Al Jefferson est-il enfin à la bonne place ?

Al Jefferson a t'il enfin trouvé la franchise qu'il lui faut chez les Charlotte Bobcats ?

Après un premier passage plus que rapide lors de leurs premiers playoffs en 2010 (sweepé 4-0 par le Magic d'Orlando), les Bobcats de Charlotte reviennent en postseason cette année. Il faut dire qu'avec plusieurs années de reconstruction avec la draft ainsi que l'apport plus qu'important de Al Jefferson (qui fut nommé pour la seconde fois consécutive joueur du mois), cette équipe, crée en 2005, est plus solide que l'an passé.

 

L'arrivée de "Big Al" en provenance d'Utah, avait pour objectif de faire passer un stade supérieur à cette franchise ( qui redeviendra les Charlotte Hornets l'an prochain) . C'est chose faite.

 

L'ancien Wolf est, et à toujours été, très sous-estimé, au point de n'avoir jamais été All-Star alors qu'il tourne tout de même à 21.8 pts et 10.8 rebonds cette saison. Son association avec le talentueux Kemba Walker, et leur grande capacité à jouer les pick-and-roll, combinée au fait que Jefferson est un attaquant exceptionnel, a fait que les Bobcats se sont qualifiés pour les playoffs en conservant la 7ème place de la Conférence Est.

 

Les Bobcats ne sont pas connus pour être des foudres de guerre en défense. L'arrivée de Jefferson à Charlotte a donné une autre dimension collective en défense à la franchise de Michael Jordan. Les Bobcats sont passés l'an passé de la 29ème défense de la ligue à la 6ème cette année, même si sa difficulté à bien défendre sur les intérieurs s'éloignant du cercle (comme Chris Bosh qu'il affrontera au premier tour des playoffs dans un duel s'annonçant superbe) est indéniable comme le souligne YardBarker.

 

Mais pourquoi un joueur qui à un tel effet positif sur une franchise telle que les Bobcats, n'a-t-il pas pu s'imposer correctement chez les Wolves et le Jazz auparavant ? 

 

La raison est simple : le fait de signer à Charlotte pour un contrat de 40 millions sur 3 ans eu un effet bénéfique pour les deux parties. D'une part, Charlotte trouve en Big Al le leader qu'elle a toujours voulu, ainsi qu'un joueur d'expérience ayant déja joué les playoffs. D'autre part, le fait de devoir être un leader et un exemple pour ses coéquipiers fut une très bonne chose pour l'ancien Wolf qui a enfin pu prendre ses responsabilités, prendre des balles de match, imposer son style et être plus qu'un simple bon pivot dans une équipe, tout en montrant un état d'esprit irréprochable dont ses jeunes coéquipiers ont pu s'inspirer.

 

Alors que les Bobcats vont devoir affronter le double champion en titre, contre qui ils n'ont rien à perdre, il pourrait malheureusement manquer d'un très bon lieutenant aux côtés de Big Al, rôle que n'a pas encore réussi à atteindre Kemba Walker qui fait tout de même une belle saison (17.7 points, 6.1 passes). 

 

Au Jazz, il a dû partager l'affiche avec Paul Millsap, n'est qu'un intérieur parmi tant d'autre. Mais surtout, Jefferson est arrivé dans l'Utah pour faire oublier Carlos Boozer, et non apporter quelque chose de neuf au Jazz. Ce manque de considération, et sa place dans l'effectif de l'Utah n'a pas permis au Jazz de bénéficier du leadership de Jefferson.

 

Ce fut la même chose à Minneapolis. Arrivé avec Sebastian Telfair, Theo Ratliff et bien d'autres en échange de Kevin Garnett, son rôle dans le Minnesota était aussi de faire oublier un joueur qui avait marqué la franchise. Jeune intérieur, reconnu pour ses talents à Boston, Jefferson n'était qu'un joueur parmi d'autres. Le processus brouillon de reconstruction des T'Wolves n'a jamais permis à Jefferson de montrer qu'il pouvait être autre chose qu'un joueur. 

 

Le retour des Hornets l'an prochain pourrait être le moment opportun pour trouver ce lieutenant et enfin passer à un cap supplémentaire, mais ce qui est sûr, c'est que Al Jefferson ne s'est jamais senti aussi bien, et qu'il a trouvé, en la ville de Charlotte, sa place de prédilection.