait gagner de nombreux matchs cette saison. Cependant, il ne faudrait pas que ce genre de vols se répètent. Il a lui aussi décrit son point de vue du bord de la touche.

 

On a bien senti qu’il restait au moins 1.8 secondes sur l’horloge et j’ai essayé de les amener à revoir l’action à ce propos. Ils ont revu toutes leurs décisions, les fautes flagrantes, les joueurs qui se poussent et ce pendant tout le match. Puis lorsqu’on arrive à un point décisif du match, ils ne vont même pas vérifier ça… Je dois parler aller parler à la ligue à ce sujet. C’est une défaite dure à avaler.