The next decision (I)
CETTE NUIT
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The next decision (I)

Colin Haurat 26/6/2018 à 09h00
LeBron James - Cleveland Cavaliers

LeBron restera à Cleveland. Voilà pourquoi.

Cet été, LeBron James a un choix à faire. Un choix qui déterminera le prisme par lequel sa carrière sera regardée, décortiquée et analysée par les générations futures. Son classement parmi les meilleurs joueurs de tous les temps sera indexé par rapport à cette décision, sans doute la plus importante de sa carrière. A 33 ans, alors qu’il réalise encore des prouesses sur les parquets, multipliant les exploits solitaires, dépassant une à une les légendes de la NBA, le King est face à un obstacle qu’il s’agira de bien négocier afin que tout ce qu’il a accompli ne soit pas en mesure de s’écrouler…

 

Après des finales loupées sur le plan collectif, LeBron n’est pas sûr (loin de là) de vouloir rester à Cleveland alors qu’il a ramené un titre à cette équipe depuis son retour d’exil du Miami Heat. Ce titre sera toujours là. Exploit parmi les exploits dans l’immense carrière de ce joueur. Cela faisait depuis toujours que la ville de Cleveland attendait un titre dans un sport majeur américain. Qui d’autre que le King d’Akron aurait pu le lui apporter, et ce après une série d’anthologie, de celle qu’il s’agira de raconter à nos enfants et nos petits-enfants ? 2016, c’était hier et plus loin encore… 2016, un rêve mais aussi une chimère. 2016, c’était il y a deux ans.

 

Aujourd’hui, les fesses sont rouges. Rouges de honte, rouges de colère mais aussi rouges de dépit. Défaite 4/0 en Finales NBA. Passez votre chemin, y a rien à voir. C’était net et sans bavure. C’était surtout court. Très court. Et si JR Smith était capable de connaître le score d’une Finale NBA ? Et si Tyronn Lue savait prendre un temps mort ? Avec des si, LeBron aurait remporté plus de titres que Michael Jordan. Le GOAT mettait dans le mille à chaque Finales NBA, le King en est très loin… Depuis deux ans, trois titres séparent les deux joueurs. Trois. A 33 ans, c’est beaucoup mais sur le papier… Non, sur le papier, c’est aussi ce qui détermine une position parmi les plus grands joueurs de l’histoire de la NBA. Tous les records individuels n’y changeront rien… Jordan est toujours devant. C’est dur d’être aussi catégorique avec le King, surtout après cette dernière saison…

 

Jamais il n’était apparu aussi esseulé, saoulé par les coups. Jamais les Cavaliers ont autant galéré pour sortir des griffes de la concurrence de la Conférence Est. Jamais LeBron n’est apparu aussi loin d’un titre depuis des années… C’est pourquoi l’heure sonne, les minutes s’égrainent vers ce qui s’avérera être la décision la plus symbolique de sa carrière. Rester à Cleveland ou quitter le navire. Une nouvelle fois.

 

  • Un départ ? Mais pourquoi ?

 

L’explication est simple : les trop nombreuses incertitudes de cet effectif de Cleveland pour apparaître comme un véritable outsider dans la course au titre lors de la prochaine saison… Le propriétaire ? Un homme têtu et borné ne se pliant pas aux choix de sa star. Le coach ? Un pantin désarticulé dont tout le monde doute, incapable de prendre un temps-mort pour dessiner un système correct. Ses coéquipiers ? Quelques joueurs de devoir mais aucune autre star capable de le suppléer dès qu’il s’assoit sur le banc.

 

C’est bien simple, lors des derniers playoffs, James était seul dans son costume sur mesure de capitaine abandonné. Obligé de choisir ses matchs afin de ne pas se cramer. Obligé de compenser toutes les erreurs de casting de ces dernières années. C’est bien trop pour un seul homme, d’autant plus lorsque l’on pratique un sport se jouant à 5.

 

Pourtant, malgré tous ces signes négatifs, un départ des Cavs serait synonyme, auprès de certains observateurs, de lâcheté de la part du joueur. Laisser une franchise dans un tel état de marasme et de décrépitude (Imaginez une seconde un effectif de Cleveland sans James drivé par Coach Lue, n’est-ce pas terrifiant ?), cela signifierait être un mercenaire assoiffé de titres, sans aucune reconnaissance du cœur. Et puis, après tout, diront certains, n’est-ce pas lui le responsable de l’organisation de la franchise ?

 

La réponse est non. On tend à l’oublier mais LeBron, même s’il est plus qu’un joueur lambda, reste un joueur. Une star, une superstar mais, dans l’organisation d’une franchise, cela ne fait pas de lui le grand manitou. Certains tendent à oublier qu’il était possible de dire non à certaines volontés du King, que ce soit sur le coach (Coucou David Blatt) ou sur les transferts à la trade deadline (Coucou Isaiah Thomas). L’équipe n’a pas progressé depuis ces décisions, au contraire… Peut-être que certains, parmi les hauts noms de la franchise se sont laissés mangés par l’aura du Roi. Peut-être n’auraient-ils pas du ?

 

La logique (si tant est qu’il existe une logique) voudrait que le soldat James reste et ce, malgré l’incapacité de discerner le futur (à court, moyen ou long terme) de cette équipe. Tenter de redresser la barre, quitte à ce que ce soit un échec d’un point de vue collectif, pourrait être vu comme un symbole de volonté indéniable par l’ensemble de la communauté NBA.

 

  • Un futur aux Cavs ! Oui mais comment ?

 

Néanmoins, s’il venait à continuer, des changements se doivent d’être faits, à commencer par un changement de coach. Des transferts seraient également nécessaires afin de dégager certains joueurs. Avec le simple nom de LeBron au sein d’un effectif, certains vieux grognards voulant absolument gagner un titre seront prêts à abaisser de manière drastique leur salaire. D’autres, parmi l’effectif actuel, se doivent de progresser ou de renouer avec leur véritable niveau de jeu.

 

Merci à Rodney Hood de se rappeler qu’il peut être un vrai sixième homme de qualité. Merci Tristan de lâcher Kardashian. Merci George Hill de faire en sorte de mériter ne serait-ce que la moitié de ton contrat (et j’en passe). Une reconstruction se doit d’être menée mais il faut qu’elle soit pensée. Pour cela, LeBron James doit annoncer rapidement sa décision à la direction des Cavaliers afin d’anticiper au mieux le futur de cette équipe. C’est également à lui de remettre en question son omniprésence dans la direction prise par Cleveland. Il faut laisser les autres prendre des décisions, quitte à se planter. A 33 ans, alors que le crépuscule approche, il est désormais tant de faire confiance.

 

S’il n’a plus confiance en cette équipe alors sa décision sera simple. Le King a joué son dernier match sous le maillot de Cleveland lors des dernières Finales, au cours d’un match durant lequel il n’aura jamais pesé, incapable d’endiguer le sweep annoncé. Triste fin pour un si grand joueur.

 

Lire la suite (les éventuelles destinations du King)