Bilan 2017-2018 : Milwaukee Bucks

Bilan 2017-2018 : Milwaukee Bucks

Milwaukee Bucks - Giannis Antetokounmpo - Jabari Parker - Khris Middleton - Eric Bledsoe - Malcolm Brogdon
Crédit photo : USA Today Sports

Alors que la saison NBA est terminée et que la suivante a déjà débutée, il est temps de faire les bilans par équipe sur la saison 2017-2018. Voici celui des Bucks de Milwaukee.

  • LA PRÉDICTION EN DÉBUT DE SAISON

 

48 victoires et une cinquième place en ligne de mire... un pronostic qui se tenait en début de saison, mais qui s'est heurté une fois de plus à l'inconstance des Bucks. Le talent intrinsèque du groupe les place au dessus d'une grosse moitié de la Conférence Est, mais ils n'ont jamais été en mesure de réaliser un run qui leur aurait permis d'accrocher l'avantage du terrain en playoffs. (Notre preview à lire/relire ici)

 

  • L'EFFECTIF

 

Meneurs : Eric Bledsoe (arrivé en novembre), Malcolm Brogdon, Matthew Dellavedova, Brandon Jennings (arrivé en mars)

Arrières : Tony Snell, Sterling Brown, Jason Terry, Rashad Vaughn (transféré en février)

Ailiers : Khris Middleton, Jabari Parker, Shabazz Muhammad (arrivé en mars)

Ailiers-fort : Giannis Antetokounmpo, DJ Wilson, Mirza Teletovic

Pivots : John Henson, Thon Maker, Tyler Zeller (arrivé en février), Greg Monroe (transféré en novembre)

 

  • LES CHIFFRES DE LA SAISON

 

Bilan : 44 victoires, 38 défaites

Classement : 15ème de la NBA, 7ème de la Conférence Est, 3ème de la Central Division

Attaque : 106.5 points marqués par match (15ème de NBA)

Défense : 106.8 points encaissés par match (16ème de NBA)

Meilleur Marqueur : Giannis Antetokounmpo avec 26.9 points par match

Meilleur Passeur : Eric Bledsoe avec 5.1 passes par match

Meilleur Rebondeur : Giannis Antetokounmpo avec 10.0 prises par match

Meilleur Intercepteur : Eric Bledsoe avec 2.0 interceptions par match

Meilleur Contreur : John Henson avec 1.4 contre par match

Meilleur Pourcentage : Tyler Zeller avec 59.0% de réussite aux tirs

 

  • LA SAISON RÉGULIÈRE

 

Avec la fuite de nombreux All Stars vers la Conférence Ouest, Milwaukee pouvait légitimement lorgner sur une place dans le Top 4 en début de saison. Groupe jeune et talentueux, les Bucks avaient une ambition proportionnelle à l’envergure de leur maître à jouer, Giannis Antetokounmpo. Un statut d'outsider qui va être renforcé avec l'arrivée d'Eric Bledsoe dès le mois de novembre. Le monde entier apprenait sur Twitter que le meneur des Suns ne voulait plus être à Phoenix. Une aubaine pour Milwaukee qui se jette sur l'occasion et en profite pour lourder le massif Greg Monroe dans la transaction. Un échange qui bonifie immédiatement le backcourt mais décime un secteur intérieur déjà très pauvre en talents. Qu'importe, sur les premières semaines de la compétition, Giannis est au four et au moulin. Sur les 30 premiers matchs, le Grec score plus de points que la légende locale Kareem Abdul-Jabbar, et s'adjuge un nouveau record de franchise. Sa ligne de stats à Noël est digne d'un MVP : 29.1 points à 54,7% aux tirs, 10.4 rebonds, 4.6 passes et 1.7 steal ! Les Bucks virent avec un bilan encourageant de 19 victoires pour 15 défaites pour la nouvelle année.

 

Des pépins physiques vont alors freiner la folle saison du Greek Freak et c'est toute l'équipe qui en pâtit. Trop irréguliers, les Bucks retombent dans leurs travers en janvier et laissent filer des matchs dans les dernières minutes malgré des avances substancielles. Le 22 janvier, alors que Milwaukee présente un bilan à l'équilibre, coup de tonnerre, Jason Kidd est remercié ! Stupeur chez les fans, mais pas vraiment chez les insiders locaux qui rapportaient de longue date des désaccords entre le coach et ses dirigeants. Kidd a, certes, réussi à faire passer un palier à ce jeune groupe dès 2015 avec une qualification en playoffs, mais depuis les résultats stagnent et l'équipe tourne en rond. Si l'électrochoc sportif peut se comprendre, le timing, lui, en revanche, est surprenant. En liquidant l'entraîneur avant le All Star Game, le front office se tire une balle dans le pied. Il laisse les rênes des daims à l'assistant Joe Prunty, qui se contente d'un coaching à la va comme je te pousse.

 

Prunty ne révolutionne pas le jeu des Bucks. Il va juste sortir de sa pré-retraite Jason Terry qui apporte un peu de spacing et récupère en fin d'exercice, un habitué de la maison, Brandon Jennings. Au fil des semaines, le Top 4 s'éloigne pour Milwaukee qui n'enchaînera pas plus de deux victoires consécutives après le All Star Break. Le retour tant attendu de Jabari Parker début février n'inverse pas la tendance. Remis de sa deuxième rupture des ligaments croisés et reconverti en sixième homme, Parker montre, toutefois, des signes encourageants : 12.6 points et 4.9 rebonds en 31 matchs. Dépassés par les Pacers et le Heat dans le sprint final, les Bucks héritent du 7ème spot avec les Celtics en ligne de mire pour les playoffs.

 

  • Les playoffs

 

Avec des Celtics décimés par les blessures, la bande à Giannis semblait en mesure de poser des problèmes aux hommes de Brad Stevens. Une impression confirmée dès le Game 1 qui offre un money time dantesque. Alors que Terry Rozier croit donner la victoire aux C's avec un cross assassin sur Bledsoe suivi d'une arbalète à 3 points, Khris Middleton refroidit le Garden. Il lui suffit de cinq dixièmes de seconde pour artiller à 10 mètres et décrocher la prolongation. Un extra-time qui sera le tournant de la série puisque les Bucks n'auront jamais été aussi prêt de l'emporter à Boston. La jeunesse de Jayson Tatum et Jaylen Brown aura finalement raison des ardeurs des daims. Le duel bascule alors dans un enchainement de victoires à domicile. Impérial dans leur antre respectif, Bucks et Celtics ne lâchent rien devant leur public. Le manque d'ajustements de Joe Prunty permet à Stevens de gagner la bataille des bancs. Seul intérieur dominant de la série, Al Horford parvient à ralentir la cadence d'Antetokounmpo. Le Grec s'en sort avec les honneurs en étant le leader dans toutes les catégories statistiques de son équipe : 25.7 points, 9.6 rebonds, 6.3 assists et 1.4 steal. Comme en 2015 et en 2017, l'aventure des Bucks se termine dès le premier tour, un palier que Giannis se doit de franchir dès la saison prochaine.

 

  • LE GRAND MOMENT DE L'ANNÉE

 

Pour célébrer leur 50ème anniversaire, les Bucks ont eu la bonne idée d'organiser un match dans leur ancienne enceinte baptisée The Mecca. Une salle mythique qui a vu les exploits de Lew Alcindor et Oscar Robertson. Une opération marketing, certes, mais qui a le mérite de rappeler les heures glorieuses de la franchise. The Mecca laisse derrière elle un énorme héritage : 16 campagnes de playoffs, 12 titres de division, 2 bannières de champion de conférence et le titre suprême en 1971, le tout pour un bilan 582 victoires pour 209 défaites. Pour l'occasion, la franchise a même recréé le parquet d'origine dans son esprit vintage des seventies. Succès médiatique, l'opération se solde quand même par une défaite des Bucks face aux Celtics de Kyrie Irving.

 

 

  • LE PIRE MOMENT DE L'ANNÉE

 

Après deux prestations ratées dans l'entame de la série contre Boston, Eric Bledsoe a perdu une bonne occasion de se taire. Interrogé par un journaliste local qui lui demande ce qu'il pense de son vis à vis celte, Terry Rozier, le meneur des Bucks se fend d'une déclaration tapageuse : "Je ne sais même pas qui c'est". Pour rappel, Scary Terry venait de planter 46 points en deux matchs sur le dos de Mini-LeBron. Du trashtalking au sommet du ridicule qui aura pour effet de galvaniser le jeune Celtic. Avec 26 points, 6 rebonds et 9 passes, Rozier clotûre les débats dans un Game 7 décisif. Dindon de la farce, Bledsoe s'est excusé par la suite mais le joueur aurait mieux fait de ne pas jouer les teignes, surtout après son imbroglio de début de saison à Phoenix.

 

 

  • LES POINTS POSITIFS

 

Après une saison 2017 ternie par une blessure à la cuisse, Khris Middleton a joué le meilleur basket de sa carrière. Lieutenant idéal de Giannis, il s'est affirmé comme un All Star borderline dans la conférence Est. Le 3 and D des Bucks a tout simplement battu ses career high au scoring (20.1 points), rebonds (5.2 prises) et passes (4.0 assists). Des chiffres incroyables quand on sait que de l'autre côté du parquet, Middleton se coltine systématiquement le meilleur ailier adverse. En playoffs, le cerf de lance des Bucks s'est transformé en torche humaine avec un pourcentage de réussite de 59,8%... insensé pour un extérieur ! Prochain objectif, le match des étoiles.

 

Des jeunes joueurs qui peuvent encore progresser. Steal de la dernière draft, Malcolm Brogdon n'a pas raté l'année de la confirmation. En élevant encore ses stats - 13.0 points, 3.2 rebonds et 3.3 passes - le ROY 2017 s'est reconverti en 6ème homme avec l'arrivée de Bledsoe. Un succès pour Brogdon, capable d'évoluer aux postes 1 et 2, qui n'a pas tremblé en post-season avec des shoots ultra clutch en fin de match. Les playoffs ont servi de révélateur également à Thon Maker. Transparent en saison régulière, le pivot est sorti de sa boîte avec des tirs longue distance et des contres stratosphériques qui ont fait basculer les matchs à domicile. A confirmer...

 

Les Bucks poursuivent leur mue en terme d'image. Après des changements de logo et de maillot qui contribuent à amener un peu de hype à la franchise, Milwaukee s'est doté d'une nouvelle enceinte plus moderne et fonctionnelle. Baptisée Fiserv Forum, la salle ouvrira ses portes pour la nouvelle saison.

 

  • LES POINTS NÉGATIFS

 

Le secteur intérieur reste le talon d'Achille des Bucks. 29ème de la Ligue au rebond offensif, Milwaukee n'a pas remplacé Greg Monroe parti en novembre. Sans force dominante dans la peinture, difficile de tenir la dragée haute aux Sixers, Raptors et Celtics. John Henson n'a pas l'envergure d'un titulaire NBA et ce n'est pas Tyler Zeller, récupéré mi-saison qui a changé la donne. Reste le cas Thon Maker. Kevin Garnett voit un potentiel MVP dans le pivot, à lui de prouver qu'il peut déjà être un starter solide dans la Ligue.

 

Un manque de spacing. Derrière l'artificier Khris Middleton, les Bucks manquent de spécialistes à 3 points. Le forfait de Mirza Teletovic a plombé le roster à ce niveau. Le Bosnien risque de mettre un terme à sa carrière pour des problèmes de caillots sanguins. Ses 181 tirs primés inscrits en 2016 sont loin et sans lui, les Bucks ne pointent qu'à la 25ème place en NBA avec seulement 8,8 banderilles par match.

 

Jason Kidd renvoyé en janvier, Joe Prunty a pris le relais sans grande imagination. Sa relation avec Jabari Parker a souvent été conflictuelle, l'ailier des Bucks se contentant d'un faible temps de jeu, notamment en playoffs. Incapable de trouver des systèmes efficaces pour finir les rencontres, les Bucks ont fait preuve de largesse défensive rédhibitoire dans de nombreux money time. Milwaukee a encaissé 111.7 points en moyenne après le All Star Break, c'est trop pour une équipe qui a le matériel pour cadenasser l'adversaire.

 

  • BILAN GLOBAL

 

Encore une saison en demi teinte pour une équipe attendue parmi les contenders à l'Est. Le front office doit entourer correctement son franchise player grec pour espérer aller plus loin. Si Middleton a confirmé qu'il pouvait être un lieutenant efficace, la question se pose pour Eric Bledsoe. Le meneur n'est pas un game changer et encore moins un potentiel All Star. La balle est dans son camp. Car désormais, c'est lui la troisième menace des Bucks. La franchise a, en effet, choisi de ne pas conserver Jabari Parker cet été. L'ancien n°2 de la draft 2014 incarnait pourtant le futur dans le Wisconsin. Deux blessures au genou plus tard, la santé de Jabari posait trop question pour investir sur lui. La vraie plus-value viendra du banc où Mike Budenholzer a été recruté pour remplacer Joe Prunty. Auréolé de succès avec les Hawks, Coach Bud peut être l'entraineur qui fera franchir le dernier palier aux jeunes daims. La signature d'Ersan Ilyasova en juillet devrait amener un peu de spacing et pour peu que les Bucks trouvent une solution pour combler la raquette, ils pourraient bien être enfin l'équipe surprise de 2019.

 

  • LE TOP 10