Qui c'est le patron ? Tom Thibodeau bien sûr

Qui c'est le patron ? Tom Thibodeau bien sûr

Carlos Boozer - Tom Thibodeau - Taj Gibson - Chicago Bulls

S'exprimer dans la presse et donner ses états d'âme ne sont pas spécialement des choses que l’on fait du côté des Bulls, de l'organisation et de l'équipe. Pourtant, ces derniers temps, on parle beaucoup de Carlos Boozer. Ce dernier a exprimé publiquement son mécontentement concernant son temps de jeu et plus particulièrement le fait qu'il soit sur le banc à la fin des matchs (notamment après le match contre les Kings) :

Je pense que je pourrais être sur le parquet, mais c’est son choix, il prend les décisions. Je joue. Je n’entraîne pas. Il entraîne. Donc c’est lui qui décide.

Thibodeau préfère laisser sur le terrain Taj Gibson en compagnie de Joakim Noah. Même si ses statistiques sont un peu plus faibles que Boozer (14,8 points et 8,6 rebonds pour Booz contre 12,2 points et 6,4 rebonds pour Gibson), le coach apprécie la défense du joueur de 28 ans et son efficacité dans ce moment du match. La conséquence : le compétiteur Boozer n'apprécie pas vraiment :

C’est très frustrant surtout quand je joue un gros match. Honnêtement, en tant que compétiteur, vous voulez être sur le parquet, aider votre équipe à gagner, encore plus quand le match est serré, vous pouvez aider l’équipe à gagner. Si vous n’êtes pas sur le terrain, tout ce que vous pouvez faire c’est encourager votre équipe, c’est le choix de Thibodeau.

On peut comprendre la frustration du joueur, son temps de jeu diminue, son rôle commence lui aussi à faiblir au sein d’une équipe des Bulls qui doit gérer tellement encore cette saison (la blessure de Derrick Rose, le départ de Luol Deng notamment). Mais, on se doute aussi que cette sortie et cette remise en cause du coaching n’a pas été appréciée par le staff . Tom Thibodeau a vite remis les choses à plat, en envoyant un petit pic bien préparé à destination de Boozer :

J’ai deux gars qui veulent être titulaires. Je demande à Taj de se sacrifier en ne commençant pas les matchs et donc dans certains cas Carlos doit se sacrifier et ne pas finir les matchs.

Thibodeau a tenu à rappeler les valeurs des Bulls que sont l’équipe, le sacrifice, le collectif :

Parfois vous devez vous sacrifier pour le bien de l’équipe. C’est ce que j’aime chez Taj. Il pourrait être en colère de ne pas commencer les matchs. Il ne se plaint jamais. Quoi que vous lui demandiez, il va sur le parquet et il le fait. Pour moi, c’est ce qui est important. Il ne discute pas. Il va sur le terrain et passe à l’action.

Boozer aurait clairement dû se taire vu la déclaration du coach et la comparaison faite avec le comportement qu’il juge irréprochable de Gibson. En suspens, on comprend qu’il n’apprécie pas du tout la réaction de Boozer, ce qui ne veut pas dire qu’il ne la comprend pas.  Le GM Gab Forman avait lui aussi tenu à montrer publiquement sa déception à l’encontre du joueur :

Je suis déçu que Carlos n’ait pas gardé cela au sein du vestiaire des Bulls. Je pense que nous voyons le travail super de Tom pour manager ses gars et leurs minutes.

On aurait pu penser que l’affaire serait close mais Thibodeau a apparemment du mal à digérer cette sortie de Boozer. Pour preuve, après la victoire contre les Suns, il a encore tenu à rappeler que c’est lui qui prenait les décisions :

Cela fait 4 ans maintenant que je suis ici. Je ne vais pas changer. Je vais continuer avec les gars que je pense les meilleurs pour gagner et je me fiche de qui c’est.

Boozer est prévenu. S’il veut jouer à la fin des matchs, il va devoir se bouger un peu plus en défense ou tout simplement accepter d’être sur le banc pour le bien de l’équipe. Ce genre de sortie peut être dangereuse pour la cohésion d’un groupe et celui-ci n’est jamais à l’abri de tensions entre joueurs. Pour mettre un terme à cette histoire, Thibodeau a donc rappelé ce qu’il attend de ses joueurs :

Nous avons de bons gars. Mais nous devons être et jouer ensemble, et ne pas penser individuellement. Nous devons rester ensemble. Dans les bons comme dans les mauvais moments, nous devons nous battre ensemble.

Alors bien sûr, le cas Boozer explique sans doute ce petit rappel de Thibodeau. Mais celui-ci tient à minimiser cet évènement et surtout passer à autre chose. Car le plus important c’est l’équipe et non les individualités. Cela a toujours été l’une des valeurs de Chicago. Boozer avait sans doute oublié et Thibodeau lui a rappelé. Il est temps maintenant de se recentrer et de penser collectivement. Boozer est un joueur intelligent et l’histoire ne devrait pas se répéter.