Faut-il faire jouer Stephen Curry ?

Faut-il faire jouer Stephen Curry ?

Stephen Curry - Golden State Warriors
Crédit photo : Kelley L Cox / USA TODAY Sports

Le meneur des Warriors joue blessé depuis quelques matchs. Panache des grands ou inconscience, nous tentons d’y répondre.

Le Christmas Day n’a pas fait de cadeau à Stephen Curry puisqu’il est ressorti du match contre les Cavs (Victoire de GS 89-83) avec une blessure à la jambe. Deux semaines plus tard et seulement deux matchs manqués, il est encore sur le terrain, avec un temps de jeu réduit certes, mais toujours en activité quand les experts préconisent un arrêt total de la compétition pour soigner la douleur.

Mais le MVP en titre fait fis de la douleur pour accompagner son équipe. Cette attitude pose plusieurs questions. Est-il assez solide pour ne pas s’économiser ou est-ce simplement est-il animé par une soif de records trop grande pour s’arrêter ?

La rédaction d’InsideBasket propose un point de vue (parmi d’autres).

 

  •   Chasseurs de records ou Warriors ?

 

Si l’on s’en tient aux résultats, nous sommes en train de voir la meilleure équipe de l’histoire de la NBA en pleine action. Meilleure début de saison avec 24 victoires pour 0 défaites, meilleur bilan all-time après le mois de décembre (33-2) ce qui efface des tablettes les Lakers de Magic Johnson et les Bulls de Michael Jordan lors dans la fameuse saison 1995-1996 bouclée par le mythique bilan de 72-10. Les Warriors sont donc en avance. Mais le mois de décembre a accouché de plusieurs pépins physiques avec Harrisson Barnes, Festus Ezeli, Leandro Barbosa et bien sûr Steph Curry mais aussi de deux défaites contre Milwaukee (108-95) et contre Dallas (114-91). Une baisse de régime attendue et tout à fait normale, toute l’équipe a évolué à un niveau rarement atteint dans l’Histoire depuis l’ouverture de leur saison le 27 octobre dernier. Que ce soit à l’échelle individuelle pour Curry en quête d'un deuxième titre de MVP ou collective pour la franchise et ce désir d’aller chercher le record des Bulls, toute l’insitution Warriors semble oublier le principal, le titre NBA. En effet, on se souvient de la fabuleuse saison des Bulls car elle a aboutit sur un titre. Qu'en serait-il si les hommes de Phil Jackson avaient échoué en play-offs ? Il ne faut donc pas brûler les étapes et regarder vers l’avenir, on s’approche seulement de la moitié de la saison.

 

  •   Les cadres surmenés ?

 

Mais quels records restent à battre pour les Warriors ? La série de 33 victoires consécutives des Lakers établit en 1971-1972, les 44 victoires à domicile des Bulls entre mars 1995 et avril 1996, les Warriors en comptabilisent 35 à l'heure actuelle, invaincus depuis le 27 janvier à l’Oracle Arena. Des chiffres qui laissent rêveur mais qui demeurent atteignables pour une telle franchise.

Luke Walton ne devrait-il pas pour cela reposer ses cadres ? Même si les Dubs ont un jeu collectif extraordinaire, ils s’appuient surtout sur ses trois stars à savoir Draymond Green et les Splash Brothers. La machine à triple-double Green joue 35 minutes par match en moyenne quand Klay Thompson et son grand-frère passent 34 minutes sur le plancher. Des temps de jeu conséquents qui tirent inexorablement sur les organismes. Si l’on prend exemple sur le maître de la gestion Gregg Popovich, seul Kawhi Leonard joue 33 minutes, le reste de l’effectif se limite à 29 minutes ou moins. L'efficacité de cette méthode n’est plus à démontrer, cette saison encore les Spurs sont excellents avec un bilan de 30 victoires pour 6 défaites.

 

  •   Stephen Curry, le Michael Jordan du XXIème siècle

 

Nous avons donc vu que Golden State cherche à tout rafler cette saison, quitte à “user“ ses joueurs. La comparaison avec les Bulls de 95-96 est toute trouvée. Jordan jouait 38 minutes par match, Scottie Pippen son fidèle lieutenant, 37 et l’energizer Dennis Rodman, 32. Ces temps de jeu paraissent surhumains en 2016 mais l’identité de jeu de la fin du XXème siècle en NBA permettait de tels émoluments. Aujourd’hui, la densité physique a décuplé et les corps sont davantage soumis à de multiples coups et contusions en tout genre. Chef Curry peut le démontrer comme en atteste cette action contre les Lakers, le 5 janvier dernier.

 

 

Le comparatif entre Bulls et Warriors de s’arrêtent bien entendu pas qu’aux seules équipes. Cependant, nous ne parlons pas ici simplement de basket. Sa Majesté a révolutionné le jeu dans les années 1990, Stephen Curry réalise aussi, qu’on le veuille ou non, un changement d’envergure dans le monde de la balle orange. C’est lui qui est le modèle des jeunes à présent et qui donnent envie de regarder ou de jouer au basket. Ses maillots s’arrachent et surtout son échauffement et son incroyable routine sont presque plus attendus que les matchs et sont depuis quelques semaines diffusés en direct.

 

 

Son impact sur la ligue est immense et comme Jordan, dépasse largement le cadre du basket. Alors quelles conséquences un repos forcé pourrait avoir pour la NBA ? Nous sommes en droit de penser que certains spectateurs seraient moins attirés si Curry était absent. 

 

Tous les paramètres que l’on vient de citer sont à prendre en compte pour le front-office des Warriors. Le meneur des Warriors reste, d’une façon ou d’une autre indispensable à son équipe et à toute la NBA. Mais attention à l’aggravation de la blessure. On se souvient tous des premières heures de gloire d’un certain Derrick Rose à qui on donnait déjà le flambeau laissé par MJ à Chicago.