San Antonio Spurs : Dernière chance avant la reconstruction ?

Envers et contre tout, la saison NBA reprendra ses droits le 30 Juillet prochain. Pour l'occasion, toute l'équipe d'Inside Basket vous propose un tour d'horizon des 22 équipes qui feront le voyage à Orlando. Qui ira en playoffs ? Qui gagnera ce titre NBA à l'astérisque ? Éléments de réponse… Aujourd'hui, focus sur les San Antonio Spurs.

 

27 victoires, 36 défaites et une douzième place à l'Ouest. Depuis la retraite de Tim Duncan, il y a quasiment 4 ans jour pour jour, les Spurs nous avaient habitués à tirer la langue durant la saison mais sans jamais rater le coche de la post season. Mais depuis octobre 2019, la balle orange ne rebondissait pas de la même manière à San Antonio. Le manque de leader naturel sur le terrain s'est fait ressentir quand il s'agissait de plier un match pourtant maitrisé dans le quatrième quart, la faute à des joueurs majeurs loin d'être clutchs, la faute aussi à quelque chose de plus profond, la fin d'un cycle. Le GM historique des Spurs, RC Buford a donné ses pouvoirs à Brian Wright durant l'été 2019, ne laissant plus que Gregg Popovich comme seul élément encore actif de l'incroyable dynastie de la franchise texane depuis l'arrivée du Big Fundamental en 1997. 1997 justement, date à laquelle les Spurs avaient enchainé 8 défaites de suite pour la dernière fois avant... novembre dernier et un enchainement de défaites aussi frustrantes que symboliques de la fin d'une ère. DeMar DeRozan a certes tenu la baraque avec 22.2 points de moyenne à 52% de réussite accompagnés 5.6 rebonds et 5.6 passes, mais sa monopolisation du ballon et les attitudes générales ont tué l'identité de jeu des Spurs. LaMarcus Aldridge n'a lui pas du tout confirmé son exellente saison 2018-2019. Des statistiques à peine acceptables pour un joueur de son calibre, 18,9 points et 7,4 rebonds pour 53 matchs joués et une implication parfois douteuse, il n'a pas du tout pesé dans le jeu proposé par Pop. Une certaine lassitude pouvait d'ailleurs se ressentir chez l'entraineur après 24 années passées sur le même banc. Son nouveau challenge avec Team USA et les départs successifs de ses protégés depuis 2016 ont certainement entamé la hargne de Coach Pop, ce qui a engendré un coaching souvent loin de ses standards. Une saison sans réel coup d'éclat et énormément de frustrations vraisemblablement synonyme d'une grosse reconstruction à venir. 

 

 

 

1er août : vs Kings (2h)

2 août : vs Grizzlies (22h)

4 août : vs Sixers (2h)

5 août : vs Nuggets (22h) 

7 août : vs Jazz (21h) 

9 août : vs Pelicans (21h) 

11 août : vs Rockets (20h)

13 août : vs Jazz (À déterminer)

 

Les Spurs vont devoir cravacher pour rattraper le retard sur les Grizzlies et les Blazers respectivement 8èmes et 9èmes à l'Ouest. Une reprise qui va démarrer en trombes face à des concurrents directs pour les playoffs. Les rencontres face aux Kings (28-36) et face aux Grizzlies (32-33) seront les matchs à ne pas perdre pour conserver d'infimes chances de glâner une très hypothétique 23ème qualification de suite en playoffs. Les Grizz semblent toutefois bien trop armés la bande de Coach Pop arrache un succès précieux. Les Sixers, les Nuggets, les Rockets et le Jazz par deux fois ne jouent pas dans la même cour que San Antonio. Leurs effectifs sont trop complets pour que les Spurs espèrent quoi que ce soit face à eux. Le calendrier s'annonce donc bien compliqué pour des Spurs orphelins de LaMarcus Aldridge.

 

Difficulté : 2 étoiles

 

 

Arrivée : Tyler Zeller 

Ce n'est pas étonnant, les Spurs n'ont que très peu bougé durement cette pause forcée. Seul Tyler Zeller va apporter du sang neuf sous la tunique noir et argent. La raison est simple, palier le forfait de LaMarcus Aldridge suite à son opération de l'épaule en juin dernier. Après un passage éclair mais plutôt intéressant chez les Grizzlies en avril 2019, Zeller n'a plus foulé de parquet NBA. Il ne remplacera bien sûr pas l'impact d'un LMA mais pourrait apporter une certaine énergie dans un secteur intérieur sans véritable repère.

 

 

PG : Dejounte Murray

SG : Bryn Forbes

SF : DeMar DeRozan

PF : Rudy Gay

C :  Jakob Poeltl 

 

La jeunesse risque fort de s'imposer au cours des 11 matchs disputés chez Mickey. Une façon de ne pas maltraiter les organismes des vétérans mais aussi de préparer la saison prochaine. Bryn Forbes a donné quelques signes de satisfaction durant la saison, il aura certainement le temps de jeu pour convaincre le staff. Dejounte Murray devra lui prendre davantage confiance ballon en main afin de mieux organiser le jeu texan. Le 5 majeur des Spurs risque toutefois d'évoluer. Keldon Johnson sera un joueur à suivre au même titre Loonie Walker IV, apparu dans une grande forme physique à la reprise de l'entrainement. Enfin, Jakob Poeltl devrait pleinement profiter de l'absence d'Aldridge, certes rédhibitoire pour les espoirs de San Antonio mais intriguant quant à la courbe de progression du pivot autrichien, très motivé pour tirer son épingle du jeu. 

 

 

Talentueux dans tous les secteurs du jeu, le 18ème choix de la draft 2018 continue de prendre de la confiance, au point de révèler le secret qui se cachait derrière sa coupe de cheveux. Victime d'abus sexuels durant son enfance, Loonie est aujourd'hui libréré de ce passé douloureux, en témoigne ces cheveux courts et une musculature bien développée durant le confinement. Reste à voir s'il parvient à traduire cet état d'esprit sur le terrain. 

 

 

On va pas se le cacher, sans LaMarcus Aldridge, les Spurs n'ont que très, très, très peu de chances de rattraper les quelques matchs qui les séparents des Blazers (29-37) et les Grizzlies (32-33). Mais il n'empêche que les Éperons tenteront le tout pour le tout avec leurs jeunes. Si les victoires ne seront pas au rendez-vous dans une mission qui s'annonce des plus périlleuses, San Antonio tiendra tout de même un début de fondation pour une reconstruction s'annonçant de plus en plus indispensable, sans Gregg Popovich, dernier membre de la dynastie Spurs du début du XXIème siècle.