CHA (9-19)
CLE (15-14) 01h00
IND (6-22)
BOS (17-11) 01h30
DAL (11-18)
NOP (7-22) 02h00
UTA (10-17)
DEN (20-7) 03h00
MEM (13-15)
OKC (25-3) 03h30
ORL (16-12)
GSW (14-15) 04h00
DET (22-6)
POR (12-16) 04h00La saison 2015-2016 n'a pas été de tout repos pour les Los Angeles Clippers. Pourtant, tout avait bien commencé pour eux avec l'addition de Lance Stephenson en provenance de Charlotte, contre le mal-aimé Spencer Hawes et le vétéran aux frasques inimitables Matt Barnes. Apporter un talent brut à l'effectif angeleno, tout en se délestant de deux joueurs indésirables, semblait être une excellente idée, afin de renforcer leur banc à moindre coût et d'enfin viser plus haut que la finale de Conférence. Sortant d'une année difficile aux Hornets, il est revanchard et souhaite redorer son image écornée par ce court passage dans l'équipe de Michael Jordan qui lui avait offert un contrat de 27 millions sur 3 ans.
Quatre mois et quarante-trois matchs plus tard, il s'avèrera que le pari de Doc Rivers a été un échec. Stephenson, bien qu'apprécié de ses coéquipiers, n'est jamais parvenu à se contenter du rôle de troisième, voire quatrième option sur le terrain. Après des débuts désastreux, il finit au bout du banc ; à force de travail et d'efforts pour s'intégrer au jeu de l'équipe, il remontera cependant la pente pour jouer une vingtaine de minutes par match. Son rôle se stabilise, et son niveau de jeu aussi. Il est chargé d'apporter une étincelle en sortie de banc, chose qui semble évidente au vu de l'énergie débordante de Born Ready. Insuffisant pour le Doc qui cherche activement à améliorer son effectif pour compenser l'absence de Blake Griffin et les carences de son effectif, et qui l'échange à la deadline accompagné d'un premier tour de draft protégé afin de récupérer l'ailier qui manque cruellement, Jeff Green. Ses anciens coéquipiers n'auront que du bien à dire de lui, notamment J.J Redick qui déclarait à l'annonce de son départ :
Lance a été un coéquipier incroyable. Peu importe les rumeurs, ce qui compte vraiment c'est la manière dont vous agissez dans le vestiaire. Je lui souhaite le meilleur, et j'espère qu'il pourra trouver une équipe qui lui permettra de montrer tout son talent.
Le natif de Brooklyn arrive donc à Memphis, où Dave Joerger et sa troupe l'accueillent à bras ouverts : il n'est pas question pour eux de le couper. Ironie du sort, il retrouve Matt Barnes qu'il avait remplacé quelques mois auparavant. Il a pour mission de compenser le départ de Courtney Lee, échangé aux Hornets dans le même temps. La franchise du Tennessee compte sur lui pour bien figurer en playoffs. Ce rêve est cependant brisé quatre jours plus tard, puisque Marc Gasol termine sa saison sur blessure. Quelques jours après, Mike Conley est annoncé out pour la fin de la saison régulière à minima, Brandan Wright se blesse à nouveau au genou et l'hécatombe se poursuit avec PJ Hairston, venu de Charlotte contre Lee, puis Mario Chalmers qui se blesse au tendon d'Achille. Les Grizzlies n'ont pas le choix, leur place en playoffs semble assurée mais ils n'ont simplement plus d'arrière valide pour la vingtaine de matchs à venir. Ils signent successivement Briante Weber et Ray McCallum, puis Jordan Farmar tout récemment pour faire l'intérim à la mène. Mais le principal bénéficiaire de cette hécatombe est le vétéran dont on n'attendait plus grand chose.
Lance Stephenson, l'homme qui soufflait à l'oreille de LeBron James, semble revenu à son meilleur niveau, et l'air du Tennessee semble lui faire du bien. Le fameux Grit n'Grind mis en valeur par les joueurs de Memphis correspond parfaitement au profil de l'arrière au jeu fascinant. Il le pousse à ajouter l'intensité et la passion nécessaire à son jeu, et son caractère y est un atout inestimable. Compte tenu de l'absence d'un meneur de métier, il peut jouer comme il l'entend, et mettre en valeur ses qualités rares, ce qui n'est pas pour déplaire à Dave Joerger. A la question d'un journaliste lui demandant quel était son plan de jeu pour la soirée, au vu du peu de joueurs en tenue, il se contente de déclarer ceci :
Nous allons simplement donner la balle à Lance et voir ce qu'il fait avec.
Excellent dribbleur, il possède également une belle vision du jeu et est un solide défenseur, long et athlétique, ce qui lui permet de couvrir plusieurs positions. Le feu vert de son coach le pousse à rester agressif en toutes circonstances, et cela paie : 15 points, 5 rebonds et 3 passes décisives de moyenne depuis son arrivée et une quinzaine de matchs, pour un bilan positif de 8-7 malgré les circonstances défavorables. Le tout avec un pic de scoring à 33 points contre les Pelicans, ou 17 et 7 rebonds pour vaincre les Cavs, le tout à l'extérieur s'il vous plaît ! Avec, en plus, une belle cerise sur le gâteau, puisque avec Barnes et Zach Randolph (et dans une moindre mesure Ryan Hollins), anciens Clippers n'ayant pas laissé un souvenir impérissable, ils ont pris une petite revanche 113-101 samedi soir au FedEx Forum. Plus que les chiffres, son attitude parle pour lui : Lance semble enfin prendre du plaisir à être sur le terrain, il est impliqué et a réellement trouvé une équipe et un cadre qui lui conviennent, de quoi rappeler sa dernière année chez les Pacers.
Cependant, ce soudain retour au plus haut niveau soulève de multiples questions concernant le futur de Stephenson, et la plupart sont liées à sa situation contractuelle. En effet, les Grizzlies possèdent une option à 9 millions de dollars sur l'arrière, pour la saison 2016-2017; s'il a largement contribué à maintenir l'équipe à flots malgré les blessures, et ce n'est pas un hasard si aujourd'hui Memphis reste compétitif, le garder reste un choix épineux. Il reste un joueur intéressant à posséder, et bien intégré à l'effectif, au contraire d'un Jeff Green, pour un salaire de 9 millions de dollars. De plus, il semblerait que Mike Conley soit enclin à prolonger son contrat, et l'an prochain serait la dernière danse du noyau dur de l'équipe, avec Zach Randolph et Tony Allen en fin de contrat et proches de la retraite.
Avec LS, et en imaginant que Conley reste pour un montant confortable, il resterait environ 15 millions pour recruter sur le marché des agents libres et reconstruire un banc, sans Mario Chalmers, Matt Barnes et PJ Hairston. Cela paraît être une marge suffisante, en comptant le retour de Brandan Wright ajouté à JaMychal Green dans la peinture, Vince Carter à l'aile, Stephenson à l'arrière, peu de postes resteraient à pourvoir et re-signer Chalmers et Barnes ne semble pas impossible, donnant ainsi un effectif cohérent et dans la lignée de ce qu'ont pu proposer les Oursons dans le passé. Cela veut aussi dire accorder une confiance énorme à un joueur aussi doué qu'irrégulier, impossible à changer.
Sans lui, et toujours avec Conley, cette marge salariale est portée à 24 millions. La franchise du Tennessee n'a jamais été très encline à effectuer de grosses signatures, mais elle n'a jamais été non plus en position de gagner le titre, et c'est peut-être l'occasion ou jamais. L'espace sous le cap permet de signer de beaux agents libres comme DeMar DeRozan, Luol Deng, Bradley Beal, Chandler Parsons ou Arron Afflalo (on vous épargne les noms de Kevin Durant et LeBron James). De quoi permettre à l'équipe de passer un cap, ou de recruter afin de pallier sa faiblesse au shoot extérieur. Cette option est toutefois moins vraisemblable au vu des tendances conservatrices du front office des Grizzlies, mais Chris Wallace, le GM, pourrait avoir envie de viser plus haut puisque son effectif a déjà montré ses qualités, mais aussi ses limites par le passé lorsqu'il s'agit de faire face aux meilleurs de la Conférence Ouest.
Ainsi, il se pourrait que Lance Stephenson ait trouvé sa place en NBA. Malheureusement, cela ne semble que temporaire, et son avenir est encore une fois flou et remis en question. Mais cela fait aussi partie du charme du joueur, il trouve toujours quelque chose pour nous donner envie de nous y intéresser...