Miami Heat : les trouble-fêtes de l'Est ?

Miami Heat : les trouble-fêtes de l'Est ?

Miami Heat - Jimmy Butler - Bam Adebayo - Duncan Robinson

Envers et contre tout, la saison NBA reprendra ses droits le 30 Juillet prochain. Pour l'occasion, toute l'équipe d'Inside Basket vous propose un tour d'horizon des 22 équipes qui feront le voyage à Orlando. Qui ira en playoffs ? Qui gagnera ce titre NBA à l'astérisque ? Éléments de réponse… Aujourd'hui, focus sur le Heat de Miami.

  • saison régulière

 

Quelle saison ! Même le plus fan du Heat ne pouvait imaginer une telle performance collective cette saison. Avec de nombreux doutes sur le niveau individuel de certains joueurs (Kendrick Nunn et Duncan Robinson par exemple), mais aussi sur les capacités d'intégrations de Jimmy Butler dans cette équipe, il était logique de penser que la saison allait être moyenne. 41 victoires et 24 défaites plus tard, les hommes de Spoelstra ont surpris tout le monde et se retrouvent dans le short des meilleures équipes de l'Est si on excepte les intouchables Bucks. Avec une attaque complètement remodelée à coup de monstrueuse réussite extérieure (21ème l'an passé, 1er cette saison), le tout articulé autour d'un duo Bam Adebayo-Jimmy Butler dingue des deux côtés du terrain et s'occupant de la gestion du jeu, Spoelstra a bien moins de soucis que l'année précédente. De l'autre côté du terrain, c'est moins bien que par le passé, mais la différence vaut le coup. Les efforts sont toujours fournis et les joueurs prennent plaisir à jouer ensemble, et ça se voit ! Goran Dragic a parfaitement accepté son rôle de sixième homme et les mouvements réalisés avant la trade-deadline de février ont permis de récupérer de l'expérience, de la défense, mais aussi de boucher les trous qui posaient soucis, notamment face à des équipes redoutables à l'aile. Si l'équipe manque globalement de talent, elle ne possède pas de très gros point faible et le danger peut venir de partout. L'équipe qu'ils affronteront au premier tour changera beaucoup de choses, mais le Heat est capable de tout.

 

  • le calendrier

 

1er Août: vs Denver Nuggets (19h00)

3 Août: vs Toronto Raptors (19h30)

4 Août: vs Boston Celtics (00h30)

6 Août: vs Milwaukee Bucks (22h00)

9 Août: vs Phoenix Suns (01h30)

11 Août: vs Indiana Pacers (02h00)

13 Août: vs Oklahoma City Thunder (02h00)

14 Août: vs Indiana Pacers (horaire non défini)

 

Difficulté: 3/3

 

Sans hésitation le calendrier le plus difficile parmi les équipes jouant sur ce mois d'Août. Alors que l'équipe devait initialement terminer assez tranquillement cette saison si bien déroulée, le calendrier offert par la NBA pour terminer cette saison régulière tronquée est extrêmement compliqué. Avec un début face à des Nuggets toujours difficiles à jouer, suivi d'un triptyque champion en titre, Celtics en back-to-back et favori au titre avec les Bucks, le Heat n'aura pas le droit à l'erreur pour ses deux premières semaines de reprise. La suite est un peu plus abordable avec une double confrontation face aux Pacers où le duel entre Jimmy Butler et TJ Warren, très chaud cette saison, sera scruté de prêt, et au milieu un doublé Suns-Thunder qu'il faudra clairement ne pas perdre en route au risque de se retrouver avec du Raptors ou du Bucks au premier tour. 

 

  • les signatures de la reprise

 

Rien à l'horizon de ce côté pour le Heat. La franchise de Floride n'a pas eu besoin de recruter, l'effectif étant au complet, extrêmement profond et très homogène. Les plus grosses signatures l'ont été avant la trade deadline avec les arrivées de Iguodala, Crowder (et Hill dans une moindre mesure) et ces huit matchs de reprise seront utiles pour continuer à intégrer ces nouveaux venus sur le parquet, Iggy et Crowder n'ayant joué qu'une dizaine de matchs avec leurs nouveaux coéquipiers. 

De plus, si l'ont peut considérer ça comme des arrivées, les retours de blessure de Tyler Herro et surtout Meyers Leonard ne sont pas à négliger tant leur absence a pesé sur les semaines pré-confinement. 

 

  • le 5 majeur

 

PG: Kendrick Nunn

SG: Duncan Robinson

SF: Jimmy Butler

PF: Bam Adebayo

C: Meyers Leonard

 

Comme le dit l'adage, on ne change pas une équipe qui gagne. C'est le cas pour le Heat qui était extrêmement performant avec ce cinq de départ jusqu'à la blessure de l'ancien Blazer. Si on oublie Meyers Leonard qui a raté plusieurs matchs, le quatuor restant est dans le top 15 de ceux qui jouent le plus ensemble et ont surtout un Net Rating (différence entre les points marqués et encaissés sur 100 possessions) de +11.2. Avec un retour en pleine santé du pivot, nul doute que sa taille ne sera pas de refus vu les difficultés aux rebonds des hommes de Spoelstra sur les derniers affrontements (50-32 aux rebonds face aux Hornets par exemple). Les présences de Bam et Butler ne soufflent évidemment d'aucune contestation et quand on voit la saison offensive de Duncan Robinson (13 pts à 45% derrière l'arc et surtout 16 points à 49% depuis le All Star Break), il n'y a plus de doutes non plus. Pour terminer ce cinq majeur, Kendrick Nunn gardera évidemment sa place de titulaire. Intouchable depuis son très bon début de saison, et avec un excellent Goran Dragic en sortie de banc qui se sent bien dans son rôle, Nunn est parfait dans son rôle d'explosif offensif pendant que Butler et Adebayo s'occupent de la gestion de la balle. Vu ce qu'il a montré cette saison, Spoelstra n'a aucune raison de changer cela. 

 

  • le facteur X : La réussite extérieure

 

Nous aurions pu faire un facteur X sur un joueur, et notamment Tyler Herro qui correspond parfaitement à ce rôle, mais la profondeur et l'homogénéité de l'effectif rendent cela compliqué. Au contraire, la réussite extérieure est la variable la plus fondamentale dans cette équipe (dans toutes les équipes, vous pourriez nous dire). Incroyablement efficaces cette saison (38% de réussite à 3pts, première équipe de la ligue, mais aussi un eFG% de 55%, 3ème équipe de la ligue), les Heatles ont surpris beaucoup de monde dans ce registre. Cette réussite débloque énormément de choses, que ce soit l'espace d'action de Bam Adebayo, mais aussi les couloirs de pénétration de Jimmy Butler ou Kendrick Nunn et les possibilités de cut des ailiers. Si la réussite extérieure commence à fuir les hommes de Spoelstra, toutes ces possibilités vont fortement diminuer et les divers manques peuvent vite ressortir et poser problème pour un effectif ayant un plancher très bas. 

Par exemple, lorsque le Heat tire à plus de 40% à trois points, ils ont remporté 23 de leurs 28 matchs soit 82%. Dès qu'ils sont sous les 40%, ils retombent à 50% de victoires... (18-18). Une différence assez dingue !

 

Un autre facteur doit être pris en compte. Le Heat a été intouchable à domicile cette saison mais très limité à l'extérieur. Si les mauvaises langues diront que le Heat joue à domicile à Orlando, la perte de cette variable devra être étudiée.

 

  • Quelles ambitions ?

 

Difficile d'imaginer le Heat aller ne serait-ce qu'en finale à l'Est. Si la profondeur et la polyvalence de l'effectif ne sont pas à prouver, les manques de très haut talent et d'expérience pourront être préjudiciables en cas de série compliquée. Le minimum serait de passer le premier tour, mais là encore, récupérer des Sixers pour débuter serait une grosse épine dans le pied. Malgré tout cela, le Heat a montré qu'il pouvait taper n'importe qui, et plusieurs fois. Pat Riley peut donc se permettre de rêver grand en attendant peut-être une autre star, mais la demi-finale de conférence parait être le scénario le plus probable.