Les Pacers bien lancés

Les Pacers bien lancés

Paul George - Indiana Pacers - Frank Vogel - Myles Turner

Après un début de saison catastrophique marqué par trois claques monumentales, les Pacers ont parfaitement redressé la barre cette semaine, en alignant plusieurs victoires consécutives, face à des adversaires non négligeables dont les Pistons puis le Heat hier soir.

Le nouveau projet de jeu de Frank Vogel sous le signe du small ball après les départs de Roy Hibbert et David West cet été avait laissé sceptique de nombreux observateurs, dont peu croyaient au succès d'une équipe alignant une raquette composé de Ian Mahinmi associé à Paul George. Le trois premières défaites ont confirmé cette tendance, particulièrement face aux Grizzlies où la domination intérieure de Memphis s'est largement fait ressentir sur le score (112-103). Le même constat affiché deux jours plus tard face aux Jazz (76-97) n'avait fait qu'amplifier les doutes qui planent depuis le recrutement estival (Monta Ellis, Jordan Hill).

 

Il est vrai que les Pacers présentent des lacunes très fortes dans le secteur intérieur, où ils affichent seulement 41,7 rebonds par match (25ème rang NBA), mais leur densité de joueurs défensifs extérieurs forts sur les un contre un (Paul George, George Hill, Cj Miles) a permis aux Pacers sur les trois dernières rencontres de rééquilibrer le ratio.

Les trois joueurs cités plus haut combinent 6 interceptions par match (9,7 pour l'équipe), ce qui démontre la force de ce collectif défensif, qui parvient très bien à compenser ces failles intérieures par cette densité défensive. Sachant qu'ils seront quasiment en permanence dominés au rebond, les Pacers jouent ainsi sur des situations de un contre un et tentent de verrouiller l'accès au cercle.

On a pu ainsi observer cette tendance chez Paul George lors de son utilisation en défense poste bas où il utilise à merveille ses capacités d'anticipation et de vision pour voler des ballons (3 face à Miami cette nuit).

 

Ici, sur ces deux situations, l'ailier des Pacers lit à merveille le jeu proposé par ses adversaires et empêche la passe intérieure.

 

 

 

Avec 21,5 points de moyenne et 9 rebonds, Paul George réalise un très bon début de saison, où il se mue en leader retrouvé des Pacers après sa grave blessure au tibia.

Leader défensif et offensif, PG est utilisé par Frank Vogel en tant qu’électron libre, variant entre les postes 3 et 4 selon la physionomie du match. En confiance dans son shoot et sa défense, Paul George utilise son talent individuel pour aérer la raquette, en jouant souvent au loin face à des intérieurs peu enclins à défendre sur lui. PG profite alors de rapports de force qui lui sont plus favorables selon les changements d'écran et lui permettent de dominer son adversaire direct au poste.

 

On voit ainsi sur cette situation qui intervient après changement d'écran un isolement complet de George, qui profite de son avantage de taille pour marquer avec la faute sur Mario Chalmers.

 

 

Le volume de jeu de George lui permet également de se montrer très fort sous le cercle où il affiche une excellente densité au rebond (12 hier soir) et permet ainsi de compenser les largesses dans ce secteur de Ian Mahinmi (5,6), bien suppléé néanmoins par Jordan Hill (8 rebonds par match).

 

Globalement, les Pacers peuvent ainsi compter autour de Paul George d'un excellent système de rotations, qui implique souvent des entrées de joueurs novices, comme Myles Turner, drafté cet été. Gros défenseur, le 11ème choix de la draft 2015 fait figure de bonne surprise pour les Pacers dans ce début de saison, où il affiche 6,6 points de moyenne et une belle tendance à effectuer le "sale boulot", notamment dans le marquage serré de son adversaire direct ou les aides, qui lui permet d'être présent au contre, comme nous le voyons sur cette séquence.

 

 

Le duo CJ Miles (12,3 points) George Hill (15 points) fonctionne également assez bien, les deux joueurs parvenant à bien combiner et compenser ainsi les performances très moyennes de Monta Ellis sur le poste d'arrière.

Recruté par les Pacers cet été en provenance des Mavericks, le feu follet ne parvient pas à s'intégrer au jeu des Pacers, où ses stats (7,2 points à 33%) sont très loins des attentes placées en lui.

Ellis a pour mission d'apporter du scoring, son habituel point fort, mais peine à jouer dans un registre de "joueur de corner", qui ne lui permet pas de monopoliser la balle comme il le faisait chez les Warriors ou aux Mavericks lors des dernières années.

On voit ainsi Rodney Stuckey, avec près de 10 minutes de temps de jeu en moins, afficher des meilleures stats que Ellis en sortie de banc (10,8 points à 47,3%), faisant ainsi office de roue de secours crédible à Monta Ellis.

 

Même s'il faut prendre garde au fait que la saison vient à peine de débuter, les Pacers offrent néanmoins quelques alternatives crédibles, avec un joli travail dans le jeu mis en place par Frank Vogel, qui semble pour le moment compenser le déficit du secteur intérieur. Jouer en small Ball peut sembler très risqué dans la NBA moderne, mais c'est comme çà que les Warriors ont remporté leur titre en Juin dernier, posant beaucoup de problèmes à une défense des Cavaliers peu habituée à ce genre de situation.

C'est précisément cette force qu'exploitent actuellement les Pacers, les intérieurs adverses s'écartent et limitent les passes dans la raquette.

Les nombreux atouts du banc et des joueurs autour d'un Paul George de retour à son meilleur niveau, peut laisser ainsi entrevoir une belle saison pour les Pacers, qui devront espérer également un retour au plus haut niveau de Monta Ellis, pièce essentielle à la construction de cette équipe.

 

Prochain test dès Dimanche face aux Cavaliers de Cleveland.