Prospect Draft 2021 : Evan Mobley, prendre le large

Prospect Draft 2021 : Evan Mobley, prendre le large

NCAA - Draft - Evan Mobley - USC Trojans - Cleveland Cavaliers - Houston Rockets

La Draft NBA, c’est reparti ! Seulement 7 mois après la cuvée 2020, c’est une nouvelle génération du rookie qui s’avancera sur le devant de la scène, le 29 juillet prochain. Cette édition sera marquée par un nombre important de prospects, peu à peu libérés de leurs craintes vis-à-vis du Covid-19 et de restrictions en workout. Aujourd'hui, focus sur le meilleur intérieur de cette Draft, Evan Mobley !

  • LA BIOGRAPHIE 

 

Équipe : University of Southern California Trojans (Freshman)

Âge : 20 ans

Taille : 2m13

Poids : 93 kg

Envergure : 226 cm

Poste : Pivot

Comparaison actuelle : Jaren Jackson Jr.

Statistiques 2020/2021 : 16.4 points (57%), 8.7 rebonds et 2.4 passes décisives en 33 minutes par match.

 

Un Pivot traditionnel mérite-t-il encore d’être sélectionné dans le Top 5 d’une Draft au vu des récentes évolutions de la NBA dans l’importance que chaque profil occupe dans le jeu ? On ne va pas résoudre cette question philosophique aujourd’hui, mais Evan Mobley de USC pose cette question à travers sa future sélection, comme le faisait déjà James Wiseman il y a un, sélectionné avant LaMelo Ball. Evan Mobley est un joueur qui a grandi dans un environnement familial où le basket a toujours été omniprésent. Il est le fils de Eric Mobley, ancien joueur NBA dans les années 90 qui a passé 4 saisons dans la ligue entre Vancouver et Milwaukee. Son grand frère, Isaiah Mobley, a lui été encore plus proche de son parcours puisqu’il a joué à USC avec lui cette saison, affichant des statistiques bien moins impressionnantes, tout en restant un soutien de poids pour Evan dans la raquette. Dans un environnement acquis à sa cause, le pivot des Trojans a donc effectué une saison fantastique qui devrait lui ouvrir les portes du Top 3 de la Draft, mais peut-il reproduire ce qu’on a aperçu en NBA ? Question plus importante encore, est-il assez dominant pour mériter une sélection devant des arrières à fort potentiel ? Présentation.

 

  • LES PLUS : UN FUTUR DPOY ?

 

On ne retrouve pas un pivot dans le Top 3 d’une Draft avec autant de talents générationnels pour rien. S’il satisfait toutes les attentes, Evan Mobley pourrait tout à fait devenir le défenseur de l’année d’une équipe qui vise le titre où ses compétences seraient maximisées. Il est la tour de contrôle ultime d’une défense, avec près 3 contres par match dans celle de USC. Intelligence et verticalité sont ses chevaux de bataille, ce pivot possède une science du placement rare, qui lui permet de contester presque tous les tirs dans la raquette avec les bras levés et les pieds fixés dans le béton face à son vis-à-vis. Ça ne l’empêche pas d’être tout aussi efficace depuis le côté faible lorsqu’il vient en aide. Evan Mobley sait se montrer très réactif pour rapidement fermer la porte vers le panier, et quant il doit sauter, il le fait bien, tout en verticalité ce qui lui permet d’éviter de multiplier les fautes évitables par excès d’engagement. Le pivot d’USC est au contraire un défenseur tout en maîtrise, conscient de ce qu’il se passe pour agir vite. Dans des situations d’urgence comme à l’heure de défendre deux joueurs près du cercle, Mobley est aussi malin pour se placer en retrait et gêner la transmission ou le tir. C’est là toute sa force, puisqu’il pourrait bien devenir un tueur de pick and roll. Le mot est fort, fort comme ses instincts défensifs qui le rendent compétent en drop, pour gérer deux hommes et surprendre au closeout où il génère beaucoup de contres en surprenant le tireur avec sa taille. Fort pour switcher aussi, car même si il se fera sans-doute sanctionner par les meilleurs extérieurs, il pourra au moins les gêner grâce à ses longs segments qui vont quoi qu’il arrive peser dans la mécanique d’un tireur. Offensivement, Mobley est aussi très intriguant avec un physique longiligne qu’il peut exploiter de différentes façons. Dans le pire des cas, il sera une arme efficace à la finition des pick and roll qui fera des courses vers le cercle classique et apportera des points main gauche comme main droite. Alors dans le meilleur des scénarios, il y a de quoi rêver. Mobley pourrait bien s’avérer capable de créer balle en main un jour, même s’il ne l’a fait qu’en étant ouvert avec une ligne de drive bien claire. Cependant, son toucher de balle est définitivement bon, comme le prouve les quelques floaters et fade-away de près qu’il a réussi. Enfin, ce pivot possède la qualité supérieure, rare chez les intérieurs, de pouvoir récupérer la balle poste haut pour attirer la défense et libérer les snipers dans les ailes. Tout pour devenir un jour un pivot dominant capable de multiplier les triples-doubles.

 

  • LES MOINS : UN JEU à MUSCLER ET PEAUFINER

 

La recherche de l’efficacité sera la clé dans la future adaptation de Mobley vers la NBA. Pour l’instant, son tir extérieur est encore beaucoup trop moyen pour le considérer comme une arme. Il n’a tiré qu’à 30% à trois points (12/40), et ce dans des tentatives presque toutes face au panier ou presque. Détenteur d’une bonne mécanique, il pourrait clairement voir ses pourcentages grimper à l’avenir (il est déjà à 70% sur lancers-francs), mais cela demandera du travail. La clé sera de tirer un peu plus vite surement, ou en tout cas de trouver son rythme pour qu’il devienne un vrai joueur de catch and shoot, léthal dans des situations de pick and pop qu’il a déjà expérimenté à USC. Pour le reste, on a très peu de choses à lui reprocher tant il est discipliné dans son jeu, digne d’un bon professionnel, capable de tout bien faire. Mobley va sans-doute devoir purifier son jeu en tentant moins de tirs à mi-distance chez les professionnels, mais cela viendra naturellement à n’en pas douter dans une équipe où il sera moins la cible de toutes les attentions. Son dribble est également encore trop moyen aujourd’hui, et si certains l’imaginent devenir un joueur capable de créer et sanctionner de partout à l’image d’un Kevin Durant, ce n’est pas notre cas ici. Si Mobley peut se contenter d’agresser efficacement le cercle, il sera déjà dans un rendement très satisfaisant. Enfin, son physique va également devoir progresser en NBA. Son côté frêle saute aux yeux à la vidéo et si ça ne lui empêche pas de prendre les contacts, il sera fatalement en difficulté dans une ligue où presque tous les pivots sont costauds. Le coffre viendra avec le temps pour qu’il soit moins destabilisé mais pour l’heure, on ne l’imagine pas une seule seconde jouer au poste pour lui-même, bien que ce n’est pas son jeu de prédilection de toutes façons.

 

  • LE MEILLEUR FIT : CLEVELAND CAVALIERS (3ème choix)

 

Un pivot moderne. Oubliez tout ce que vous savez des intérieurs à l’ancienne uniquement capables de la jouer bourrin pour scorer, car Evan Mobley vient mettre un gros coup de pied dans la fourmilière. Très à l’aise pour défendre et attaquer au large, doté d’une bonne vision de jeu, et capable de dribbler et courir sans forcément chercher le contact, le pivot de USC a de quoi s’imposer dans un jeu NBA qui lui ouvre les bras. Bien utilisé, Mobley pourrait bien être l’élément manquant à un collectif en manque de cet ancrage intérieur. Si il a beaucoup profité des zones à répétition des Trojans en NCAA, et qu’il été bien aidé par un second intérieur souvent présent avec lui contre des athlètes plus petits qu’en NBA, on ne doute pas une seule seconde que la domination de Mobley pourra s’effectuer même en tant qu’unique intérieur d’un fond de jeu. La clé, c’est son utilisation, et c’est pour ça qu’on souhaite le voir atterrir à Cleveland. On ne veut pas faire insulte à Jarrett Allen, mais Evan Mobley devrait selon toute vraisemblance évoluer dans la catégorie supérieure, et pourrait même jouer avec lui sur le poste 4 par moments ! Ce pivot aurait surtout toutes les armes pour rendre les Cavs meilleurs en générant des paniers sur pick and roll, ou balle en main depuis le poste haut. Il maximisera les qualités de Collin Sexton et Darius Garland en attaque, et bonifiera la belle défense de Isaac Okoro en tant que seconde lame impitoyable qu’il manquait à l’ex-Tigers. Si l’équipe de Evan Mobley entre dans le Top 15 ou le Top 10 des meilleures défenses NBA l’an prochain, on vous aura prévenu.

 

 

  • DRAFT 2021

 

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