Quel jugement porter sur le début de saison de Frank Ntilikina ?

Les avis divergent énormément sur Frank Ntilikina. Inadapté à la NBA ou simplement au mauvais endroit, il vit encore un début de saison difficile chez les Knicks. Constat

Frank Ntilikina pouvait démarrer sa troisième saison en NBA plein de confiance ! Cet été, la coupe du monde en Chine lui avait offert un grand bol d’air basketballistique en lui permettant de trouver de la confiance grâce à son ancien coach du côté de Strasbourg et un jeu de l’Equipe de France bien huilé qui lui offrait une belle part de liberté et de responsabilités en attaque. De retour à New-York, on pouvait espérer que le staff des Knicks allait s’inspirer de ces bonnes performances, et surtout de la leçon qu’il a donné aux Américains en Quarts de finale pour l’utiliser davantage de façon plus cohérente. Les critiques ont afflué dans le plus gros marché de la ligue lors de ses deux premières saisons, et Frank Ntilikina entamait ce nouvel exercice avec une certaine pression puisqu’il devait enfin montrer sa valeur ailleurs que sur des parquets FIBA.

 

Mais dès le training camp, on peut supposer que Ntilikina a vite compris dans le plus grand des marasmes qu’il revenait chez sa franchise tant bringuebalante pour retrouver les mêmes soucis que par le passé. L’été n’a pas été calme sur la grosse pomme. R.J Barrett est arrivé à la Draft, et Elfrid Payton a également été payé pour venir alimenter le poste de meneur. Comme si la concurrence de Dennis Smith Jr ne suffisait pas, Ntilikina a vu arriver un autre meneur clairement annoncé avec une longueur d’avance sur le français dans la rotation de David Fizdale. L’éventualité de voir R.J Barrett utilisé en tant qu’arrière a même été chuchotée en coulisses, réduisant encore un peu plus les perspectives de voir du temps de jeu pour notre français médaillé de bronze…

 

Comme vous l’avez compris, quelques matchs nous ont suffit pour retrouver les mêmes soupirs, grimaces et autres hochements de têtes devant notre écran et les matchs des Knicks face à ce jeu toujours aussi affreux. Au-delà de ça, l’emploi de Frank Ntilikina nous a donné envie de sauter de notre canapé. Lors du season opener à San Antonio, il n’a été utilisé que 3 minutes dans le troisième quart-temps. Il a aussi été le joueur le moins utilisé de la rotation, merci du cadeau. Contre Brooklyn, il n’a même pas joué. Face à Boston, le manque de respect de coach Fizdale à son égard à atteint des sommets puisqu’il a fait appel à lui pour jouer… les 18 dernières secondes ! Insuffisant pour montrer à ses coéquipiers comment éteindre Kemba Walker à la française. Dans la réception des Bulls, il a obtenu 22 minutes mais n’a clairement pas brillé. Conséquence, il n’a même pas été titularisé face à Orlando la nuit dernière alors même que Elfrid Payton et Dennis Smith Jr étaient blessés. R.J Barrett a été titularisé au poste de meneur, tout un symbole de la pédagogie Fizdale…

 

Alors que penser de ce début de saison, et surtout des deux derniers matchs où Frank Ntilikina a eu la chance de s’exprimer ? Le constat est clair, il a besoin de confiance pour pouvoir s’exprimer pleinement. En subissant le manque de respect (18 secondes de jeu) de David Fizdale deux jours auparavant, on peut comprendre qu’il n’est pas revenu dans les meilleures dispositions mentales au Madison Square Garden pour affronter les Bulls. En 22 minutes, il a été catastrophique (0/6, 3 ballons perdus) mais comment le blâmer vu les barrières qu’on ne cesse de placer sur son chemin ? Il ne faut pas non plus oublier de préciser quel enfer représentent ses coéquipiers. Bobby Portis, Julius Randle ou même R.J Barrett pour ne citer qu’eux sont de vrais trous noirs. Une fois qu’ils ont obtenu votre passe et le ballon, il ne revient jamais vers vous. Difficile de briller offensivement dans ces conditions pour un joueur altruiste et intelligent comme Ntilikina.

 

Mais avec du temps de jeu et plus de responsabilités, on sait tous qu’il est capable de se montrer à la hauteur des attentes placées en lui lors de la Draft 2017. Même en voyant un ailier de métier lui passer devant à la mène la nuit dernière contre Orlando, Ntilikina n’a pas baissé les bras et s’est avéré très intéressants lors des presque 30 minutes qu’il a obtenu. Enchainer les matchs est aussi un facteur essentiel pour pouvoir être performant sur le long terme en NBA. Ce n’est pas en jouant 18 secondes qu’il va se sentir chaud, c’est une certitude. Contre le Magic, exit les ballons perdus bêtement de Chicago ou San Antonio. Sa feuille de statistiques encourageante (7 points à 3/7, 4 rebonds, 4 passes en 29 minutes) doit en amener d’autres, et surtout amener son coaching staff à ne plus le laisser sur le banc pendant 47 minutes et 42 secondes… Son talent est irréfutable, il est même accompagné d’un peu de magie comme ce panier l’a montré la nuit dernière. Allez Franky, on est tous ensemble.