Le modèle des superteams est-il définitivement inefficace ?
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Le modèle des superteams est-il définitivement inefficace ?

Théo Charrel 15/12/2025 à 18h00
Golden State Warriors - Brooklyn Nets - Phoenix Suns

Depuis plus d’une décennie, la NBA a été marquée par le règne des superteams. Pourtant, à l’approche de la mi-saison NBA 2025-26, ce modèle semble s’essouffler face à des équipes construites différemment : via la draft, la profondeur d’effectif et une identité collective forte.

  • Échecs récents et le paradoxe des superteams

 

Les superteams modernes ont souvent fait rêver, mais les résultats ne suivent plus.

Sur le terrain, les équipes qui ont empilé deux ou trois stars (en contrat max) ces dernières saisons n’ont remporté aucun titre NBA. Hormis les Golden State Warriors et leurs 4 All-Stars de 2017 (CurryThompsonDurantGreen), l’accumulation de talent pur n’est pas un gage de victoire.

Des projets comme ceux des Brooklyn Nets (Durant – Harden – Irving) ou des Phoenix Suns (Durant – Booker – Beal) ont été freinés par les blessures ou l’absence de complémentarité.

Les données avancées le confirment : ces formations affichent souvent un offensive rating élevé mais un defensive rating assez faible, tandis que le net rating chute lorsque les stars sont sur le banc.

 

  • Le CBA, la luxury tax et l’importance de la profondeur d’effectif

 

L’un des principaux freins à la construction de superteams aujourd’hui est le cadre économique de la ligue.

Le Collective Bargaining Agreement (CBA), qui punit sévèrement les équipes dépensant trop, ainsi que les règles restrictives sur les trades, rendent difficile la construction d’un effectif équilibré autour de trois ou quatre stars tout en conservant un banc compétitif.

Les équipes performantes disposent toutes d’au moins huit joueurs réellement utilisés en playoffs (jouant en moyenne 10 à 15 minutes), ce qui est souvent impossible pour les superteams traditionnelles contraintes par la luxury tax.

Ainsi, lorsque les stars se blessent ou passent à travers un match, il n’y a pas suffisamment de profondeur d’effectif pour maintenir la cadence.

 

  • Le succès du collectif : Nuggets, Celtics et OKC en exemple

 

La voie vers le titre n’est plus une simple collection de superstars, mais un collectif équilibré et construit sur la durée.

Plusieurs équipes ces dernières années ont choisi cette voie et ont réussi à gagner tout en restant compétitives sur le long terme.

Les Denver Nuggets : champions en 2023, les Nuggets s’appuient sur un franchise player (Nikola Jokić) et son lieutenant (Jamal Murray). L’effectif repose également sur un noyau stable de role players confirmés (Aaron Gordon) et de joueurs en développement (Christian Braun).

Les Boston Celtics : un duo issu de la draft (Jayson Tatum et Jaylen Brown), complété par d’anciens All-Stars (Jrue Holiday et Kristaps Porziņģis), mais surtout une profondeur de banc impressionnante et une identité forte inculquée à chaque joueur. Une recette qui leur a permis d’accrocher leur dix-huitième bannière en 2024.

Le Oklahoma City Thunder : l’exemple le plus parlant. Une équipe jeune construite via la draft et des trades sans noms clinquants. Leur net rating collectif, leur défense reconnue et le coaching de Mark Daigneault ont permis à la franchise de remporter son premier titre en 2025.

 

  • Conclusion

 

La NBA évolue.

Les superteams ne sont pas totalement abandonnées, mais elles ont montré leurs limites : dépendance aux stars, manque de profondeur et contraintes économiques.

Aujourd’hui, l’avenir appartient aux équipes capables de combiner talent, cohésion, draft efficace et gestion intelligente de l’aspect financier.

La ligue récompense désormais ceux qui construisent avec méthode plutôt qu’avec impulsion. Wait and see…