Sacramento Kings 2025-2026 : Stagnation, progression ou... régression ?
CETTE NUIT

Sacramento Kings 2025-2026 : Stagnation, progression ou... régression ?

Colin Haurat 29/9/2025 à 12h00
Sacramento Kings - Domantas Sabonis - DeMar DeRozan - Zach LaVine - Maxime Raynaud

Avec un effectif très proche de celui de la fin de saison dernière, les Sacramento Kings vont chercher à progresser malgré les mêmes limites défensives et un manque de profondeur sur les postes d'intérieurs inquiétant.

  • La saison 2024-2025

 

Les Kings ont livré une saison mitigée la saison passée. En tentant de proposer le même jeu qui les a amenés à la troisième place de la Conférence Ouest il y a trois ans, avec une pace élevée, des paniers faciles mais aussi une défense fébrile (23ème defensive rating de la Ligue).

 

Très rapidement, faute de résultats probant malgré l'apport de DeMar DeRozan dans le 5 Majeur, des tensions éclatent entre Mike Brown et De'Aaron Fox, joueur emblématique de cette équipe. Le premier nommé sera déchargé de ses responsabilités suite à une série noire de résultats et des tâtonnements tactiques évidents malgré un effectif au talent limité, où seul Keon Ellis se bat en défense. Il est remplacé par Doug Christie. Ce dernier apporte une gestion humaine différente et s'affirme comme un meneur d'hommes, capable de galvaniser ses troupes. Dès sa prise de poste, les Kings enchaînent les victoires.

 

À la création, Malik Monk, malgré une saison pourrie par les blessures, s'affirme véritablement comme l'une des meilleures pièces en sortie de banc de la Ligue. À l'approche de la trade deadline, les rumeurs autour de Fox, las de la situation des Kings, sont persistantes, il part vers les Spurs dans un trade à trois équipes (avec Chicago) et les Kings reçoivent notamment Zach LaVine dans ce transfert. Ce dernier retrouve DeRozan, ex-coequipier aux Bulls.

 

LaVine n'est pas un meneur de jeu de formation mais il est capable d'apporter de la création. C’est Malik Monk, propulsé dans le cinq de départ, qui s’occupera d’une partie de la création. Cette équipe est plutôt sérieuse en défense (malgré tout) mais ne fera jamais le bond attendu en terme de résultats...

 

Avec un effectif limité composé majoritaire d'option B ou C pour les joutes de playoffs, tant à l'intérieur derrière leur maître à jouer, Domantas Sabonis, qu'en talent sur les ailes ou en meneur organisateur, ils ne s'approchent jamais véritablement du Top 6. Plombé par un mauvais début de saison et une vraie irrégularité dans leur résultat, les Kings termineront avec le neuvième bilan de la Conférence Ouest et une place au play-in.

 

Ils se font piteusement éliminer par Dallas Mavericks au cours d'une rentre symbole de leur année : un manque d'envie et de talent pour aller plus haut.

 

  • Les mouvements de l’intersaison

 

Arrivées : Nique Clifford, Maxime Raynaud, Dennis Schroder, Dario Saric, Doug McDermott

Départs : Jake LaRavia

 

  • L’effectif 2025-2026

 

PG : Dennis Schroder, Devin Carter, Terrence Davis

SG : Zach LaVine, Keon Ellis, Malik Monk, Nique Clifford

SF : DeMar DeRozan, Isaac Jones

PF : Keegan Murray, Drew Eubanks, Doug McDermott

C : Domantas Sabonis, Maxime Raynaud, Dario Saric

 

  • Le 5 majeur

 

PG : Keon Ellis SG : Zach LaVIne SF : DeMar DeRozan PF : Keegan Murray C : Domantas Sabonis

 

Malgré la fin de saison intéressante de Malik Monk en tant que meneur de jeu, son meilleur rôle est en tant que sixième homme, tant pour la création individuelle que pour les autres.

 

Pour équilibrer le cinq majeur, Doug Christie pourrait donner des responsabilités à Keon Ellis, qui a livré une bonne saison dernière, même si elle n'a pas été à la hauteur des espoirs suscités au cours de la fin d'année 2023/2024. Plutôt combo guard que meneur organisateur, il est un joueur capable de créer (un peu pour les autres) et d'inscrire des tirs primés. Autre atout majeur dans cette équipe : c'est un excellent défenseur. Jouer avec Keon Ellis dans le cinq signifie avoir des systèmes de jeu léché car il n'y aurait pas de vrais meneurs organisateurs. Ses qualités en font une pièce importante de cette équipe.

 

Dans le backourt, il serait accompagné de Zach LaVine. Ce dernier, recruté au cours de la trade deadline, doit continuer sur sa lancée de sa fin de saison dernière. Avec des pourcentages rares aux tirs, il est une vraie menace, capable d'apporter 20/25 points par rencontre. Dans sa variété offensive et sa capacité à créer pour les autres c'est un atout sur le poste 2. Il sera en charge d'une partie du jeu offensif de cette équipe. S'il ne se blesse pas, il peut franchir un nouveau cap au sein d'une équipe talentueuse en quête d'une véritable option A en attaque.

 

À l'aile, le temps de jeu sera équitablement réparti entre Keegan Murray et l'expérimenté DeMar DeRozan. Le premier nommé est un poste 4 de formation. Défenseur honnête, il continue d'avoir sa place dans ce 5 même s'il n'a jamais franchi le cap offensif espéré. Il doit avoir davantage de régularité dans sa production offensive pour être considéré comme une véritable menace. Arrivé sur le tard en NBA, il est difficile de penser qu'il franchira un nouveau cap. DeRozan ne semble pas ressentir le poids des années sur ses épaules. Toujours aussi intéressant dans ses tirs à mi-distance et ses qualités de création, il est une vraie belle rotation en NBA. Ses difficultés aux tirs primés en font un joueur atypique. Il est compliqué de l’associer à d'autres joueurs peu enclin à inscrire des 3-points.

 

C'est malheureusement le cas de Domantas Sabonis. Ce dernier est un intérieur passeur avec des excellentes qualités au rebond, dans les poses d'écran et pour finir proche du cercle. Néanmoins, comme DeRozan et LaVine, on connaît déjà ses limites : peu de défense et incapacité à inscrire des tirs primés. Dépositaire d'une partie du jeu offensif des Kings, il représente parfaitement le plancher et le plafond de cette équipe.

 

  • Le banc

 

Sur le banc, les options sont inégalement réparties. A défaut d'un Keon Ellis dans le 5 Majeur, Doug Christie pourrait faire le choix d'aligner Malik Monk. Auteur d'une saison à environ 6 passes décisives par match, il s'épanouit dans le système offensif des Kings. Problématique en défense, il peut faire sauter n'importe quelle défense grâce à ses capacités offensives.

 

Le recrutement de Dennis Schroder peut également poser des questions au coach de Sacramento. Ce dernier sort d'un Euro au cours duquel il a été élu MVP. Véritable bon joueur NBA, il est irrégulier, capable d'excellentes sorties mais également de multiplier les mauvais choix et les pertes de balle. Dans ce profil de joker offensif, il est parfait. Avoir Schroder dans son effectif sur le banc est un gage de qualité. S'il est dans le 5 Majeur, ça montre les limites d'une équipe. Autre option dans le backourt, le jeune Devin Carter drafté en 13ème position la saison dernière, qui a eu l'opportunité de jouer quelques matchs en fin de saison dernière. Meneur défenseur et organisateur, il doit progresser sur son tir. Blessé une partie de la saison, les Kings croient dans le potentiel du joueur mais il devra trouver sa place et son rôle au sein d'une équipe déjà bien outillée sur les postes 1 et 2. Terrence Davis, s’il reste, est capable de bonnes choses tandis que Nique Clifford, drafté au premier tour cette saison (en 24ème position), devront se contenter des miettes malgré un talent indéniable.

 

Comme l'année dernière, les autres rotations sont plus problématiques. Isaac Jones a obtenu du temps de jeu limité en sortie de banc l'année dernière mais c'est un joueur jeune. Le recrutement de Doug McDermott permet l'apport de shooting et d'expérience mais son temps de jeu ne devrait pas excéder les 15 minutes. Sur le poste 4 (et sur le poste 5), Drew Eubanks peut obtenir du temps de jeu dans un profil de rebondeur défenseur tandis qu'à l'intérieur, la seule option derrière Sabonis se nomme Maxime Raynaud, drafté en 42eme position malgré une excellente saison du côté de Stanford. Il reste un rookie et son apport est incertain. Sacramento a également récupéré les restes de Dario Saric, qui traîne son désarroi depuis plusieurs saisons. C'est très léger pour une équipe NBA...

 

  • Le joueur à suivre

 

Compliqué de sélectionner un joueur chez les Kings car aucun d'entre eux ne semble pouvoir faire une bascule sur le plan individuel pour faire évoluer le collectif dans une autre dimension. Il faudra s'intéresser à la saison de Zach LaVine. Ce dernier avait un niveau All Star la saison dernière alors que les blessures l'ont globalement laissé tranquille. Au scoring, il devra continuer d'apporter aux alentours de 25 points par match. S'il n'y a pas de meneur de jeu véritable, il devra également gérer le rythme de jeu et le tempo de cette équipe. C'est également dans ce rôle qu'il devra s'épanouir. Un rôle auquel il n'est pas habitué mais il n'aura pas le choix. S'il franchit un nouveau palier, il deviendra une excellente menace en NBA et les résultats de Sacramento pourrait s'en ressentir.

 

  • Les plus

 

Le cinq majeur est assez équilibre et talentueux : Avec trois joueurs capables d'apporter plus de 20 points par match et de la création pour les autres, cette équipe a des menaces offensives variees. Keon Ellis et Keegan Murray sont deux excellents joueurs de bout de chaîne, s'intégrant parfaitement dans ce 5 Majeur au sein duquel plusieurs joueurs ont véritablement besoin du ballon pour s'exprimer.

 

Sur le backcourt, les options sont nombreuses avec autant de profils différents. Entre les défenseurs, les créateurs et les scoreurs, la rotation sur les postes 1 et 2 est profonde avec une véritable variété de profil qu'il sera intéressant de faire cohabiter.

 

  • Les moins

 

La rotation intérieure : elle est très faible. Derrière Domantas Sabonis, c'est très compliqué. Maxime Raynaud n'est pas un rookie conventionnel (4 ans d'université) mais il est jeune et possède des limites physiques (vitesse latérale) évidente. Dario Saric n'est plus que l'ombre du joueur qu'il fut et Drew Eubanks est limité. C'est peu si le lituanien, véritable métronome, se blesse.

 

Sur les ailes ; la rotation est peu profonde. Aucun joueur ne semble en mesure de compenser une absence d'un titulaire. Il manque au moins une option crédible en NBA sur ce poste.

 

En terme de réservoir de talent et de jeunes joueurs talentueux ; c'est assez faible malgré la présence de Devin Carter et de Maxime Raynaud. C’est très léger en cas d’éventuelle reconstruction.

 

  • Le bilan prévisionnel

 

Les Kings ont les mêmes qualités et les mêmes défauts que l'année dernière. Dans une Conférence Ouest ultra-concurrentiel, cela risque d'être compliqué de faire mieux. A la moindre blessure d'un joueur majeur, ils risquent de s'effondrer. Il faudra miser sur un coaching efficace et probant pour espérer décrocher des résultats supérieurs. Un play-in serait le minimum et le maximum attendu d'une équipe composée de joueurs de plafond et de plancher.