Utah Jazz 2023-2024 : un collectif au service d'une ambition de postseason ?

Utah Jazz 2023-2024 : un collectif au service d'une ambition de postseason ?

Utah Jazz - Lauri Markkanen - John Collins

L'an I de la reconstruction du Jazz s'est passé à merveille, à tel point que le front office pourrait être tenté de voir grand. Mais l'équipe doit encore grandir, et envisager la concurrence avant de se croire arrivée.

  • LA SAISON 2022/2023

 

Plus de Donovan Mitchell, plus de Rudy Gobert, envolés Bogdanovic, Ingles, O'Neale... Et pourtant, le Jazz est l'équipe du début de saison, avec 9 victoires sur ses 12 premiers matchs de régulière. Pas d'objectifs donc pas de pression, tout marche comme sur des roulettes et l'on voit déjà les prémices de la grande saison que va accomplir Lauri Markkanen. Une saison de Most Improved Player, tout simplement, qui va le faire passer d'un espoir à un All-Star titulaire. Le Jazz a déjà une pierre angulaire de sa reconstruction. 

 

Bien sûr, le rythme va baisser ensuite, l'effet de surprise ne marchant plus, et cette équipe devant alors apprendre la régularité. Mais la saison est restée intéressante jusqu'à la fin, permettant, outre le parcours du "Finnisher", l'éclosion inattendue de Walker Kessler, remplaçant inattendu de "Gobzilla" qui sera finaliste du Rookie Of the Year et sélectionné avec Team USA. Deux belles pièces verouillées pour le futur d'une équipe ambitieuse, comme Ochai Agbaji, qui montait en régime en fin de saison. Finalement, il n'y aura pas de playin pour le Jazz, de manière tout à fait logique, mais cette saison était loin du marasme que vit parfois une franchise quand elle rase tout. 

 

  • MOUVEMENTS DE L'INTERSAISON

 

Arrivées : John Collins (Hawks), Omer Yurtseven (Heat), Taylor Hendricks (9ème choix de la Draft 2023), Keyonte George (16ème choix de la Draft 2023), Brice Sensabaugh (28ème choix de la Draft 2023), Joey Hauser (two-way)

Prolongations : Johnny Juzang (two-way)

Départs : Rudy Gay (Hawks), Damian Jones (Cavaliers), Vernon Carey Jr (libre), Udoka Azubuike (Suns), Jarrell Brantley (libre), Micah Potter (libre), Juan Toscano-Anderson (libre)

 

  • L'EFFECTIF

 

Meneur : Collin Sexton, Kris Dunn

Arrière : Jordan Clarkson, Talen Horton-Tucker, Ochai Agbaji, Keyonte George, Johnny Juzang (two-way)

Ailier : Brice Sensabaugh, Simone Fontecchio, Joey Hauser (two-way)

Ailier-fort : Lauri Markkanen, John Collins, Luka Samanic, Taylor Hendricks

Pivot : Walker Kessler, Kelly Olynyk, Omer Yurtseven

 

  • Le cinq majeur

 

L'incertitude majeure réside sur le backcourt. On imagine la paire Agbaji - Horton-Tucker démarrer, car ce duo est complémentaire et "THT" a fait des progrès à la création la saison passée. De plus, il est évident que Collin Sexton a une vraie tête de sixième homme, s'il n'es pas tradé d'ici la reprise. Néanmoins, reste à connaître le rôle de Jordan Clarkson dans cette affaire. Prolongé, le 6th men of the year 2021 était souvent titulaire la saison passée, mais il n'est pas un vrai meneur, et sa présence pourrait déséquilibrer son équipe. 

 

Pour le reste, la composition semble évidente. Markannen et Kessler ont excellé la saison passée, et on imagine mal Will Hardy s'en priver comme starter. Tout comme on imagine mal le Jazz avoir récupéré John Collins pour ne rien en faire. Utah a récupéré du talent sur les ailes, mais force va sans doute rester aux joueurs confirmés, d'autant que ce trio peut faire des dégâts si correctement utilisé. Si non, le coach a plusieurs options pour y remédier.

 

  • LE BANC

 

Rien qu'une paire Collin Sexton - Jordan Clarkson en sortie de banc peut faire frissonner n'importe quelle équipe. Si telle est la décision de Will Hardy, nul doute que la second unit va artiller au maximum. D'autant que Kris Dunn devrait aussi avoir quelques minutes et pourrait servir de liant pour l'attaque et surtout la défense de la bench mob. Les rookies Hendricks et Sensabaugh auront sans doute l'occasion de se mettre en valeur, d'autant que les options seront nombreuses sur les ailes vu la polyvalence de Markkanen et Collins. Et il restera même le vétéran Olynyk pour encadrer toute cette jeune troupe. L'effectif est étoffé, les possibilités nombreuses, y'a plus qu'à.

 

  • LE JOUEUR À SUIVRE : JOHN COLLINS

 

Sur le papier, nul doute que le Jazz a fait une affaire quand on voit la contrepartie envoyée pour l'ancien partenaire de show de Trae Young. Rudy Gay et un second tour de draft, c'est à dire rien, voilà ce que cela a couté pour rapatrier John Collins. Un magnifique salary dump des Hawks qui ont voulu éviter de payer des taxes en conservant un joueur dont on ne sait pas réellement où il en est. Il était le symbole de ces Hawks new look avec "Ice Trae", cette équipe qui avait surpris son monde en atteignant les finales de conférence 2021. Mais depuis, c'est compliqué.

 

Atlanta a reculé dans la hiérarchie à l'Est, et de facto, John Collins aussi. Son importance a diminué, tout comme sa moyenne de points, et depuis deux saisons, on ne comptait même plus le nomùbre de fois où il avait été mentionné dans des rumeurs de transfert. Le voilà prêt à relancer sa carrière ? Une chose est sûre, il en aura l'opportunité. Au chaud entre Markkanen et Kessler, il n'aura pas la responsabilité d'être la principale source de points de son équipe, rôle dévolu au Fnlandais. Will Hardy va probablement le faire alterner entre poste 4 et 5 pour jouer small ball, et l'on va voir ce qu'il donne sans un meneur All-Star pour le servir. Son futur en NBA est à ce prix.

 

  • LES PLUS

 

Individuellement, cette équipe compte moults joueurs capables de planter 20 points par match. Clarkson, Horton-Tucker, Sexton, Markkanen, Collins, les armes offensives sont nombreuses. Will Hardy a amené beaucoup de variations dans ce secteur, et devrait continuer dans cette voie. Le technicien est d'ailleurs une des armes majeures du Jazz, avec un coaching intéressant pour sa première sur un banc NBA. Et surtout, puisque ce n'est qu'une deuxième année de reconstruction, la pression ne sera pas encore énorme sur les boys de Salt Lake City. De quoi jouer libérer et pourquoi pas viser une place en playin histoire de valider la progression. 

 

  • LES MOINS

 

Cette équipe semble encore un peu tendre, ce qui est compréhensible, mais qui pourrait poser problème en milieu de saison, quand la lassitude commencera à se faire sentir. Et même si Walker Kessler est un protecteur de cercle hors pair, le duo Markkanen - Collins n'offre guère de garanties défensivement parlant. Il va falloir en outre commencer à sentir une vraie hiérarchie chez les joueurs, et décider si le Finlandais est un n°1 ou un n°2. Qui plus est, la concurrence est encore une fois particulièrement exacerbée à l'Ouest, et cela jette un risque qu'il n'y ait pas de vraie progression numériquement parlant. 

 

  • BILAN PRÉVISIONNEL

 

Le Jazz sera à la bagarre pour le playin, cela ne fait aucun doute. De là à les imaginer tenter leur chance pour la postseason, il y a un pas que nous ne sommes pas sûrs de franchir. Si l'équipe est prometteuse, elle doit encore achever sa construction avant de viser plus haut. Il est certain qu'une dixième place validerait les ambitions du front office, et le Jazz sera sans doute entre 9 et 12. Côté victoires, on en imagine 38 pour donc 44 défaites. Pas encore un bilan positif donc, mais sans doute la confirmation d'un groupe solide, qui devra ensuite exploser au moment opportun. Mais ce ne sera pas pour cette année.