WAS 108 (4-20)
IND 89 (6-20)
CHA 119 (8-18)
CLE 111 (15-12) PR
PHI 117 (14-11)
ATL 120 (15-12)
MIL 82 (11-16)
BKN 127 (7-18)
SAC 103 (6-20)
MIN 117 (17-9)
NOP 114 (5-22)
CHI 104 (10-15)
LAL 116 (18-7)
PHX 114 (14-12)
GSW 131 (13-14)
POR 136 (10-16) Les Los Angeles Lakers auront du mal à faire les Playoffs cette saison. Pourtant, en 2010, les Lakers remportaient leur 2e titre consécutif. Comment expliquer un tel déclin ?

Les Lakers présentent actuellement un bilan de 4 victoires pour 6 défaites. Ce n´est que le début de saison mais clairement, les Playoffs seront difficiles à atteindre. Le retour de blessure de Kobe Bryant rendra sans doute les Lakers plus forts, mais personne ne sait dans quel état il reviendra, et donc il est compliqué de voir les Lakers prétendre aux Playoffs même avec le n°24 sur les parquets.
Quel contraste avec les résultats acquis entre 2008 et 2010 (3 finales NBA et 2 titres)… Pourtant ils ne datent pas de longtemps. Comment les Los Angeles Lakers en sont arrivés là ? Qu´est-ce que l´histoire de cette franchise ô combien particulière peut nous enseigner ?
Comme toutes les autres franchises, les Lakers connaissent des passages à vide. Sauf que celle-là n´est pas n´importe quelle franchise. Jouer à Los Angeles et être l´équipe phare de cette ville (désolé pour les Clippers, mais l´histoire joue contre vous…) impose une constance en termes de (bons) résultats… De plus, les pourpres et ors ont connu de nombreuses phases du succès suivis par conséquent de nombreuses périodes plus difficiles.
Rapidement, voici les grandes périodes de la franchise. Dès les années 50, les Lakers alors à Minneapolis régnaient sur la ligue grâce à la 1re star du basket américain : Goerge Mikan. Après le déménagement dans la cité des anges, Jerry West emmenait une forte équipe dans les années 60 et le début des années 70, composée d´Elgin Baylor et Wilt Chamberlain notamment. Les années 80 sont marquées par le showtime de Pat Riley, Magic Johnson, Kareem Abdul-Jabbar et cie… Lors du début des années 2000, ce sont Shaquille O´Neal et Kobe Bryant, coachés par Phil Jackson qui dominent, et enfin, à la fin de cette décennie, Pau Gasol toujours avec Kobe et Jackson poursuivent la tradition victorieuse. Ce sont donc 16 titres répartis sur 5 grandes périodes, entrecoupées d´autres moins glorieuses. Toutefois, les Lakers ont toujours su se relever. Il faut dire que Los Angeles attire les grands joueurs et peut garantir à sa franchise de confortables revenus grâce à son potentiel commercial, et par conséquent, payer grassement ses stars.
La période creuse qui semble s´annoncer pour les Angelinos était pourtant évitable. Du moins, elle aurait dû arriver plus tard. Elle est le résultat d´une addition de mauvaises décisions. Voici celles qui à mon sens ont causé le plus de tort.
La saison 2010-11 des Lakers est très étrange. Alors que les Lakers pouvaient réaliser un nouveau Threepeat (3 titres d´affilés), ils s´écroulent face au futur champion : les Mavericks de Dallas au 2e tour des Playoffs. C´est une correction, un sweep, 4 victoires à 0. Déjà lors du tour précédent ils avaient lutté pour effacer les New Orleans Hornets de Chris Paul (4-2), équipe loin d´être une référence. Les prémices de ces défaillances peuvent être trouvées dans la fin de la saison régulière qui n´avait pas été de bonne facture en attestent les 2 seules victoires lors des 7 dernières rencontres). Là encore pourtant, l´équipe entrainée par le Zen Master semblait avoir trouvé son rythme juste avant cette mauvaise série, alignant 9 victoires de suite et ce, en pratiquant un jeu extrêmement convainquant. C´est comme si la défaite face aux Nuggets de Denver qui interrompit cette série le 3 avril cassa la machine pourpre et or.
Il y a des raisons plus concrètes qui ont menées à ce sweep face à Dallas, comme peut-être une certaine lassitude après avoir gagné 2 titres, un certain manque de dynamisme à certains postes… et les Mavs étaient énormes cette saison (champions NBA). Il est aussi possible de penser que Ron Artest ou Metta Wold Peace aura toujours été un point faible dans l´attaque de LA et que sa signature lors de l´intersaison 2009, qui entraîna le départ de Trevor Ariza, aura été une erreur. Son match 7 lors des finales NBA 2010 face aux Celtics peut cependant justifier sa signature tant il a tenu les Lakers pendant la majeur partie de la rencontre.

Je considère néanmoins que ce sweep était un accident, mais que quelque chose dans la mécanique de l´équipe était déjà cassée. Les Lakers possédaient toujours une bonne base sur laquelle construire, peu de changements s’imposaient. Enfin, mis à part le coach, car on ne remplace pas Phil Jackson comme ça ! Surtout pas par Mike Brown…
Mike Brown n´est pas un mauvais coach. Je le considère comme un entraineur moyen, ou correct pour la saison régulière. Assez bon concernant la défense, il pêche surtout en attaque. Manquant d´idées, il va souvent au plus simple en finissant les actions par des isolations. Il faut dire qu´il a eu des joueurs extraordinaires sous ses ordres : LeBron James, Kobe Bryant, Pau Gasol et maintenant Kyrie Irving (pas encore de la classe des trois cités avant, mais j´ai confiance en ses capacités de se hisser à un niveau digne des grands joueurs). Par exemple, avec Pau Gasol sous la main, Brown ne trouve pas mieux que de l´éloigner du panier et de faire jouer tous les post-ups par Bynum et Kobe… Il n´était donc pas assez bon pour une telle franchise, possédant autant de talent offensif. Pourtant son staff comportait Ettore Messina. Dommage que le technicien italien n´ait pas eu en charge l´équipe. Bref, voici une erreur de la part du management des Lakers concernant le coach. Pas la dernière.
Malgré ce mauvais choix concernant le coach, Mitch Kupchak a néanmoins eu de vraies idées pour le futur de la franchise… Il met en place un échange « blockbuster » qui envoi Pau Gasol et Lamar Odom aux Hornets de New-Orleans. Grosse perte pour les Lakers tant ces deux joueurs ont été primordiaux dans l´acquisition de leurs deux derniers titres. Oui mais en contrepartie, ils reçoivent Chris Paul, le tout sans perdre Andrew Bynum (qui pouvait toujours jouer et/ou être échangé, contre Dwight Howard par exemple…).
La NBA, à l´époque propriétaire de la franchise des Hornets, a mis au dernier moment son veto concernant cet échange. Elle en avait le droit certes, mais tout le monde sait que ce refus a été décidé pour des raisons autres que sportives et qui ne prenaient pas du tout en compte l´avenir de l´équipe de la Nouvelle Orléans. Finalement, Chris Paul a été échangé vers l´autre franchise de Los Angeles, où il a révolutionné cette équipe pour en faire aujourd´hui une qui compte. Côté « hommes des lacs » (= Lakers en français…), c´est la soupe à la grimace : pour les dirigeants qui se sentent floués, mais aussi pour Gasol et Odom. Les deux boudent. Gasol ne s´en est jamais vraiment remis. Quant à Lamar Odom, il semble perdu pour le basket depuis. Kupchak n´a pas oublié ce sale coup d´ailleurs. Merci Dave!
La saison où les choses se compliquent encore davantage, où l´avenir s´assombrit considérablement, est la saison passée. Pourtant, elle s´annonce bien, très bien même. Andrew Bynum un peu décevant malgré un bon dernier exercice fait ses valises et est remplacé par celui qui est considéré comme le meilleur pivot de la ligue, et son meilleur défenseur : Dwight Howard. Il peut y avoir débat sur ces classements, mais il apportera quoiqu´il arrive un plus à l´équipe de Mike Brown. Sur le papier, c´est certain. Sur le parquet, ça le sera moins. Premièrement, il arrive blessé, pas à 100%. Deuxièmement, il n´est pas à LA uniquement pour le basket. Ce « je m´en foutisme » ne ravi pas Kobe. Les deux stars ont des réflexions différentes sur le haut niveau, quasi incompatibles. Et puis, l´attaque de Mike Brown pose toujours problème. Davantage à Pau Gasol qu´au n°12 soit dit en passant…

L´équipe ne prend pas, malgré l´autre recrue phare, le double MVP Steve Nash. Mike Brown est viré. Avec plus de temps il aurait sans doute pu construire un jeu cohérent au moins. On est à LA, dans la franchise aux 16 bannières. Pas le temps pour l´à peu près. Au nouveau coach de faire gagner cet effectif.
Cet autre coach ne peut être que Phil Jackson. Sa santé va mieux, il en a envie, la majorité des joueurs en ont aussi envie, mais pas Jim Buss. Ce dernier, fils du propriétaire historique de la franchise Jerry décédé cette année, a repris la direction du club lorsque son père ne pouvait plus. Jim Buss n´aime pas Phil Jackson, pour diverses raisons, sans doute liées aux amours de l´entraineur aux 12 bagues. Ce dernier était pourtant un des seuls, selon moi, à pouvoir faire jouer cette équipe, forte dans la raquette, lente, lourde… Steve Nash aurait souffert, mais ce serait adapté grâce à son intelligence de jeu. Jim Buss engage pourtant comme entraîneur l´opposé de Jackson : Mike D´Antoni.
Cet entraîneur privilégie le jeu au large plutôt qu´intérieur. Steve Nash sera plus à l´aise mais faut-il encore que sa santé le laisse jouer. Pau Gasol ne sert quasi à rien dans son système (et il sera souvent blessé). Le jeu de pick´n´roll nécessite également une vraie intelligence des joueurs impliqués. Pour être gentil, je vais dire que le QI basket de Dwight Howard pose problème dans ce cadre-là… En fait, les Lakers 2012-13, c´est un peu comme posséder un Nexus 5 mais de préférer se servir de son vieux 3310, car le Snake est un jeu marrant... Tiens, je me demande quel téléphone à Jim Buss.
L´attaque patine donc, et la défense est en dessous de tout. Déjà pas le fort du système D´Antoni car il multiplie les possessions (cf : le livre 7 Seconds Or Less de Jack McCallum ), la défense des Lakers est encore plus pénalisée à cause de sa lenteur… Rien n’est cohérent en quelque sorte.
La cerise (pourrie) sur le gâteau (avarié), est la blessure de Kobe. Un drame chez les Angelinos. Même si le joueur a contesté ce qui va suivre, difficile de ne pas voir un lien entre la rupture de son tendon et la manière dont l´utilisait D´Antoni (qui a l´habitude de ne jouer qu´avec 7 joueurs). Les Lakers se qualifieront pour les Playoffs, mais sans y remporter un match face aux Spurs. Une saison à oublier donc, mais ce sera compliqué. Kobe est toujours blessé, D´Antoni toujours en poste, et Howard est parti. Bon débarras diront certains, mais son départ sans contrepartie fait mal.
Au final, la direction des Lakers ainsi que David Stern semblent avoir gâché un bel effectif et la fin de carrière d´un joueur formidable. Il y a fort à parier que Kobe ne remportera pas de 6e titre, et que les Lakers devront attendre pour remporter leur 17e trophée de champion.
Ils se relèveront toutefois, car cette ville attire les grands joueurs. Les rumeurs font déjà état d´un intérêt de Carmelo Anthony pour revêtir ce maillot prestigieux. Pas certain qu´il soit le grand joueur nécessaire, mais ces rumeurs prouvent combien les Los Angeles Lakers font tourner les têtes.
La principale interrogation est de savoir quand la franchise « hollywoodienne » redeviendra compétitive. Combien de temps sera nécessaire pour effacer les erreurs commises par sa direction, Jim Buss en particulier ?
