Houston Rockets 2020-2021 : L'heure de raser la barbe ?

Houston Rockets 2020-2021 : L'heure de raser la barbe ?

Houston Rockets - James Harden - John Wall - DeMarcus Cousins - Philadelphia Sixers

C’est dans l’incertitude que les Houston Rockets préparent cette nouvelle saison. James Harden a ouvertement demandé un transfert et ne daigne même pas se pointer aux entraînements d’une équipe dont on a du mal à définir le cap.

  • LA SAISON 2019-2020

 

Mourir avec ses idées. Voilà l’état d’esprit qui a animé les Rockets lors de la saison précédente. Cet exercice a montré sur le devant de la scène un Mike D’Antoni toujours plus convaincu par son jeu atypique et ce, quitte à attirer toutes les critiques. Le remplacement de Chris Paul par Russell Westbrook s’est d’abord révélé assez décevant. Bien sûr, l’ex-MVP a apporté tout son impact numérique et s’est encore approché du triple double de moyenne à plus de 20 points de moyenne, mais ça n’a plus suffit dans une équipe comme Houston. Son entente avec James Harden s’est révélée inexistante sans trop de surprise, ce n’est qu’une succession d’isolements qui a été offerte aux spectateurs de Houston dans un spectacle de solistes qui a ses admirateurs et ses détracteurs. Un fond de jeu, si on peut appeler ça comme ça, totalement approuvé par leur entraineur. Mieux encore, D’Antoni a fait le nécessaire à l’intersaison pour se débarrasser de Clint Capela, repoussant toujours plus loin les limites du small ball.

 

C’est donc dans ce micro ball que les Rockets se sont avérés relativement en réussite grâce au talent individuel de leurs deux All-Stars, et aux qualités d’adresse et de défense de leurs lieutenants sur les ailes, emmenés par Robert Covington et PJ Tucker, ce dernier se voyant condamné à jouer pivot sur la majeure partie de ses minutes. Un cocktail explosif dans le moteur de ces fusées qui a emmené Houston à la quatrième place de la conférence Ouest, avec le même nombre de victoires que Utah et Oklahoma City. C’est contre ces derniers que leur premier tour des playoffs s’est déroulé au sein de la bulle d’Orlando. Un affrontement passionnant et une vraie opposition de style où le Thunder s’est battu jusqu’à son dernier souffle, finalement battu sur un ultime contre clutch de James Harden sur Lugentz Dort dans les dernières secondes du Match 7 de cette série passionnante. Au tour suivant, les Rockets se sont ensuite confrontés aux Lakers futurs champions NBA. Comme pressenti, ils n’ont fait illusion que l’espace d’un match, avant de tomber sous les coups d’une équipe bien mieux pensée, moins binaire. Cette équipe avait clairement atteint son plafond, Daryl Morey était attendu au tournant, en tout cas jusqu’à sa démission…

 

  • LES MOUVEMENTS DE L’INTERSAISON

 

Arrivées : John Wall, Christian Wood, DeMarcus Cousins, Kenyon Martin Jr (Draft), Jae’Sean Tate 

Départs : Russell Westbrook, Robert Covington, Jeff Green, DeMarre Carroll, Tyson Chandler, Michael Frazier, Luc Mbah a Moute, Austin Rivers

 

  • L’EFFECTIF

 

Meneurs : John Wall, Chris Clemons, Jerian Grant

Arrières : James Harden, Ben McLemore, Gerald Green

Ailiers : Eric Gordon, Sterling Brown, David Nwaba, Jae’Sean Tate

Ailiers-Forts : Christian Wood, Danuel House, Bruno Caboclo, Kenyon Martin Jr

Pivots : PJ Tucker, DeMarcus Cousins

 

  • LE CINQ MAJEUR

 

PG : John Wall, SG : James Harden, SF : Eric Gordon, PF : Christian Wood, C : PJ Tucker

 

Lors de cette intersaison 2020, la ville de Houston s’est avéré être un joyeux bordel, et pas vraiment du genre de ceux que James Harden apprécie côtoyer lorsqu’il est invité à venir s’entraîner. C’est dans un contexte explosif que Stephen Silas, ancien assistant de Rick Carlisle non loin de Houston, à Dallas, a dû prendre ses fonctions. La lourde tâche d’encadrer James Harden l’attendait, et elle a tenu toutes ses promesses ! Le barbu a séché les premiers jours d’entraînement, laissant planer plus que jamais une ambiance nauséabonde sur tout une franchise. Dans ce climat, Silas a un 5 majeur à constituer. A l’heure où sont écrites ces quelques lignes, James Harden est toujours un membre des Rockets. Mais pour combien de temps ? Il a demandé son transfert, et il semblerait qu’il y ait autant de chances de le voir partir que rester pour l’instant, le bras de fer est engagé. S’il reste, il aura bien évidemment toujours sa place dans ce 5 majeur.

 

Pour le reste de l’équipe, Stephen Silas possède plusieurs cartes dans sa manche, et pas des plus inintéressantes ! Sauf grande surprise, le transfert de John Wall a été effectué pour propulser le meneur expérimenté comme l’une des principales options offensives dans le Texas, après des années de galères physique. Retrouver Wall a son meilleur niveau serait un grand pas en avant pour les Rockets. C’est sur le front-court que tout est flou. Christian Wood en provenance de Detroit sera sans-doute titularisé à l’intérieur, et sera d’une grande aide à la création offensive s’il maintient son niveau aperçu la saison passée à hauteur de 20 points par match. La question est de savoir s’il sera positionné au poste 4 ou 5. Traditionnellement voué à être un ailier-fort polyvalent, il pourrait être décalé si Silas décide de redonner à PJ Tucker un rôle plus traditionnel pour cet ailier de métier. Enfin, DeMarcus Cousins ne devrait pas retrouver un rôle de titulaire immédiatement, sauf si sa relation avec Wall datant de leur année universitaire réapparait géniale comme par magie. Les années fac, ça ne s’oublie pas.

 

  • LE BANC

 

La question du frontcourt pose aussi question sur le second unit. Est-ce que Eric Gordon va retrouver son rôle de sixième homme créateur et option offensive principale en sortie de banc ? Possible. Danuel House et son corps d’athlète sera lui toujours aussi vital off-ball et défensivement. Toujours dans le registre défensif, l’ajout de David Nwaba devrait faire respirer l’équipe sur certaines séquences. Gerald Green et Ben McLemore seront aussi à retrouver sur les postes arrières, en espérant qu’ils puissent connaitre les mêmes coup de chaud que sous Mike D’Antoni dans un système flambant neuf. Enfin, les nostalgiques de Kenyon Martin seront heureux de retrouver son fils en NBA, bien qu’il n’ait sans doute pas autant de talent que son paternel. Globalement, ce banc manque de profondeur à Houston et il serait vraiment intéressant de voir Eric Gordon porter ce cinq mineur comme il y a quelques années, pour sauver les meubles. On peut aussi espérer un énième retour au sommet de DeMarcus Cousins.

 

  • LE JOUEUR à SUIVRE : LE JOUEUR MYSTèRE

 

C’est bien lui la grande star de Houston en ce mois de Décembre ! James Harden pousse plus que jamais son front-office à le diriger vers la sortie, et comme souvent dans ce genre de cas de figure, le joueur devrait malheureusement avoir gain de cause dans une ligue qui appartient plus que jamais à ses joueurs, pour le meilleur et pour le pire. C’est donc le ou les joueurs mystère qui seront offerts à Houston qui feront la différence pour la saison à venir ! Il y a fort à parier que les fusées ne récupèreront jamais un joueur du calibre de leur superstar offensive qui tournait à 35 points par match la saison passée. Néanmoins, la simple arrivée d’un joueur calibre All-Star ou presque suffirait à colmater les brèches. Il faudra également observer avec attention si ce joueur mystère colle à l’effectif composé cet été.

 

  • LES PLUS

 

- Fini le micro ball. Qu’on ait apprécié ou non le jeu stéréotypé de Mike D’Antoni, la page est tournée. En tout cas, on peut s’accorder sur le fait que ce jeu on ne peut plus anti-tactique avait atteint ses limites. Peu importe les pièces du puzzle, ce jeu n’avait pas de quoi rivaliser pour le titre NBA. On va pouvoir respirer et revoir du jeu à Houston.

 

- Un grand plafond. On parle au conditionel, mais le potentiel de cette équipe est réel. Si John Wall retrouve son niveau aperçu en playoffs 2017, très peu de meneurs peuvent le regarder dans les yeux. Si DeMarcus Cousins retrouve de la condition physique et son niveau de Sacramento, le même raisonnement est à effectuer. Enfin, Christian Wood n’a que démarré son développement et pourrait continuer de surprendre dans le Texas.

 

- Fin du mélodrame. Si James Harden s’en va, les fans des Rockets pourront au moins se consoler en se disant que leur franchise préférée ne refera plus les gros titres de la presse à scandale. Le niveau de l’équipe devrait chuter, mas il y a tout pour travailler dans un environnement de travail plus sain à Houston.

 

  • LES MOINS

 

- James Harden va manquer. Quoi qu’on en dise, The Beard est un jouer exceptionnellement sous-estimé. Ça ne justifie pas ses écarts comportementaux, mais il reste l’un des plus grands attaquants de l’histoire NBA, capable de marquer 30 points avec une facilité déconcertante, quand ce n’est pas plus, beaucoup plus. Sans lui, Houston va perdre en ambition, de quoi se rappeler à quel point Harden est un joueur irremplaçable.

 

- Un coach inexpérimenté. Stephen Silas a un profil très prometteur sur le papier, mais restera quoi qu’il arrive un coach rookie lors de la saison à venir. Pour l’entourer, il possède un environnement toxique qui va l’empêcher presque coup sûr d’être performant dans l’immédiat. Mais sur le long terme, Houston a fait un gros coup.

 

- Un effectif fragile. Jusqu’aux derniers jours précédant la saison régulière, l’incertitude sur les membres de cet effectif va régner. Mais ce groupe est également fragile au vu des antécédents médicaux de John Wall et DeMarcus Cousins, pour ne parler que d’eux. Il va falloir que la santé suive, sans quoi Houston sera condamné aux dernières places de la Conférence Ouest.

 

  • L’AVIS DE LA RéDACTION

 

Quel enfer ! Difficile de faire papier plus incertain face à un contexte aussi flou que celui qui entoure les Rockets. On ne sait pas si James Harden sera encore là à Noël. On ne sait pas si John Wall retrouvera son niveau d’antan. On ne sait pas si DeMarcus Cousins va réussir à jouer 10 matchs d’affilée sans se blesser. On ne sait pas si Christian Wood va prouver que sa contract year n’était pas qu’un feu de paille. On ne sait pas quel style de jeu va adopter Stephen Silas dans un effectif encore traumatisé par la patte de D’Antoni. Bref, on ne sait pas. Dans une Conférence Ouest aussi concurrentielle, c’est presque un crime. Houston ne peut se permettre de se laisser envahir par ces questions pour espérer être compétitif au premier jour. Les Rockets ne seront pas prêts lors des premières semaines de compétition, suffisant pour être largués par des adversaires aux playoffs affamés et affutés.

 

  • BILAN PRéVISIONNEL

 

On ne peut pas se réjouir de voir un navire autant à la dérive. Peut-être que le front office va faire des miracles mais pour l’heure, les Rockets n’apportent aucune garantie d’être compétitifs cette saison. La Conférence Ouest ne va pas attendre que les crises de nerfs internes soient terminées pour commencer à gagner des matchs. Le retard à l’allumage s’annonce rédhibitoire, et la rédaction de Inside Basket pense que les Houston Rockets termineront à la dixième place de la Conférence Ouest avec 31 victoires.