Le Scouting Report : Duke éliminé, R.J Barrett a craqué !

Le Scouting Report : Duke éliminé, R.J Barrett a craqué !

NCAA - Zion Williamson - R.J Barrett - Draft - Duke - Blue Devils

Nouvelle série sur Inside Basket ! A l’occasion de la March Madness 2019, nous allons profiter de ces matchs passionnants pour vous livrer des comptes-rendus complets sur les meilleurs prospects de la prochaine Draft. Cinquième épisode avec Duke et l’autre superstar de cette superteam universitaire, R.J Barrett.

Duke ne devrait plus être dans le tournoi NCAA à l’heure du Elite Eight, c’est un fait. Grâce aux dieux du basket, les Blue Devils ont échappé à l’élimination par deux fois, et la dernière marche avant le Final Four les attendait contre Michigan State. Après les éliminations de Gonzaga et Kentucky, ils semblaient plus favoris que jamais pour le titre. Avant ça, une finale de la région Est contre Michigan State était à gagner. Verdict ?

 

  • DUKE 67 – 68 MICHIGAN STATE

 

Pas cette fois ! Après UCF et Virginia Tech, Michigan State a encore emmené Duke jusque dans ses derniers retranchements. La réussite a enfin changé de côté, et Duke est éliminé. Immédiatement, les Spartans de Michigan State montrent qui ils sont aux stars de Duke. Après 6 minutes, ils mettent l’intensité que demande ce genre de matchs (4-10). Alors comme face à UCF et Virginia Tech, les Blue Devils s’énervent et jouent à l’envers. Ils forcent les tirs extérieurs (0/5) et laissent le contrôle du match à des Spartans qui jouent le match parfait. Mais sous l’impulsion de R.J Barrett, Duke revient dans le match après un round d’observation ! Le Canadien mène son équipe, organise, et enchaîne les drives avec efficacité pour que les siens recollent au score (21-21). Puis, c’est au tour de Cameron Reddish de prendre feu ! Il marque 6 points consécutifs avant de laisser Barrett planter un autre 3 points, Michigan State est impuissant sur ce 21-5 encaissé en un claquement de doigts (30-21). Mais ces Spartans ont des ressources insoupçonnées ! Sans paniquer sous le bruit assourdissant des fans de Zion Williamson, ils empêchent son équipe de marquer lors des 4 dernières minutes de la première mi-temps. Un véritable lock-down défensif qui provoque un 13-0 en leur faveur ! Lorsque la pause arrive, ils croient plus que jamais en l’exploit (30-34).

 

Dans ce genre de matchs, les Blue Devils ont besoin d’un Zion au sommet, et il a répondu présent ! Son début de deuxième mi-temps dans la raquette est un pur régal d’énergie et de volonté avec une intensité physique exceptionnelle. Le futur first pick de la draft 2019 s’énerve souvent pour le meilleur et pour le pire (34-35). La bataille tactique et physique continue dans un nouveau match passionnant de cette March Madness 2019. Rien n’est fait à 5 minutes du buzzer (58-58). Encouragés par Magic Johnson en personne sur le bord du terrain, les Spartans accélèrent encore et prennent 4 points d’avance avec 2 contre-attaques éclair (59-63). Duke n’aura jamais été serein dans ce tournoi NCAA. 2 minutes plus tard, Duke prend pourtant l’avantage sur un 3 points de R.J Barrett dans un match fou, Zion en remet une couche quelques secondes après et les Blue Devils s’envolent à 1 minute du terme (66-63) ! Encore lucides, les Spartans reviennent sur un alley-oop léché. 66-65, 43 secondes au chrono. Puis Kenny Goins plante un gros 3 points sur l’action qui suit et Michigan State prend au mental 2 points d’avance à 20 secondes de la fin ! La dernière possession est donc pour les Blue Devils. Dans un système tout sauf inoubliable, la balle revient dans les mains de R.J Barrett qui tente un 3 points parfaitement contesté, et le rate ! La bataille au rebond est terrible, et après un cafouillage… Ballon Duke ! 8.4 secondes ! Zion s’efface, et la gonfle revient dans les mains de Barrett qui est accroché et obtient 2 lancers-francs. Sauf que le canadien va encore s’effondrer, et rater le premier lancer franc ce qui va condamner ses partenaires. Cette fois, Duke n’a pas survécu, et il faut dire qu’ils l’ont bien mérité. Michigan State rejoint Virginia, Auburn et Texas Tech dans le Final Four. Voici notre focus du match, consacré à R.J Barrett.

 

  • POINTS POSITIFS

 

- La vision de jeu de Barrett est excellente ! Doté d'un gros Q.I basket, il en profite pour voir le jeu avant les autres même en difficulté et offrir des tirs ouverts à ses coéquipiers

- Son arsenal offensif est d'une polyvalence incroyable pour son âge. Son expérience en équipe du Canada l'a formé, et il sait presque tout faire balle en main. Drive, mi-distance, trois points... C'est ce qui le rend si difficile à défendre.

- Paradoxalement, il est sur courant alternatif en défense. Laxisme varie avec de bonnes séquences où sa mobilité latérale met à mal son vis-à-vis et conteste parfaitement les tirs. La défense n'est qu'une question d'envie...

- Regorgeant d'énergie, R.J Barrett est une torche humaine ! Il a la capacité à vite prendre feu tant son talent est grand. Il joue intense pendant tout le match ce que très peu de défenseurs pourront durablement supporter, même en NBA.

- Lorsque Zion Williamson et Cameron Reddish sont sur le banc, il se fait plaisir en menant le jeu de son équipe et en organisant sur de belles séquences. Devinez quoi, ça aussi il sait très bien le faire.

- R.J Barrett est un formidable régulateur de jeu ! En interceptant un ballon, il est autant capable d'accélérer pour une contre-attaque rapide que de ralentir, temporiser et placer ses coéquipiers. Une maturité remarquable de lucidité pour un jeune prospect.

- Physiquement, il est déjà prêt. C'est la seule star de Duke qui a disputé l'intégralité du match.

- Clutch Barrett ! À 2 minutes de la fin, il pose un énorme tir du parking pour donner l'avantage à Duke. La glace dans les veines, c'est toujours utile pour percer en NBA. 

 

  • POINTS NÉGATIFS

 

- Sa défense a tendance à être laxiste. Avec son physique large, il ne se contente pourtant que du strict minimum ce qui laisse les attaquants accélérer comme bon leur semble. Il ne devrait pas non plus laisser les rebonds qui s'offrent à lui en oubliant de sauter.

- Dans ce même laxisme, il se rend souvent coupable de ne pas effectuer le repli défensif assez vite. Ça coûte quelques points, même en NCAA.

- Le Canadien a confiance en lui, c'est une qualité. En revanche cela a provoqué de trop nombreux tirs forcés en première mi-temps. 0/3 à 3 points pour commencer.

- Attention à ne pas trop se précipiter en attaque ! Sur certaines séquences, Barrett se projette trop vite vers le panier. Parfois il oublie le ballon, parfois il ne compte pas ses pas. Des pertes de balles évitables et beaucoup trop nombreuses sont comptées comme un élément clé de la défaite ce soir (7). Un point à corriger.

- Pas clutch Barrett ! À 10 secondes de la fin, il obtient le tir de la victoire sur un 3 points... Et le rate ! À cet âge-là soit on gagne, soit on apprend... Ce soir, Barrett a appris une leçon. De plus, il ne s'effondre pas et va chercher 2 lancers sur l'action qui suit... Oui, sauf que c'est encore raté ! À 1/2, il condamne son équipe.

 

  • BILAN

 

Il faut dire qu’ils l’ont bien cherché… Après 2 tours à flirter avec le danger, les Blue Devils de Duke se sont enfin fait éliminer du tournoi NCAA comme certains l’avaient senti venir. Oui, Duke avait de très loin les meilleures individualités du pays mais le plus beau jeu ? Certainement pas. Que ce soit face à UCF, Virginia Tech ou Michigan State, ils se seront toujours fait dominer tactiquement avec un fond de jeu sans idées. Cette fois, l’intensité et le physique au-dessus de la moyenne n’auront plus suffit. Arrivés à un certain niveau, le talent naturel ne suffit plus. Duke et ses stars l’auront appris à leurs dépens pendant 3 matchs sans jamais corriger le tir ou apprendre de leurs erreurs. R.J Barrett (tout comme Zion Williamson) ressort encore une copie excellente (21 points, 6 passes, 6 rebonds) mais ce ne sera qu’une maigre consolation. Les rêves de Duke ont été stoppés par un collectif bien huilé. Tre Jones n’avait plus que ses yeux pour pleurer, en attendant la draft où il sera appelé comme tous ses 3 copains par l’une des 30 franchises NBA.