Dragan Bender : La force du désespoir

Dragan Bender : La force du désespoir

Phoenix Suns - Dragan Bender - Igor Kokoskov - Deandre Ayton - Richaun Holmes

Alors qu’il semblait perdu dans la longue liste des busts NBA, Dragan Bender retrouve une petite forme en cette fin Janvier. Suffisant pour prétendre à un avenir dans la grande ligue sur le moyen terme ?

Plus personne n’y croyait. Même les plus fervents fans des Suns avaient lâché l’affaire sur ce dossier. En 2016, Dragan Bender était drafté à la 4ème position par les Phoenix Suns et dès le premier jour, les doutes étaient présents. Presque 3 années sont passés, et ces doutes ne se sont jamais évaporés. Avec tout type de rôle, tout type de responsabilité et tout type d’attentes, Bender n’aura jamais réussi à convaincre. Son jeu laissant apparaître des lacunes énormes malgré son physique impressionnant. Mais en cette fin Janvier, il a obtenu un petit coup de pouce du destin. Depuis le début de l’année, Igor Kokoskov ne lui a jamais fait confiance et il enchaînait les DNP (did not play) au fin fond du banc des Suns. Mais heureuse coïncidence, les deux hommes qui occupent le poste de pivot à Phoenix, Deandre Ayton et Richaun Holmes, se sont blessés en même temps. Dos au mur, Kokoskov n’avait plus le choix et pas grand-chose à perdre pour être honnête. Il s’est tourné vers Dragan Bender, car Devin Booker au poste de pivot c’était tendu. Le croate a obtenu 4 titularisations, pour quel résultat ?

 

Pour un résultat global très convaincant qui va peut-être pousser les Suns à réfléchir plus que ça ne l’était prévu sur son cas lors de l’intersaison prochaine. Pour sa première face aux Wolves de Karl-Anthony Towns, il s’est tout de suite montré actif sur le parquet. Pourtant, il y avait de quoi flipper, retrouver du temps de jeu contre un tel adversaire c’est une situation très casse-gueule. Mais imperturbable, Bender aurait répondu : ‘’Vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou mauvaise situation…’’. Et on peut lui donner raison. Sur ce match, il réalise le cinquième double-double de sa carrière avec 12 points (4/10) et 10 rebonds en 29 minutes. Encore une fois, vu le contexte et l’adversaire, c’est respectable. Deux jours plus tard, rebelotte face au gros chat de la meute de loups du Minnesota. Son match est presque une copie conforme du premier, 13 points (5/10) pour 10 rebonds en 30 minutes. En 2 matchs, Dragan Bender avait saisi l’opportunité que le destin lui avait offerte. C’est le 24 Janvier, face aux Blazers, qu’il réalise sa meilleure performance. Il ne prend alors que 3 rebonds, mais marque 17 points à 6/12 face à Jusuf Nurkic. Enfin, son dernier match de titulaire face aux Nuggets privés de Nikola Jokic fut du même acabit. 14 points (6/11) et 5 rebonds. Le croate s’est montré très terre-à-terre après ces performances.

 

Il faut rester prêt peu importe ce qu’il arrive. Si je joue ou je ne joue pas, c’est comme ça. Je devais juste rester prêt, professionnel, et faire mon boulot. Je me suis senti fatigué dans les premières minutes. Une fois que tu passes au-dessus de ça c’est juste un jeu. T’es là tu prends du plaisir, tu joues et tu essayes de gagner. C’est ce que je voulais. Chaque fois que tu rentres sur le terrain, c’est une opportunité. Il faut prendre ça au sérieux et réussir à être performant. Je dois avancer avec l’équipe.

 

Alors que peut-on conclure de ces 4 titularisations ? Quoi que l’on puisse dire, le constat est satisfaisant. Il en sort avec une moyenne de 14 points et 7 rebonds à 50% au tir. On a apprécié certaines séquences où il a montré une combativité inédite. Sa défense lors des deux matchs face à Karl-Anthony Towns était tout sauf ridicule. Ses longs bras et son physique tout de même imposant bien que frêle ont gêné Towns qui a parfois raté certains de ses tirs sur la bonne contestation du croate. On a aussi beaucoup aimé les séquences offensives en Pick and Roll, Pick and Pop ou encore en Pick and Slip. Sur les Pick and Pop, son shoot à 3 points a été une nouvelle arme dans le jeu des Suns, bien qu’il soit encore irrégulier dans ce domaine. C’est cependant un système qui peut exister avec Bender, là où ce n’est pas le cas avec Ayton et Holmes.

 

Quelles conséquences auront ces 4 matchs sur son avenir ? C’est difficile à dire. Pour rappel, le contrat rookie de Dragan Bender prendra fin cet été et il deviendra un agent libre sans aucune restriction libre de signer où bon lui semble. Avant ces matchs, l’issue de sa saison était évidente. Les Suns n’avaient plus aucune confiance en lui et il allait s’en aller libre, laissant derrière lui quelques larmes de cette draft désastreuse de Ryan McDonough. Ces 4 matchs vont-ils suffire à remettre en cause ce constat ? Pas sûr. 4 petits matchs ne peuvent remettre en cause 3 années de déception qui laissent un souvenir très amer à la Suns Nation. En revanche, là où un retour en Europe apparaissait comme inévitable, peut-être que ce genre de performances pourront lui offrir une nouvelle opportunité chez une nouvelle franchise NBA. L’incertitude règne.