Cavs-Pacers. Cette série, LeBron James l'a survolé. A aucun match, il n'a pu compter sur un coéquipier à plus de 20 points. Alors oui, on peut parler longtemps du niveau du King qui a tourné à 34,4 points, 10,1 rebonds et 7,7 assists de moyenne sur la série. James a toujours porté son équipe tout en rendant meilleurs ses coéquipiers et cette année, ça n'est pas le cas. Loin de moi, l'idée d'accuser LeBron mais plutôt de remettre en question le niveau de son principal lieutenant : Kevin Love.
Oui, Love a bien été la seconde option des Cavs dans cette série, c'est indéniable. Il est le second meilleur scoreur de Cleveland avec 11,4 points. Mais sérieusement, quand on connait les qualités offensives du joueur, on peut en attendre beaucoup mieux ! Le Game 7 cache un peu la forêt puisque le numéro 0 s'est avéré décisif en inscrivant 5 points importants dans le 4eme QT mais pas d'enflammade.
- Un impact quasi nul
Sur la série, Love obtient un box +/- de -6, ce qui signifie qu'il est davantage un boulet pour son équipe qu'un apport. A titre de comparaison, un joueur moyen NBA aurait un score d'environ 0 tandis qu'un remplaçant serait à -2. Contre les Pacers, seuls Rodney Hood et Jordan Clarkson ont un box plus minus inférieur à celui de Kevin Love...
- Manque d'adresse, d'initiative, de confiance...
Sur la série, le joueur n'a réussi à dépasser les 40% qu'à une seule reprise (Game 3). Après le Game 6, LeBron avait encouragé et rappelé l'importance de son coéquipier qui lui a d'ailleurs bien rendu lors de ce Game 7. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte comme sa blessure au pouce même s'il ne porte pas de bandage ou attelle à cet endroit.
Par rapport à la saison dernière, l'ailier fort prend approximativement le même nombre de shoot alors qu'il aurait pu (dû ?) augmenter son volume suite au départ de Kyrie Irving. Quand on compare les Cavs 2018 et les Cavs 2017, on s'attendait à ce que la nouvelle version soit plus équilibrée, avec un moindre déséquilibre quant à la création offensive et entre les first et second unit. En revanche, on pouvait espérer que Love élève son niveau de jeu en croquant ou non !
Autre facteur expliquant le manque de réussite du joueur : sa confiance. Dans une lettre à The Players' Tribune, Love avait expliqué voir un psychologue depuis le début de la saison pour évoquer et évacuer ses problèmes. Souvent victime de critiques lui repprochant de ne pas savoir s'adapter à LeBron, l'ancien pensionnaire du Minnesota n'a jamais été tranquille depuis son arrivée à Cleveland.
- Problème de coaching plutôt que de joueur ?
Le talent de Love est indéniable, et celui de LeBron encore moins contestable. Mais le King a une qualité qui est aussi son principal défaut : celui de rendre les autres meilleurs mais aussi totalement de lui. LeBron est un formidable créateur qui monopolise quasiment toute la création du jeu. Beaucoup se reposent sur LeBron et quand celui-ci sort, le jeu des Cavs est immédiatement moins bon comme en témoigne les off/on the court de James. Mais les joueurs ne sont pas les seuls à se reposer sur le numéro 23, on peut aussi mettre Tyronn Lue au même rang . En effet, quand on dispose d'un génie pareil, facile de se reposer sur lui et de ne pas responsabiliser Kevin Love qui serait très bien capable d'assurer le jeu sans LeBron s'il avait été mis dans ce rôle pendant la saison, ce qui n'a pas été le cas.
Lors de ces dernières campagnes de playoffs, le nombre de touches de balle par match de LeBron n'a fait qu'augmenter alors que celui de Love est en baisse, preuve qu'il est sous utilisé et se rapproche de plus en plus d'un rôle unidimensionnel de spot up shooter comme l'est déjà sa majeure partie de ses coéquipiers.
Oui, Kevin Love n'est pas le seul coupable mais quand on est un All Star avec ce talent, on peut s'imposer et réclamer la gonfle. Plus il sera concerné par le jeu, plus les Cavs en seront meilleurs et n'auront pas à autant batailler comme il a été le cas lors des Pacers. Si Cleveland envisage d'accéder aux Finals, ils vont avoir besoin d'un bon Love à 17 points de moyenne capable d'étirer le jeu comme de punir au poste bas pour permettre à LeBron de refroidir la machine.