Les Bulls : c'est quoi l'objectif cette saison ?

Après un début de saison séduisant, les Bulls viennent de vivre un mois de novembre très compliqué : 10 défaites en 14 matchs. Si le style de jeu proposé peut séduire et correspondre aux joueurs de l'effectif, le niveau de talent semble plafonné. Entre une conférence d'un niveau homogène, qui laisse espérer une qualification en Playoffs, et un roster construit de façon à pouvoir exploser sous peu, Chicago est dans un entre-deux terrible. 

Et ce n'est pas la première saison où la franchise est dans cette situation. Lors des quatre dernières années, les Bulls n'ont joué les Playoffs qu'à une reprise, pour sortir au premier tour. Les autres régulières se sont terminées à 39 ou 40 victoires, soit en play-in. Par conséquent, Chicago n'a jamais eu de choix de draft haut placé... et n'en a pas eu au premier tour en 2021 et 2023 suite à des échanges réalisés auparavant. 

• Un style de jeu cohérent 

Depuis la saison dernière, les Bulls ont évolué, et plutôt du bon côté, quant au style de jeu. Après les départs de DeMar DeRozan et Alex Caruso, un début de page fut tourné et les clés données à de jeunes joueurs. A commencer par Josh Giddey et Coby White. Le premier est un transfuge du Thunder et Billy Donovan lui a donné la mène. Cela se ressent dans le rythme de jeu : d'équipe la plus lente de la ligue, Chicago est passé à la première ou deuxième plus rapide ! De plus, il donne le sentiment d'avoir passé un cap offensivement : il tourne à 20 points, 10 rebonds et quasiment 10 passes de moyenne ! Surtout, la réussite à 3 points semble se dessiner, avec un volume qui augmente petit à petit. Mais aussi, il provoque beaucoup plus de lancers francs. 

Pour Coby White, la situation est un peu différente. Il n'a commencé sa saison que récemment donc difficile de se forger un avis sur cette année. Mais l'an dernier, il fut formidable, confirmant sa progression. Excellent shooteur, il est dangereux de loin et va chercher des points facilement sur la ligne des lancers, le rendant ainsi plus efficace que la moyenne NBA. Le tout, avec un volume considérable. Ces deux joueurs portent l'attaque des Bulls sur leurs épaules, avec de bons coéquipiers à côté d'eux. Tre Jones est un super meneur gestionnaire : pour trouver des joueurs libres et les servir dans un fauteuil c'est agréable. Nikola Vucevic, du haut de ses 35 ans, reste un élément offensif de qualité, avec une capacité à tirer depuis la ligne à 3 points qui se confirme. Depuis la reprise, huit joueurs scorent 10 points ou plus, signe que l'équipe joue un jeu collectif, avec un danger pouvant venir de partout. Des titulaires comme des remplaçants. 

• Une situation financière intéressante et intrigante 

Malgré ce style séduisant, le niveau de talent est insuffisant pour avoir des ambitions : l'équipe peut aller en Playoffs, mais difficile de les imaginer aller plus loin que le premier tour. En plus, l'an dernier, les Bulls ont transféré Zach LaVine, laissant penser à une reconstruction à venir. Qu'il s'agisse de Matas Buzelis ou Noa Essengue, les dirigeants ont opté pour des éléments très jeunes à la Draft. 

Aussi, la situation financière donne l'impression que le Front Office avait choisi cette voie. Aujourd'hui, seul Josh Giddey est lié à la franchise sur le long terme, suite à sa prolongation de l'intersaison. En ce qui concerne Nikola Vucevic, Zach Collins, Kevin Huerter, Coby White, Ayo Dosunmu et Jevon Carter, tous sont agents libres. Ce sont plus de 80 millions de dollars qui peuvent quitter les comptes de Chicago. Certains, comme Collins ou Carter, ont peu de valeur, mais les autres sont de beaux assets à échanger... ou des joueurs à conserver. 

La date du 15 décembre approche. A partir de ce moment, la majorité des joueurs signés lors de la free agency peuvent être disponibles sur le marché : c'est souvent à cette période que les premiers échanges de la saison s'effectuent. Les Bulls ont déjà été dans les rumeurs. Suite au départ de Nico Harrison des Mavs, des bruits sur un intérêt de la franchise pour Anthony Davis (natif de Chicago) sont montés à la surface. Les dirigeants ont les joueurs pour bouger, mais aussi les choix de Draft. Quelle que soit la décision, il faudra vite faire un choix : le ventre mou de la ligue est la pire des positions. Une identité de jeu semble se dessiner, il faut désormais construire dessus.