On pouvait difficilement espérer un début d’Euro aussi idéal ! Si l’équipe de France est favorite de la compétition qu’elle coorganise avec l’Espagne, entrer dans une compétition continentale n’est jamais évident. Ce groupe bleu a d’ailleurs pu bien s’en rendre compte dans leur hôtel leur servant de bulle sanitaire avant le premier match, en observant la Belgique perdre face à la Bosnie (55-70), un pays qui n’avait plus gagné le moindre match dans la compétition depuis 1999 ! Alors, les Françaises ont assumé leur rôle de favorite face à la Croatie, en remportant par plus de 42 points d’écart un match assez facile à négocier offensivement. Alors simple coup de chaud, ou nouvelle constante d’une équipe de France devenue on ne peut plus redoutable ? On attendait un élément de réponse en ce vendredi soir face à la République Tchèque.
Cette fois-ci, la tâche s’annonçait cependant un peu plus difficile contre une nation qui dispose de plus de profondeur en termes de talent, et qui était plutôt bien entrée dans sa compétition la veille. En perdant contre la Russie de seulement 4 points (73-69), les Tchèques ont prouvé qu’elles seraient des filles accrocheuses à ne surtout pas sous-estimer pour nos Françaises, malgré l’écart de niveau supposé sur le papier au coup d’envoi du match. Pour cette seconde sortie de l’Euro, notre équipe de France s’avançait sur le parquet privée de Olivia Epoupa, la meneuse titulaire de l’équipe. Victime d’une blessure à la cheville au bout de 2 minutes de jeu seulement face à la Croatie, elle est indisponible pour l’instant, sans qu’on en sache davantage sur la nature exacte ou la gravité de sa blessure. En lui souhaitant un bon rétablissement, on se plonge dans le second match de nos bleues !
- FIN DU MATCH : REPUBLIQUE TCHèQUE 51 – 71 France
Pour ce second match de la compétition, Valérie Garnier a d’abord choisi de sortir Valériane Vukosavljevic du 5 de départ, en intégrant la franco-américaine Gabby Williams à sa place sur le poste d’ailière. Un choix sans doute provoqué par l’absence d’Olivia Epoupa, pour compenser le manque de création avec une Williams bien plus à l’aise balle en main auteure d’un premier match très réussi. Pourtant, on a senti un manque de fluidité offensive évident en première mi-temps. L’alternance à la mène installée entre Williams, Alix Duchet et Marine Johannes fonctionne sur courant alternatif, mais n’apporte qu’une solution temporairement viable à la maîtrise de Epoupa. Le constat était plus difficile encore pour Sarah Michel en sortie de banc, absente de ces 20 premières minutes avant de retrouver des couleurs en seconde mi-temps.
Il faut aussi reconnaitre que la France faisait face à une équipe de République Tchèque beaucoup plus solide que la Croatie ! Le coach tchèque a notamment très bien compris que les Françaises seraient plus en difficulté à la mène, en proposant sur de nombreuses séquences une défense de zone réussie, qui a énormément perturbé nos bleues. Résultat, le début de match encore trop peu engagé de l’équipe de France a laissé l’adversaire s’installer dans le match, et c’était presque un miracle de ne pas voir les Tchèques virer largement en tête à la mi-temps. Katerina Elhotova a proposé à Sandrine Gruda un très beau duel, marquant 12 des 29 points tchèques en première mi-temps. Heureusement pour les bleues, ses coéquipières n’auront jamais brillé derrière la ligne à 3 points (8/29) ce qui nous a permis de toujours conserver la main sur ce match.
Sans développer un Basket génial, l’équipe de France a donc pu compter une fois de plus sur ses individualités, parmi les meilleures joueuses d’Europe. Le duo intérieur composé de Sandrine Gruda et Endi Miyem a marqué 27 points français, dans un match concentré sur le jeu dans la raquette. Leur réussite a été bien aidée par le bon jeu français sur pick and roll, rare élément parmi les fondamenteux français en réussite. Le tir à trois points n’aura pas été aussi brillant que face à la Croatie avec un triste 6/20 de loin. On ne comptait aucun point non plus sur contre-attaque côté français après 20 minutes, la preuve que ces entames de rencontres seront un élément à améliorer.
Ainsi, il aura fallu attendre la seconde mi-temps pour voir l’équipe de France définitivement mettre la main sur le match. Notre défense s’est sérieusement activée dès le retour des vestiaires dans le troisième quart-temps, ce qui a fait la différence sur des tchèques ne marquant que 7 points en 9 minutes sur cette période. On a retrouvé des bases solides pour empêcher le ballon d’arriver jusqu’à l’intérieur, en coupant bien les lignes de passes, de manière à faciliter la soirée de Gruda et Miyem. Le banc aura aussi été intéressant sur ce moment clé du match, avec les entrées remarquées de Helena Ciak et Diandra Tchatchouang, toujours aussi bien engagées avec agressivité dans la bataille intérieure. Pour compenser, les tchèques se sont alors mises à effectuer beaucoup plus de fautes, seule solution pour couper les ailes aux transitions françaises retrouvées, en vain.
C’est donc une équipe de France sérieuse qui a réussi à vaincre la République Tchèque, en deux temps, notamment grâce à une intensité toujours plus oppressante chez ces bleues. Le jeu de passe s’est bien déverrouillé lorsque leurs adversaires ont explosé en seconde mi-temps, mais il faudra attendre de futurs affrontements pour savoir si nos françaises peuvent vraiment s’en sortir sans Olivia Epoupa, avec une distribution du ballon forcément plus difficile à mettre en place. En attendant l’essentiel est acquis avec ces deux victoires en deux jours dans le Rhénus de Strasbourg. On va désormais souhaiter un bon repos bien mérité à nos Françaises pour la journée de demain, avant de revenir dans le brasier Alsacien dimanche soir (si quelqu’un peut réparer la clim d’ici là). Ce sera un match décisif entre les deux nations invaincues du groupe, pour s’assurer une place en quarts de finale ! Le perdant devra lui passer par un barrage supplémentaire. Avec un premier match décisif à l’horizon, on a hâte de revoir notre équipe de France !