Prospect Draft 2021 : Jalen Suggs, marquer l'histoire et passer à autre chose

Prospect Draft 2021 : Jalen Suggs, marquer l'histoire et passer à autre chose

Draft - NCAA - Jalen Suggs - Gonzaga Bulldogs - Joel Ayayi - Toronto Raptors
Crédit photo : New-York Times

La Draft NBA, c’est reparti ! Seulement 7 mois après la cuvée 2020, c’est une nouvelle génération du rookie qui s’avancera sur le devant de la scène, le 29 juillet prochain. Cette édition sera marquée par un nombre important de prospects, peu à peu libérés de leurs craintes vis-à-vis du Covid-19 et de restrictions en workout. Aujourd'hui, focus sur la sensation Jalen Suggs !

  • LA BIOGRAPHIE

 

Équipe : Gonzaga Bulldogs (Freshman)

Âge : 20 ans

Taille : 1m93

Poids : 93 kg

Envergure : 195 cm

Poste : Meneur

Comparaison actuelle : Ja Morant

Statistiques 2020/2021 : 14.4 points (50%), 5.3 rebonds et 4.5 passes décisives en 28 minutes par match.

 

C’est sans aucun doute le prospect qui a fait le plus parler de lui, avant même que le grand public s’intéresse à cette Draft. Le 3 avril dernier, Jalen Suggs a marqué l’histoire NCAA en inscrivant en prolongation contre UCLA un buzzer-beater légendaire qui restera longtemps dans toutes les mémoires. Un tir mémorable, pour rien, puisqu’en remportant cette demi-finale, les Bulldogs de Gonzaga invaincus durant toute la saison ne se sont qu’offert un ticket pour une finale face à Baylor où la défense des Bears les aura étouffés. Auteur de 22 points (8/15), Suggs aura pourtant tout tenté, en vain. Il faut dire que le meneur des bulldogs aura été l’un des principaux artisans du succès de cette équipe ultra-dominante, en étant à la baguette d’un collectif infaillible qui aura également fait briller Joel Ayayi (dont vous pouvez retrouver le profil ici), Corey Kispert (dont vous pouvez retrouver le profil ici), ou encore son meilleur marqueur Drew Timme (qui s’est retiré de la Draft 2021). Mais comme le veut la formule célèbre du rappeur Damso dans notre titre, Jalen Suggs doit désormais passer à autre chose. Il va devoir prouver que sa saison NCAA n’était pas qu’un feu de paille, et qu’il compte bien devenir un des meilleurs meneurs de la ligue pour la prochaine décennie. Présentation.

 

  • LES PLUS : DU LEADERSHIP à REVENDRE

 

Le succès collectif de Gonzaga était tout sauf un hasard avec un leader comme Jalen Suggs aux manettes. Le meneur du Minnesota a prouvé toute la saison qu’avec son moteur incroyable, il était un joueur qui jouait tout le temps à bloc, peu importe l’enjeu ou l’adversaire, c’est dans son ARN ADN. Offensivement, c’est un leader vocal qui va aller chercher des paniers mais surtout rendre les autres meilleurs. Ancien quaterback, il a ça dans le sang et s’est mué au basket en un passeur d’élite très spectaculaire en transition qui déclenche vite pour trouver l’homme ouvert. Sa vision de jeu est aussi bonne que son sens du scoring. Très complet, Suggs est fabuleux à voir jouer balle en main et affiche des niveaux d’efficacité impressionnants en pénétration. Il peut finir les actions de toutes les manières grâce à son corps très explosif qui l’amène facilement au dunk, et surtout avec un toucher de balle qu’on a rarement vu aussi développé pour un prospect de ce niveau. Le meneur de Gonzaga s’est montré très créatif, capable de toujours trouver une fenêtre de tir même en prenant le contact ce qui a d’ailleurs offert des circus shots ravissants ! Pour atteindre ce niveau d’excellence au cercle, Suggs se sert de son handle vraiment rapide pour multiplier les crossovers (à droite, son péché mignon), les variations et se rendre vraiment imprévisible en initiateur. En alliant vision et scoring, vous obtenez alors un monstre du pick and roll qui pourrait faire des ravages dès le premier jour avec un bon intérieur à ses côtés. Plus de 40% de ses points à Gonzaga provenaient de ces systèmes simples mais qu’il a rendus diablement efficaces. Pour trouver son intérieur, Jalen Suggs ne fait pas dans le détail et effectue souvent la passe directement avec une précision d’orfèvre. Idem sur les renversements vers les ailes qu’il a démultiplié à un volume impressionnant, bien aidé par des coéquipiers idéaux. Mais le meneur de Gonzaga a aussi brillé en tant que leader défensif ! Très fort en un contre un, il garde toujours les mains actives avec une bonne mobilité latérale. Quand il ne défend pas le porteur, Suggs motnre une intelligence épatante pour venir à l’aide et nous sortir des contres venus d’ailleurs, ou plus simplement intercepter régulièrement (près de 2 par match) avec une volonté de faire, sur les lignes de passes ou, qualité plus rare, sur des main à main qu’il parvient à souvent faire dérailler ! Leader offensif et défensif, rien que ça.

 

  • LES MOINS : UN MANQUE DE SéCURITé

 

Une fois qu’on a déroulé le tapis rouge à toutes ses qualités, il est difficile de venir nuancer notre propos avec des failles dans son jeu qui, bien que présentes, ne sont qu’un petit point noir au tableau très enthousiasmant qu’il offre aux recruteurs. Le principal problème de ce meneur provient de son manque de sécurité balle en main qui a déclenché énormément de ballons perdus dans des situations diverses. C’est rare dans le Top 5 d’une draft, mais Jalen Suggs peut avoir tendance à perdre la gonfle vraiment bêtement en se déstabilisant tout seul, ce qui lui est arrivé en se dribblant sur le pied par exemple. Athlète très rapide, on l’a aussi vu en grandes difficulté à l’heure de décélérer tout en maintenant le dribble parfois, ce qui a aussi causé de nombreuses interceptions. Dans une équipe très complète il en a peu subi, mais on a aussi vu le meneur des Zags en difficulté dans la gestion des prises à deux où il finissait souvent par abandonner le ballon. Dernier facteur d’insécurtié, sa vitesse balle en main mal maîtrisée a aussi poussé les défenseurs malins à jouer la faute offensive en prenant la charge, et Suggs est tombé dans le panneau des centaines de fois. Tout l’a mené à perdre presque 3 ballons par match, c’est beaucoup trop. L’autre doute majeur dans son profil réside dans le tir extérieur. Il n’a en effet tiré qu’à 33% cette saison, et ce notamment à cause de ses difficultés sur catch and shoot où il n’est pas à l’aise, encore moins avec de bons replis. Malgré ses irrégularités, il a tout de même bien puni les équipes qui passaient sous l’écran face à lui, avec une grosse confiance en sortie de dribble, et a affiché de vrais progrès en fin d’année.

 

  • LE MEILLEUR FIT : TORONTO RAPTORS (4ème choix)

 

Le bon endroit au bon moment. Après avoir su ravir toutes les attentes placées en lui lorsqu’il est devenu la recrue la mieux côtée de l’histoire de Gonzaga, Jalen Suggs s’apprête à relever un nouveau défi d’une ampleur toute autre en s’attaquant à l’univers NBA. Du côté de Gonzaga, il avait le meilleur effectif NCAA à sa disposition ce qui l’a magnifiquement mis en valeur, mais il va désormais devoir s’adapter à de nouveaux coéquipiers et de nouveaux systèmes dans un fond de jeu où tout ne lui sera pas forcément offert sur un plateau de la même façon. Néanmoins, tous les bruits de couloirs vont dans le même sens et c’est bien à Toronto que Jalen Suggs devrait démarrer sa carrière NBA. Une adaptation devra s’effectuer, mais on retrouve là un contexte très accueillant pour un joueur de son profil. Agent libre, Kyle Lowry est en instance de départ et Suggs ferait là un remplaçant parfait pour le renouvellement à opérer sur les lignes arrière des Raptors. Associé à Fred VanVleet, il pourrait développer son jeu off-ball (seule faiblesse offensive pour l’instant) sans trop de pression sur les épaules. Il pourrait aussi aider au développement de Malachi Flynn en sortie de banc, arrivé il y a 7 mois lors de la dernière Draft. Enfin, son association avec Pascal Siakam a de quoi laisser rêveur, et pourrait bonifier les qualités des deux joueurs au maximum. Jalen Suggs est peut-être dans le Top 5 le joueur le plus NBA Ready à disposition des équipes, potentiel All-Star en puissance, avec une polyvalence léthale s’il est implanté dans un collectif prêt pour de la gagne.

 

 

  • DRAFT 2021

 

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