Klay Thompson, une histoire d’étiquettes

Klay Thompson, une histoire d’étiquettes

Klay Thompson - Golden State Warriors - portrait

Klay Thompson, une histoire d’étiquettes

Klay Thompson est un formidable joueur, et ses qualités offensives sont telles qu’elles pourraient presque paraître innées, à commencer par la fluidité de son shoot. Mais depuis quelques temps, son impact chez les Warriors s’étend des deux côtés du terrain.

  • L’ADVERSITÉ LUI VA SI BIEN

C’est en 2011 que Klay Thompson effectue ses débuts dans la cour des grands, sélectionné en 11e position de la draft par les Warriors de Golden State, l’une des quatre franchises californiennes en NBA. Le general manager de l’époque, Larry Riley, le choisit notamment pour ses capacités de shooteur. Et pour cause, lors de sa dernière année universitaire du côté de Washington State, Thompson tourne à 21,6 points de moyenne et quasiment 40 % de réussite à trois points. Première étiquette. Le principal intéressé raconte :

« C’est marrant qu’on évoque les rapports de draft car je me suis senti personnellement insulté. Je me suis dit que ces mecs là ne regardent pas les mêmes matchs."

Mais dans chacun des rapports, il y avait « Point faible : la défense ». Néanmoins, Mark Jackson est ravi de pouvoir compter sur son nouvel élément et ensemble, ils se fixent un objectif commun : améliorer la défense du natif de Los Angeles pour faire taire les sceptiques. Malheureusement, la première moitié de saison s’avère plus compliquée que prévu. Barré par la présence du spectaculaire Monta Ellis, Thompson démarre les matchs des Warriors sur le banc des remplaçants, ce qui lui coûte sa place au Rising Stars Challenge. A l’époque, les mauvaises langues le qualifient de bon joueur potentiellement capable de contribuer au scoring en sortie de banc. Deuxième étiquette, et certainement la goutte d’eau.

Lors des matchs suivant le All-Star Weekend, Klay Thompson fait grimper ses statistiques dans tous les compartiments du jeu : points, pourcentages de réussite, rebonds, passes et interceptions. Les dirigeants flairent le bon coup et ne tardent pas à affréter un hélicoptère pour envoyer Ellis dans le Wisconsin, direction Milwaukee. Dès lors, le rookie d’Oakland se montre bien plus à son avantage. Il établit même un nouveau record personnel en inscrivant 26 points contre Boston au lendemain du trade signé avec les Bucks. A l’image des statistiques, son temps de jeu augmente considérablement, ce qui lui permet d’apparaître dans la NBA All Rookie First Team à la fin de la saison. Une sacrée revanche…

  • L’AVÈNEMENT DES SPLASH BROTHERS

Les Warriors décident donc de miser sur la jeunesse en accordant une grande confiance à Thompson, et celui-ci leur rend l’ascenseur de la meilleure des manières. Avec Stephen Curry, ils forment une redoutable doublette sur le plan offensif. La saison passée, ils cumulent en moyenne à eux deux 40 points, 9 passes et 8 rebonds par match, avec un pourcentage de réussite derrière l’arc de 42,7 %. Leur efficacité pousse même coach Jackson à les qualifier de meilleur duo de shooteurs de l’histoire de la NBA. Et les chiffres vont dans ce sens, puisqu’ils terminent l’année avec 483 paniers à trois points, soit le plus grand total jamais réalisé pour deux joueurs de la même équipe. Il s’agit donc d’une réussite personnelle pour les deux hommes, mais avant tout collective. En effet, Golden State atteint l’an passé les demi-finales de la conférence ouest, où ils tombent sur le futur dauphin du Heat de LeBron James, les Spurs de San Antonio. Défaits en six confrontations, Thompson et sa bande effectuent un parcours plus qu’honorable. Lors du deuxième match opposant les deux équipes, il établit même deux nouveaux records personnels en prenant 14 rebonds et en inscrivant 34 points à 8/9 à derrière l’arc.

  • L’HEURE DE LA CONFIRMATION
« Klay joue bien plus intelligemment cette année. Ce qu’il fait est super. Nous savons à quel point il est un bon shooteur mais sa capacité à créer du jeu est sous-estimée. C’est génial à voir et j’ai le sentiment que ça va être comme ça toute l’année. »

Signée Stephen Curry, cette déclaration donne le ton aux nouvelles ambitions des troupes de Mark Jackson. Le backcourt des Warriors a emmagasiné beaucoup d’expérience au cours des saisons précédentes et c’est toute une franchise qui souhaite en tirer profit pour viser au-delà d’une simple demi-finale de conférence. Au cours de l’été dernier, Klay Thompson n’a en aucun cas levé le pied, et selon son entraîneur, cela se voit sur les parquets :

« C’est un meilleur joueur. Il défend mieux, joue mieux sur pick-and-roll, prend de meilleures décisions. Ce qu’il fait des deux côtés du terrain le place dans une catégorie à part. Il est l’un des cinq meilleurs arrières de la ligue et je suis respectueux. »

Le discours de Jackson est plutôt révélateur puisqu’il ne parle plus seulement des qualités d’attaquant de son joueur, et ses atouts défensifs le placent d’après lui parmi les meilleurs shooting guards en NBA. Ceci n’est pas totalement erroné d’un point de vue statistique et cette année, Thompson est le meilleur tireur extérieur (189 paniers primés à 41,3 % de réussite) et le 8e marqueur (18,2 points de moyenne en 36 minutes) parmi tous les joueurs du même poste. Il se permet même d’être l’un des tous meilleurs contreurs de sa catégorie avec environ un block tous les deux matches.

  • LA MEILLEURE DES DÉFENSES, C’EST L’ATTAQUE

Durant l’intersaison, les décideurs de Golden State ont choisi de signer Andre Iguodala pour insuffler un esprit plus défensif aux Warriors. Mais celui qui défend chaque soir sur le meilleur joueur extérieur de l’équipe adverse, c’est bien Klay Thompson. Mark Jackson encore :

« Klay est devenu un grand défenseur. Il fait du bon boulot alors qu’on lui demande chaque soir de défendre sur le meilleur extérieur adverse. Il a la taille, l’allonge et des qualités athlétiques sous-estimées. Le plus étonnant, c’est qu’il n’est pas arrivé comme ça dans la ligue. Il s’est imposé un gros travail et son investissement démontre qu’il veut devenir un grand défenseur. »

Du haut de ses 2,01 m, l’arrière californien dispose effectivement d’un physique lui permettant de contester les tirs et les positions de ses adversaires. A titre d’exemple, sur ce mois de mars, Thompson a su entre autres limiter Kyle Lowry (13 points à 3/13, 8 passes), Lance Stephenson (12 points à 6/14), Monta Ellis (15 points à 6/13), Kyrie Irving (16 points à 6/12, 4 passes) ou encore Wesley Matthews (13 points à 3/12). « Point faible : la défense » disaient les scouts NBA… Fin de la conversation.