Brad Stevens, la mangouste

ISB vous propose de découvrir des acteurs parfois inconnus du grand public : les coachs. Aujourd'hui : Brad Stevens, le gourou des Celtics.

La vipère n'est pas plus rapide qu'un homme, et à peine plus dangereuse. Dans le fond, son avantage sur nous se résume en un mot : la peur. Brad Stevens est tombé avec Boston  dans le nid de vipères NBA, mais il a éradiqué ses craintes et aucun serpent n'arrivera à le mordre. Un jour viendra même où le monde de la balle orange le surnommera la mangouste.

 

Malgré 25 victoires pour sa première année, personne ne doute sur la capacité de Brad Stevens à relever la franchise du Massachussetts. Toutefois, il est déjà temps pour lui de gagner plus. En effet, comme les nouveaux joueurs, il a besoin de temps  mais la fin de saison des Celtics a vraiment laissé perplexe. Mi-décembre et après avoir fessé la meute bleue du Minnesota malgré 27 points et 14 rebonds de Kevin Love, l'équipe est 8ème à l'Est grâce à un bilan de 12 victoires pour 14 chutes. Un mois plus tard, Boston en est à 14 - 30. Ainsi, 14ème défense avant le All Star Break, l'équipe  termine au 20ème rang en fin de saison dans ce domaine. Pire, les Celtics se classent 27ème à l'efficacité offensive et 28ème pour les turnovers. Le poste de Brad n'est pas du tout remis en cause mais des progrès doivent quand même se faire jour. Stevens a eu une saison pour découvrir la NBA. A lui maintenant de prouver qu'il peut devenir un Top Coach. Il existe dit-on une sorte de malédiction sur les entraîneurs issus de la NCAA. Ainsi et par exemple, les célèbres John Calipari, PJ Carelisimo ou Rick Pitino ont tous échoué. Globalement, et en prenant en compte de tous les bilans, on note un  piteux 599 victoires pour 900 défaites. Les assistants coachs NBA chassent de nuit comme de jour pour ajuster leurs cibles. Stevens ne maîtrise pour l'instant que les rudiments contrairement à Mike Budenholzer, Terry Stotts ou Greg Popovich.

 

22 millions de dollars sur 6 ans : voilà le cadeau d'accueil que Danny Ainge lui a fait alors que Paul Pierce, Kevin Garnett et le Doc étaient priés de quitter les lieux. C'est ainsi que Stevens prend en main la franchise aux 17 titres après avoir mené les Bulldogs de Butler à un back to back au NCAA Final Four en 2011 et 2012. A Butler, la star est l'équipe. D'ailleurs seul Gordon Hayward perce de manière significative en NBA.  Dans une interview donnée au San Antonio Chronicle, Pop avoue s'être inspiré de certains schémas de l'équipe de Butler à l'été 2012.  Les deux hommes ont en effet en commun d'être méticuleux. Stevens, 17ème coach des Celtics, comme le nombre de bannières, a revisionné lui-même cet été les 57 défaites des siens pour voir ce qui n'allait pas. Il y a pourtant sur Netflix de sacrés programmes .... Mais peu lui importe. Né en 1976 à Indianapolis, fan des Hoosiers d'Indiana qu'il va voir jouer régulièrement avec son père à Bloomington, travailleur acharné, voulant devenir pro, il se lève tôt le matin pour faire des shoots seul au gymnase de Zionsville, son lycée. Là-bas, il y porte le 31 en l'honneur de Reggie Miller et rejoint DePauw, une autre université de l'Indiana qu'il quitte en 1999 sans percer dans le basket. Sa soif est cependant intacte. En 2001, il rentre assistant coach à Butler pour devenir responsable de l'équipe en 2007 après le départ de Todd Lickliter. Son bilan : 166 victoires pour 49 défaites en 6 saisons. Mais à présent, la proie c'est lui ...

 

La peur est la seule différence entre la proie et son prédateur. Et, Stevens ne connaît pas ce sentiment et souhaite fondre sur ses adversaires. Ainsi, à Boston, Doc Rivers insiste sur le retour rapide en défense et abandonne le rebond offensif pour éviter les paniers faciles. Brad souhaite à contrario s'appuyer sur la pression offensive pour créer ses succès. Si la défense sur la ligne de 3 points semble primordiale, l'attaque et l'agressivité offensive reste nt fondamentales. Ainsi, un effort se porte sur les rebonds offensifs. En 2013, Jarred Sullinger en gobe en moyenne 2 par matchs. Dans la victoire  95-90 face à Brooklyn de cette nuit, le même Sullinger en capte 6, Kelly Olynick 4, Brandon Bass 3 et Tyler Zeller 2.  Brooklyn / Boston, c'est 20 à 7 dans ce domaine.

En attaque, la donne va changer également. Au Herald Tribune, Stevens déclare en septembre :

" Je veux plus de passes, je veux voir la balle en mouvement. J'ai visionné nombre de nos défaites, et je vais montrer aux joueurs ce qui cloche pour que nous progressions ensemble. "

Trouver le joueur le plus libre, mouvement en vogue chez les coachs, mais aussi le tir à trois point vont être privilégié dans le Massachussets. Toujours face à Brooklyn, Boston a pris 29 tirs à 3 points soit 30% de ses shoots. Enorme ! Stevens souhaite que l'adversaire ne sache pas où se trouve ses snipers. C'est juste à ce prix que l'équipe a une chance d'accéder aux playoffs. C'est également avec cette méthode que Stevens souhaite régler l'addition mais il lui faudra être plus que vigilant. En effet la suricate indienne, est connue pour sa capacité à lutter contre des serpents venimeux comme les cobras.  Par contre, si on les fait se battre contre des vipères ou d'autres serpents plus rapides que les cobras, c'est elle qui perd en général. Stevens le sait. Mais ne l'appelez plus ainsi. Bientôt, son nom sera la Mangouste. Et jamais elle n'échoue ...