Toronto Raptors 2023-2024 : Les Raptors vont-ils perdre the North ?

Toronto Raptors 2023-2024 : Les Raptors vont-ils perdre the North ?

Toronto Raptors - Pascal Siakam

Le départ de leur meneur Fred VanVleet, le limogeage de Nick Nurse ou encore les interrogations concernant Pascal Siakam : on se demande si les Raptors de Toronto vont pouvoir montrer leurs griffes cette année.

  • La saison 2022-2023

 

Quelle saison décevante. Avec un bilan de 41 victoires et 41 défaites (dont un pathétique 4-12 contre les équipes de sa Division Atlantic…), les hommes de Nick Nurse sont parvenus à une bien triste 9ème place de la Conférence Est. Avant de perdre au 1er tour des play-in contre des Bulls qui ont réussi à remonter un retard de 19 points, grâce notamment à un Zach Lavine énervé en 2ème mi-temps.

 

Sans être transcendant, le début de saison régulière avait montré quelques belles choses à l’image d’un Anunoby qui s’est posé comme un mur en défense en enchaînant des performances de mammouth jusqu’à sa blessure au poignet fin janvier. Pascal Siakam a lui aussi été solide sur ses pattes de dino en assurant par exemple le show au Madison Square Garden le 22 décembre : 52 points, 9 rebonds 7 assists.

 

Mais les rares signes positifs d’octobre/novembre ont vite laissé la place à des performances moins prometteuses. Nick Nurse a dû bricoler avec une cascade de blessures comme ce soir du 24 novembre où, durant un match contre les Nets Siakam, Barnes, VanVleet, Banton, Achiuwa et Porter Jr étaient sous perfusion de doliprane à l’infirmerie canadienne. Un cauchemar pour un entraîneur qui n’est pas adepte des rotations et qui se repose beaucoup sur ses titulaires. Le problème devient insoluble quand ces titulaires ne répondent pas présents.

 

Scottie Barnes par exemple, Rookie Of The Year de la précédente édition, a connu des trous d’air avec notamment un mois de novembre compliqué au niveau des statistiques.

 

Fred VanVleet, quant à lui, pourrait personnifier ce manque de régularité dont Toronto a souffert. Capable de claquer 39 points deux soirs de suite contre les Kings (15 décembre) et les Nets (17 décembre), le meneur de jeu est parfois apte au néant comme ce 0/11 aux shoots ce soir du 29 octobre contre les Sixers.

 

Précious Achiuwa a lui aussi déçu son entraîneur qui a publiquement dénoncé son manque d’implication défensive dans l’édition du journal Toronto Star du 9 novembre 2022.

 

Comment faire tout un championnat avec autant d’irrégularité ? L’équipe a même dû attendre le 13 janvier pour enchaîner 3 victoires consécutives… Notons que de nombreux joueurs étaient déjà en discussion jusqu’à la trade deadline en février 2023, et sans doute que la deuxième partie de saison a été plombée par ses éventuels transferts.

 

Sinon, si quelqu’un a des nouvelles d’Otto Porter Jr et de son nouveau pied, n’hésitez pas à contacter la rédaction d’Inside Basket.

 

  • Mouvements de l'intersaison

 

Arrivées : Garrett Temple (free agent), Javon Freeman-Liberty ( free agent two-way contract), Dennis Schröder (free agent), Jalen McDaniels, Markquis Nowell ( free agent), Gradey Dick ( Draft Pick)

 

Départs : Fred VanVleet ( Houston Rockets) Joe Wieskamp, Khem Birch ( San Antonio Spurs), Nick Nurse ( coach, Philadelphia Sixers), Danto Balanton ( Boston Celtics), Juan Hernangomez ( Panathinaïkos)

 

  • L'effectif

 

Meneurs : Denis Schröder, Malachi Flynn, Javon Freeman-Liberty, Jeff Dowtin Jr, Markquis Nowell

Arrières : OG Anunoby, Gary Trent Jr, Gradey Dick, Garrett Temple

Ailiers : Scottie Barnes, Ron Harper Jr, Mouhamadou Gueye, Otto Porter Jr

Ailiers-Forts : Pascal Siakam, Precious Achiuwa, Jalen McDaniels, Thaddeus Young

Pivots : Jakob Poeltl, Chris Boucher, Christian Koloko

 

  • Le cinq majeur 

 

PG : Dennis Schröder SG : OG Anunoby SF Scottie Barnes PF : Pascal Siakam C : Jakob Poeltl

 

Qui pour le poste 1 ?

Depuis 2016, Fred Van Vleet assurait la mène des Raptors. Son départ aux Rockets à l’été pour un juteux contrat de 130 millions sur 3 ans rend incertain l’avenir de la franchise. Dennis Schröder a été recruté pour pourvoir au poste 1 vacant. L’allemand arrive au Canada en pleine confiance après des playoffs californiens intéressants et un titre de champion du monde et de MVP du tournoi. Rien que ça. Mais pourra-t-il enchaîner 82 matchs de saison régulière après une année particulièrement chargée pour lui ? D’autant plus que « Denis la main lisse » n’est pas forcément rassurant dans ses stats avec notamment un 33,7 % derrière l’arc ou plus de 2,3 balles perdues sur l’ensemble de sa carrière. Schröder peut être un fit intéressant pour le team comme il peut devenir un poids pour elle. Cela revient à jeter une pièce en l’air dans une équipe qui navigue à vue. Sur un malentendu…

 

Et quel avenir pour Siakam ? Même si ce dernier ne manifestait pas forcément son envie de partir, le départ de VanVleet pourrait le faire changer d’avis. D’autant plus qu’avec un contrat expirant l’année prochaine et plusieurs équipes intéressées par son profil, on voit difficilement comment le joueur camerounais pourrait s’impliquer dans un projet canadien.

 

  • Le banc

 

La gestion du banc pourrait être une analyse intéressante pour cette saison. Beaucoup de joueurs auront à coeur de prouver ce qu'ils valent. On surveillera particulièrement l'utilisation de Gradey Dick dans la rotation. Le rookie doit se trouver une place au milieu de la pléthore de postes 2 et 3 dans cette équipe. Chris Boucher en 6ème homme aura un rôle important en backup de Siakam et Poeltl.  Le petit Malachi Flynn pourra sans doute gratter quelques minutes pour faire souffler un Schröder généreux dans l'énergie déployée sur le terrain. 

 

  • Les plus

 

Soyons francs : ils ne sont pas nombreux. Le collectif est peut-être une base sur laquelle l'entraîneur peut s’appuyer. Il faut reconnaître que certains matchs (nous avons bien dit « certains »…) ont été agréables à voir. L’année dernière, Toronto demeure l’équipe qui a perdu le moins de balles par rencontre (11,7) et qui a réussi le plus d’interceptions avec une moyenne de 9,4 steals par rencontre. Elle reste également solide en défense et peut faire des misères à toutes les attaques de NBA, y compris les meilleures. En janvier, ils avaient par exemple réussi à limiter les Kings, une des armadas offensives de l’Ouest, à 95 points alors que les Californiens tournaient à l’époque à 118,5 points marqués.

 

Le roster dont dispose Rajakovic peut tout à fait faire jouer Gary Trent Jr ou Anunoby en 2 ou en 3. Il a également la possibilité de permuter un Barnes en 2, 3 ou même 4. Idem pour un Siakam dont les stats prouvent sa diversité : meilleur marqueur, meilleur rebondeur et meilleur passeur de son équipe l’année dernière. Une polyvalence qui pourrait rendre cette équipe difficile à défendre.

 

  • Les moins

 

L’adresse. À l’école du field goal, les Raptors sont les cancres de la classe. Avec un maigre pourcentage de 45,9 % (dont un faible 33,5 % à 3 points avec pourtant un Gary Trent Jr et Og Anunoby autour des 38 %), nos dinos pointent à la 27ème position du classement NBA. Seuls Charlotte, Houston et Détroit font pire qu’eux…

 

Le rookie Gradey Dick, drafté en 13ème position cette année, représente un espoir dans cet océan de briques. L’ancien joueur des Jayhawks du Kansas tournait en effet à 40,3 % à 3 points durant sa dernière période universitaire. Avec quelques systèmes pour lui, notre blondinet pourrait vite devenir la papatte chaude de l’Ontario.

 

  • Le joueur à suivre : Jakob Poeltl

 

Même si la saison d’Anunoby et Barnes sera scrutée avec la plus grande attention, la polyvalence évoquée plus haut a aussi son revers à la médaille et le talon d’Achille restait le poste 5. Masai Ujiri a donc décidé de remédier à cela en apportant de la taille. Et pas qu’un peu. En prolongeant l’autrichien avec un contrat de 80 millions sur 4 ans, il pérennise la présence du T-Rex de 2 mètres 16 qui manquait au roster. Ce trade avait été passé avec les Spurs en février 2023 dans un échange avec Khem Birch (Poeltl a joué 26 matchs avec les Raptors l’année dernière), un premier tour de Draft protégé en 2023 et deux seconds tours de Draft. Certes le contrat est un peu cher, mais Poeltl est un joueur fiable, rarement blessé, aux statistiques régulières depuis ses débuts en NBA. Ajoutons à cela que ce big men est le 10ème joueur le plus adroit de la ligue l’année dernière avec un 65,2 % aux shoots. Il connaît également bien cette franchise canadienne qui l’avait drafté en 2016 avant de l’envoyer en 2018 aux Spurs dans un deal pour faire venir Kawhi Léonard. Que demander de plus ?

 

Les lancers francs restent cependant sa faiblesse et il y a fort à parier que les adversaires distribueront leurs fautes sur un pivot qui tourne à un petit 53,6 % de moyenne en carrière. Ça sent les bras rouges pour notre ami Jakob… Rappelons que le joueur n’était pas très chaud à l’idée de rejoindre un club en reconstruction. Il apportera tout de même de l’adresse dans une équipe qui en manque cruellement et permettra peut-être à Siakam de se concentrer davantage en poste 4.

 

En plaçant un Boucher plutôt efficace en backup, cette politique de l’Autriche pourrait faire parler d’elle cette année.

 

  • Bilan prévisionnel

 

Difficile de se projeter dans cette nouvelle saison tant la franchise ne sait pas vraiment où elle va. Accrocher les playoffs serait déjà une saison réussie, mais la première période jusqu'à la trade deadline risque d'être très mouvementée. Espérons que la deuxième ne ressemble pas à un tanking en bonne et due forme.