L'Utah de grâce

L'Utah de grâce

Utah Jazz - Donovan Mitchell - Rudy Gobert - Quin Snyder

Lancé dans une course effrénée pour accrocher les playoffs, le Jazz vit une fin de saison sans fausse note. De quoi nourrir plus d’un d’espoir du côté de l’Utah.

Ils ont longtemps avancé dans l’ombre cette saison. L’ombre des « Super Teams » (Golden State, Houston ou Oklahoma) puis de franchises plus « hypes » comme Minnesota avec Buttler et Towns, ou récemment Portland et un Damian Lilliard de feu. Mais à 12 matchs de la fin de la saison régulière, le Jazz ne va pouvoir sa cacher encore longtemps, eux qui sont désormais 5e de la conférence Ouest et plus que jamais des concurrents sérieux pour les finales NBA.

 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 9 victoires consécutives (série en cours), 21 victoires sur leurs 23 derniers matchs et un bilan positif. Les hommes de Quin Snyder ne cessent d’impressionner. A commencer par leur rookie Donovan Mitchell, qui tient la dragée haute à Ben Simmons pour le titre de Rookie of the Year. Leader de son équipe à seulement 21 ans et pour sa première saison, le jeune « Spida » réalise quelque chose d’hors-norme cette saison (19.9 pts, 3.7 rbs, 3.6 ast à 43.8%). Il est d’ailleurs le premier rookie à enchaîner 14 victoires de suite en étant le meilleur scoreur de son équipe.

 

Mais ce qui a fait passer le Jazz dans une autre dimension cette saison est bien le retour de Rudy Gobert, longtemps blessé au genou et qui aura manqué de nombreux matchs cette saison (26 au total). Depuis son retour le 19 janvier, Utah n’a perdu que 4 matchs (sur les 26 joués durant cette période). En son absence cette saison, le bilan s’élève à 11 victoires pour 15 défaites. Tout un symbole. Avec Gobert sur le terrain, toute l’équipe est transformée. Et notamment lors des phases défensives. La franchise de Salt Lake City est d’ailleurs dans la liste des meilleures défenses de la ligue : 2e à l’Opponent Pts/G (99.8) et 3e au Defensive Rating (104.1). De quoi replacer le nom de « Gobzilla » dans la liste des candidats au titre de Defensive Player of the Year.

 

Une équipe sans véritable « franchise player » depuis le départ de Gordon Hayward pour Boston en début de saison. Mais pas sans leader, et qui s’appuit sur un effectif assez jeune de qualité et très discipliné. Ricky Rubio confirme son statut de très bon meneur, bien épaulé par un Dante Exum qui a encore tout à prouver dans la grande ligue. Joe Ingles au poste 3 continue de faire tomber la foudre dès qu’il en a l’occasion. Et même si Hood est parti, Jae Crowder est arrivé et fait du bien au rooster d’Utah en back-up de Derrick Favors. Depuis cette Trade Deadline riche en émotion, les affaires roulent plutôt pas mal pour les Jaunes, qui semblent même plus équilibrés sur le terrain.

 

La fin de saison va être riche en enseignement pour le Jazz qui doit encore affronter par deux fois les Warriors, et affronter les Spurs avec qui ils sont au coude-à-coude (40 wins à 41). Sans oublier un match ultra décisif face aux Wolves (40 victoires chacun). Il faudra donc gagner ces matchs, et ne pas laisser filer les matchs à leur portée (Lakers par deux fois, Memphis, Atlanta ce soir) pour espérer se qualifier en playoffs, alors qu’ils sont quatre équipes avec le même bilan ou presque : Spurs, New Orleans et Minnesota. Il faudra donc regarder devant (OKC à 3 wins) mais aussi derrière (LA Clippers à 3 wins). Ou ne pas regarder du tout, et tout simplement jouer comme ils le font si bien depuis plusieurs mois.