(Les stats ont été prises au bout de 25 matchs. Les récentes performances des uns et des autres n'ont pas forcément été prises en compte.)
Luka Doncic (Dallas Mavericks / 18 points, 6.8 rebonds, 4.4 passes et 3.5 pertes de balles à 42% de réussite au tir dont 36% à 3pts en 32 minutes de jeu en moyenne)
C'est peu dire si l'arrivée du Slovène en NBA était attendu. Beaucoup étaient même réticents et doutaient de sa capacité à s'adapter au jeu NBA. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a répondu aux attentes, voire même bien au-delà. Pressenti pour prendre la relève de Dirk Nowitzki quand ce dernier s'en ira, l'Allemand peut d'ores et déjà se rassurer et préparer à raccrocher ses sneakers paisiblement. On savait que Luka Doncic n'était pas un rookie comme les autres mais peut-être pas à ce point-là, pas aussi tôt. Le Slovène fait preuve d'une maturité à faire envier les vétérans. Sûr de son jeu et de ses forces, Luka Doncic évolue constamment sous contrôle, sans jamais s'affoler. Il se crée son propre shoot sans aucun souci, distribue des passes lumineuses avec une habileté technique rare et a déjà fait preuve de clutchitude à plusieurs reprises. Il s'affirme comme le patron d'une équipe de vétérans dont on a pu dire qu'ils n'appréciaient apparament pas le jeune rookie. Les rumeurs vont bon train en NBA et il ne faut pas y attacher grande importance. Enfin, l'ancien joueur du Real fait tellement parler de lui qu'il a même eclipsé au second plan le sophomore Dennis Smith Jr. Vous l'aurez compris, le ROY, on y va tout droit pour Luka Doncic.
Trae Young (Atlanta Hawks / 15.7 points, 2.8 rebonds, 7.3 passes et 4 pertes de balles à 37% de réussite au tir dont 23% à 3pts en 29 minutes de jeu en moyenne)
Trae Young effectue le début de saison auquel on pouvait s'attendre. Des performances somptueuses entrecoupées de soirées désastreuses voire catastrophiques, le rookie du mois à l'Est alterne entre le très chaud et le très froid. Un peu à l'image des différents débats autour du joueur qui cristallisent toujours beaucoup de tension entre les adorateurs du meneur et ses détracteurs. Une chose est certaine et on n'en doutait pas un seul instant, le potentiel est bien là. Si les pourcentages peuvent laisser perplexe, ils n'ont rien à enlever à la qualité du garçon. Certes, certains shoots sont plus que douteux et le jeune homme se croit encore en NCAA parfois mais lorsqu'il prend feu, l'incendie devient très vite incontrôlable. Attendu par la défense sur son shoot extérieur, Trae Young n'hésite pas à pénétrer dans la raquette pour scorer grâce à son toucher et son floater notamment. Sa vision de jeu sur pick-and-roll lui permet de faire admirer sa qualité de distributeur, trop souvent mise de côté. Malgré toutes ces louanges, Trae Young a aussi ses mauvais démons. Son pourcentage au shoot, premièrement, qu'on évoquait plus haut. L'ancien Sooners doit effectuer de meilleurs choix en attaque notamment au niveau de ses 3pts où il fait parfois preuve d'un pêché de gourmandise. Il doit également épurer son jeu à la passe (4 pertes de balle en moyenne). Enfin mais on s'y attendait, Trae Young est un boulet en défense. Non pas qu'il ne fasse pas preuve d'envie mais il est trop petit et trop frêle pour pouvoir contenir son opposant. Quand Stephen Curry vous joue au post, c'est chaud. Pour le prochain trimestre, un peu plus d'application et de propreté est donc attendues pour le jeune Trae Young.
Jaren Jackson Jr (Memphis Grizzlies / 13 points, 4.5 rebonds, 1.2 passes, 1.8 contres à 51% de réussite au tir dont 32% à 3pts en 25 minutes de jeu en moyenne)
Jaren Jackson Jr aux Grizzlies, le fit semblait parfait au soir de la draft. Après plus d'une vingtaine de matchs en NBA, on peut clairement l'affirmer. Il n'a fallu que deux petits matchs pour voir JJJ s'installer dans le 5 majeur aux côtés de Marc Gasol (lié à la blessure de Jamychal Green). Si on n'émettait aucun doute sur sa capacité à impacter immédiatement le jeu par sa défense (2 contres/match), c'est en attaque que le jeune joueur a impressionné les observateurs NBA. Lui qu'on disait frustre et limité offensivement, Jaren Jackson a su trouver la parade pour faire taire ses détracteurs. Incapable de travailler au poste bas par un manque de musculature sur le haut et bas du corps, l'intérieur peut compter sur sa science du placement et sa mobilité. Il n'hésite pas non plus à venir déborder son adversaire en 1 contre 1 pour finir près du cercle. Son shoot longue distance lui permet également d'étirer les défenses même s'il n'a pas totalement réglé la mire à la distance NBA pour le moment. Autre aspect sur lequel le pivot va devoir s'améliorer : sa gestion des fautes. Parfois soucieux de vouloir trop en faire en défense, Jaren Jackson part souvent à la faute et ses erreurs l'ont parfois contraint à passer de longues minutes sur le banc de touche. A n'en pas douter, cette discipline viendra au fur et à mesure que la saison NBA avance.
DeAndre Ayton (Phoenix Suns / 15.8 points, 10.1 rebonds, 2.5 passes et 0.8 contres à 59% de réussite au tir en 31 minutes de jeu en moyenne)
Le premier first pick de l'histoire des Suns a de quoi donner satisfaction aux dirigeants de l'Arizona. Deandre Ayton contribue numériquement et assez salement dés ses premières semaines dans la Ligue. Un double-double de moyenne pas si commun chez les rookies et une certaine facilité à contribuer au scoring de différentes manières. Plusieurs interrogations peuvent néanmoins être resorties sur le début de saison de l'ancien joueur de l'université d'Arizona. Sa défense est l'élément qui revient le plus fréquemment sur la table. Son placement mais surtout son envie, ou plutôt sa non-envie, peuvent laisser pantois. Le contexte est à prendre en compte également. Observez plutôt la rennaissance de Tyson Chandler aux Lakers. La question de ses stats flateuses au sein d'une équipe qui n'a remporté que quatre rencontres depuis le début de la saison sont aussi à relativiser. Encore une fois, le personnel autour du pivot n'aide pas non plus à gagner des matchs. Pour notre ami Deandre Ayton, ça sera notamment au niveau du comportement dans sa propre moitié de terrain que le conseil de classe s'attardera au second trimestre. Implication et concentration seront exigées.
Wendell Carter Jr (Chicago Bulls / 11.4 points, 7.4 rebonds, 2.2 passes et 1.6 contres à 47 % de réussite au tir en 26 minutes de jeu en moyenne)
Wendell Carter Jr n'est pas le rookie dont on a le plus parlé en ce début de saison et pourtant, le garçon mérite cependant qu'on s'attarde sur son cas tant les fans des Bulls tombent en amour pour ce joueur au fil des semaines. Catalogué de joueur très cérébral et posé, celui qui a failli intégrer l'université d'Harwvrd plutôt que celle de Duke s'est tout de suite offert une place de titulaire. Parmi les meilleurs défenseurs de la cuvée avec Jaren Jackson Jr, Wendell Carter Jr fait preuve d'une maturité et d'un QI basket rares pour son âge. Il excelle notamment au niveau de son placement qui lui permet de réaliser toutes ces petites choses qui ne sont pas perceptibles au premier regard. Vous pouvez ajouter à cela des moves solides et diversifiés en attaque, alternant entre shoot à mi-distance et hook des deux mains, et vous obtenez d'ores et déjà un joueur des plus complet. Comme pour son collègue JJJ, Carter se retrouve malheureusement trop souvent en foul trouble. Un problème que Deandre Ayton ne connaît pas mais il faudrait pour cela que le monsieur daigne défendre afin de connaître ce genre de mésaventure. WCJ fait partie de ces joueurs discrets qui pourraient bien faire des ravages dans les années à venir. Sa courbe de progression sera très intéressante à suivre.
Shai Gilgeous-Alexander (Los Angeles Clippers / 10.8 points, 3.3 rebonds, 3 passes à 47% de réussite au tir dont 35% à 3pts en 27 minutes de jeu en moyenne)
La concurrence aux Clippers ne laissait pas beaucoup d'espoirs à Shai Gilgeous-Alexander en terme de temps de jeu. Malgré tout, l'ancien Wildcat a su saisir sa chance en faisant preuve de sérieux et d'application afin de réaliser des prestations solides et de rendre la confiance que Doc Rivers lui a accordée. Une chose loin d'être évidente quand on connaît la réticence du coach des Clippers à faire jouer ses rookies, Jerome Robinson pourra vous en toucher quelques mots. Polyvalent, Shai sait faire beaucoup de choses sur un terrain de basket : un drive par ici, une interception par là suivie d'un éclair de génie à la passe. SGA se pose comme un des rouages et des artisans du chouette début de saison des Clippers. Los Angeles a probablement trouvé en lui un successeur honnête à Chris Paul, pour le moment. Oui car l'albatros des Clippers n'a certainement pas fini de vous surprendre.
Pour la section à venir, j'ai choisi de faire une revue d'effectif en vrac, afin que chacun d'entre vous y trouve son compte. Le fruit du hasard a fait (pas du tout c'était un choix purement subjectif de ma part) que cette mention passable regroupe quelques bestiaux physiques de cette cuvée de draft. Après des débuts compliqués liées à l'ambiance au sein du vestiaire des Cavs, Collin Sexton semble enfin avoir trouver son rythme. Agressif et désireux de montrer son envie de bien faire, l'ancien joueur d'Alabama donne ses trippes sur le parquet et prend un malin plaisir à rendre la vie infernale au meneur adverse. Sa titularisation a fait office d'envolée libératrice et le gamin est désormais bien décidé à nous montrer tout son talent.
Autre phénomène physique de la dernière draft qui a connu des débuts en demi-teinte, Marvin Bagley III. Au sein de Kings surprenants qu'on attendait clairement pas à ce niveau, les débuts de Bagley nous laissent sur notre faim. Certes, les stats sont présentes (13 points, 6 rebonds et 1 contres) mais son impact sur le jeu reste néanmoins sommaire. Les deux pistolleros que sont Fox et Hield ne laissent que très peu de miettes et il est difficile en ce début d'exercice de s'imposer pour le rookie. Ses récentes performances amènent à penser que les choses sont en train de changer, à confirmer.
Enfin, comment ne pas terminer cette mention orientée principalement sur le physique en s'intéressant au freak de cette draft, Mohamed Bamba. Les quelques prémices entrevus sur les capacités défensives du jeune homme ont de quoi nous faire saliver. Long, mobile et surtout long, Mo Bamba a déjà renvoyé certains joueurs de la Ligue à leurs études. Le diamant est encore brut de décoffrage en attaque mais le temps fera le reste, à n'en pas douter.
Passons désormais aux joueurs qui nous ont surpris en ce début de saison. Mitchell Robinson est l'une des rares satisfactions du Madison Square Garden cette saison. Le mot surprise est peut être légèrement exagéré pour un pivot dont la hype était présente avant la draft alors que ce dernier n'avait même pas évolué dans une équipe NCAA la saison dernière, préférant s'entraîner individuellement. Comme pour Mo Bamba, New York est entrain de voir la possible éclosion d'un potentiel défensif dingue. Doté de bras immenses et d'épaules massives, Mitchell Robinson a d'ores et déjà repoussé plus d'une pénétration adverse de façon autoritaire. En attaque, Robinson se contente de catch les ballons en l'air et c'est tout ce qu'on lui demande. New York est gâté puisqu'une autre belle surprise est l'avènement d'Allonzo Trier. Non drafté, ce sont les Knicks qui lui ont donné sa chance alors qu'il sortait de 3 années à l'université d'Arizona. Meneur athlétique, il excelle dans la maîtrise du pick-and-roll et dans l'art de l'isolation. A tel point qu'on le surnomma rapidement Iso Zo après quelques matchs seulement, belle reconnaissance pour un joueur non-drafté. Il se révèle également être un excellent shooteur (39% de réussite derrière l'arc) ce qui n'était pas vraiment le cas à sa sortie de fac. Il y a quelques heures, on a appris que le front-office des Knicks lui offrait un contrat de 2 ans. Une juste récompense pour un gamin à qui on a tendu la main et qui ne s'est pas privé pour en faire bon usage.
Quelles belles surprises furent également les rookies Josh Okogie et Hamidou Diallo. On ne donnait pas chère de la peau du premier, tombé sous l'égide de Tom Thibodeau, réputé pour donner très peu de temps de jeu à ces rookies. Les soucis avec Jimmy Bulter ont fait que le joueur américano-nigérian a intégré la rotation de Thib's et de fort belle manière, puisqu'il produit des choses intéressantes sur le parquet grace à son physique et sa capacité à réaliser diverses choses sur un terrain de basket. Pour le second, c'est du Sam Presti dans le texte. Un ailier athlétique et longiline, proche du freak, d'ores et déjà bon défenseur et capable de contribuer en attaque. Même si son temps de jeu est en légère baisse depuis quelques matchs, Hamidou Diallo a vite convaincu Billy Donovan.
Place désormais aux mauvais élèves, attention les coups de règles sur les doigts vont fuser.
Blessé durant l'intégralité de la saison dernière, Harry Giles arrivait avec une bonne grosse dose de hype à l'entame de la saison. Auteur d'une Summer League et d'une pré-saison prometteuse, les fans des Kings fondaient beaucoup d'espoirs sur l'ailier-fort. Des débuts compliqués ont vite mené le rookie sur la touche. De plus, les Kings ont réalisé des débuts surprenants et sont désormais envieux de pouvoir s'intercaler dans la course aux playoffs. Il n'y a donc pas de place pour une quelconque patience concernant Harry Giles. La seule et unique apparition de Harry en G-League avec les Stockton Kings (30 points en 23 minutes) a démontré que sa place n'est clairement pas là-bas. Il va juste falloir faire preuve de patience, son heure viendra.
Si Giles dispose d'au moins quelques miettes pour tenter de gagner sa place, on ne peut pas en dire autant de Jerome Robinson. Un temps de jeu famélique pour l'ancien joueur de Boston College qui n'a pris part qu'à 8 matchs depuis le début de saison. Sa sélection dans la lottery au soir de la draft était une surprise et un pari tenté par Jerry West. Le joueur ne semble pas avoir convaincu son monde et la concurrence est rude sur les postes de guards aux Clippers, d'autant que Jerome ne peut jouer qu'au poste d'arrière, ce qui limite les possibilités. On ne devrait pas apercevoir Jerome Robinson à maintes reprises cette saison. Ce sera l'occasion pour lui de s'adapter au rythme et à la vie d'un joueur NBA afin de convaincre ses dirigeants l'an prochain.
J'aurai aussi pu vous parler de Donte DiVincenzo qui réalise un joli début de saison en ayant un vrai rôle en sortie de banc chez les Bucks, entre shoot et défense. L'autre rookie des Knicks Kevin Knox effectue également de jolies choses notamment en attaque même si l'ailier a été gené par une blessure au pied notamment. Enfin, patriotisme oblige, mention à Elie Okobo qui nous délivre un début de saison tout à fait honnête dans le marasme des Suns entre G-League, soirée sur le banc ou titularisation. Un semblant de stabilité permettrait certainement à Elie de faire preuve de davantage de constance et de prendre confiance en son basket.
Rendez-vous aux alentours de février/mars pour le second conseil de classe !