5 (fausses) raisons pour lesquelles Devin Booker ne mérite pas d'être un All-Star

5 (fausses) raisons pour lesquelles Devin Booker ne mérite pas d'être un All-Star

Devin Booker - Chris Paul - Phoenix Suns - Zion Williamson - Anthony Davis

Mardi soir, la révélation des remplaçants pour le All-Star Game a laissé comme chaque année certains joueurs on ne peut plus méritants sur le carreau. Parmi les déçus cette année, Devin Booker est encore condamné à attendre un éventuel remplacement sur blessure. Pourtant, on a chez Inside Basket toutes les raisons de penser que Devin Booker ne mérite pas de participer au All-Star Game, ou presque.

Fraichement auréolé de son premier titre de joueur de la semaine, il y a 10 jours de cela, Devin Booker n’aura pourtant toujours pas convaincu les coachs, qu’il ne cesse de traumatiser par ses performances, de sa légitimité à participer au All-Star Game. Encore, après 4 années à figurer parmi les tout meilleurs arrières de la ligue. Certes, la blessure d’Anthony Davis devrait ouvrir la porte à l’arrière des Suns, mais la réalité est ailleurs. Devin Booker n’a toujours pas convaincu au sein d’une ligue qu’il ne cesse de dominer. Une anomalie, avec des arguments de plus en plus difficiles à entendre chez ses détracteurs.

 

  • IL NE GAGNE PAS ASSEZ DE MATCHS

 

C’est l’argument qui a été le plus souvent rapporté aux oreilles de Devin Booker lors des 5 dernières années. Toute la communauté NBA s’accorde globalement pour dire qu’il est un  attaquant d’élite, parmi les meilleurs de la ligue, mais on lui a toujours reproché son manque de victoires. Un argument en effet incontestable lors de ses 4 premières saisons dans la grande ligue. Devin Booker n’a jamais terminé une saison avec un bilan positif, et il n’a jamais participé aux playoffs non plus. Problème, cet argument n’est plus vraiment au gout du jour en 2020/2021. Bien aidé par l’effectif le plus profond vu à Phoenix depuis une décennie, Devin Booker est désormais le leader d’un navire insubmersible qui, après une quinzaine de matchs de réglage, est devenu digne du Black Pearl. Aujourd’hui, les Suns possèdent le 4ème meilleur bilan de la ligue avec 20 victoires et 10 défaites, soit autant de revers que les Lakers et les Clippers. Les Phoenix Suns sont des candidats assumés au titre. Pourtant, Devin Booker n’a toujours pas été choisi pour ce All-Star Game. Ce qui fait de lui le premier joueur de l’histoire dans une équipe parmi le Top 4 de la ligue à marquer au moins 24 points par match, avec au moins 50% au tir et 38% à trois points… non-selectionné pour le All-Star Game. Incompréhensible.

 

  • UNE éQUIPE DU CALIBRE DE PHOENIX N’A LE DROIT QU’à UN SEUL ALL-STAR

 

Alors certes, Devin Booker remplit toutes les cases pour être éligible à un All-Star Game mais soyons réalistes, une équipe du standing de Phoenix ne mérite pas de placer 2 de ses joueurs à la grande fête du Basket ! Certes, les Suns possèdent le 4ème bilan de la ligue, mais aussi le 4ème bilan de la conférence Ouest. Cependant, tout ce qui les sépare des Clippers et des Lakers sont 600 kilomètres, géographiquement, mais surtout 3 matchs de retards dus aux mesures anti-Covid en vigueur parmi les Suns le mois dernier qui a retardé leur calendrier. Mais en théorie, les Suns ont donc bel et bien le même bilan que les superteams d’Hollywood. Problème, il semblerait que la NBA soit toujours intimement attachée à ses gros marchés. Ici, ce sont les coachs qui se laissent influencer par les sirènes de ces grandes villes en l’occurrence. Le Jazz, petit marché mais meilleur bilan de la ligue, obtient logiquement 2 All-Stars. Mais derrière, ce sont les Lakers, Clippers, Sixers et Nets qui obtiennent chacun 2 ou 3 All-Stars pour les derniers cités sans le moindre problème. Ici, Phoenix est la seule exception parmi le Top 6 de la ligue, seule équipe à n’avoir droit qu’à un seul ticket pour le All-Star Game. Heureusement, aucun statut de privilégié n’est accordé au-delà du Top 6 de la ligue. Boston, 15ème bilan de la ligue, n’obtient pas du tout 2 All-Stars pendant que Indiana et Toronto, devant eux, n’en obtiennent aucun. Si Devin Booker était un joueur des Celtics, alors il serait un All-Star grâce à la taille du marché qu’il représente et ce, quitte à offrir 3 All-Stars à une équipe médiocre. C'est peut-être faux, mais c'est le message envoyé.

 

  • IL EST MOINS MéRITANT QUE CHRIS PAUL

 

Mais soyons-fous, acceptons la théorie selon laquelle, Phoenix n’aurait par ses performances accès qu’à une seule place pour son roster qui reste sur 10 victoires lors de ses 11 derniers matchs. Alors en effet, Chris Paul mérite entièrement sa place ! Il la mérite entièrement tant il est bien meilleur que Devin Booker. Après tout, cet idiot de Booker était incapable de gagner des matchs avant l’arrivée du Point God à Phoenix cette saison. Mais posons-nous cette simple question : Quel joueur est indispensable à la réussite offensive de Phoenix aujourd’hui ? Il s’agit de Devin Booker. Chris Paul, aussi dominant soit-il, marque tout simplement près de 10 points de moins que son arrière en moyenne, avec 3 petites passes supplémentaires par match et des pourcentages identiques. CP3 fait un bien fou dans la Vallée du Soleil, mais il n’est pas responsable majoritairement du succès offensif de l’équipe. Il faut cesser cette narration qui voudrait que l’arrivée de Chris Paul a tout changé chez les Suns. Non, ce qui a changé cette saison, c’est l’excellence défensive collective des Suns qui n’avait jusque-là jamais été présente en sa présence. Devin Booker et ses progrès en défense n’y est d’ailleurs pas étranger. De l’autre côté du terrain, Chris Paul est un lieutenant expérimenté idéal mais le patron affirmé est bien Devin Booker, seul joueur du Top 15 des meilleurs marqueurs de la ligue absent du All-Star Game.

 

  • PARCE QUE LES RèGLES CHANGENT !

 

Dès qu’il s’agit de Devin Booker, les règles pour mériter sa place au All-Star Game changent instantanément. C’est comme ça, c’est la fameuse nouvelle règle spécial Suns. On ne veux surtout pas tirer à boulets rouges sur un Chris Paul on ne peut plus méritant, mais on comprend mal tous ces entraîneurs qui ont décidé de voter pour lui plutôt que pour un Devin Booker meilleur offensivement en tous points ; Un Devin Booker sur le point de remporter le titre de joueur du mois de Février. C’est comme si pour ces fameux entraîneurs électeurs, et pour bon nombre de médias ces dernières semaines, on ne jugeait plus une sélection au All-Star Game sur la saison en cours mais sur la carrière d’un joueur. C’est comme si toute la communauté NBA ne voulait surtout pas risquer de se fâcher avec le président de l’association des joueurs, essentiel d’avoir dans sa poche à l’heure de discuter de gros billets. Lorsque Devin Booker faisait des statistiques excellentes dans une équipe qui perdait on lui demandait de gagner des matchs pour gagner sa place au All-Star Game. Maintenant qu’il gagne des matchs avec les mêmes statistiques, on lui dit qu’il passe derrière un homme aux statistiques bien moins impressionnantes. Nouvelle règle.

 

 

  • PARCE QU’UNE PLACE AU ALL-STAR GAME SE JOUE à LA HYPE

 

Alors acceptons le principe selon lequel Chris Paul, dieu absolu du Basket, soit un personnage intouchable dans le paysage des étoilés, Devin Booker n’avait-il pas une place à prendre ailleurs parmi ces 7 noms choisis pour être remplaçants au All-Star Game ? Immédiatement, tous nos regards se dirigent vers la Nouvelle-Orléans. Ces terrifiants Pelicans, véritable rouleau compresseur d’une conférence Ouest où ils ont gagné 13 de leurs 30 matchs. Forcément, le 11ème de la conférence Ouest ne pouvait se priver d’un All-Star. Il s’agit de Zion Williamson et de ses 25 points par match. En clair, Zion Williamson a réussi dès sa première bonne saison ce qui a toujours été refusé à Devin Booker : Dominer offensivement dans une équipe faible pour être selectionné au All-Star Game. Ici aussi, les règles changent selon le nom sur le maillot. Même au sein des coachs de la ligue, on ne veut pas froisser l’enfant chéri mis en avant par la grande ligue, au point de lui accorder un privilège toujours banni à Phoenix. Pourtant, Zion Williamson a bien les mêmes défauts défensifs tant sa protection d’une raquette peut parfois s’apparenter à une blague. Mais pour lui, on ne lui reproche pas la faiblesse de son équipe, chose maintes fois répétée à Booker. Pendant ce temps, Devin Booker va empiler une troisième saison à plus de 24 points par match sans sélection au All-Star Game, un autre record dans l’histoire NBA.

 

‘’De toutes façons je suis condamné’’ chante le rappeur Youv Dee dans son excellentissime dernier projet sorti le 5 Février dernier. Une phrase qui doit résonner dans l’esprit de Devin Booker à l’heure actuelle car, comme le dit l’artiste Francilien, c’est bel et bien la même toute l’année pour la Star des Suns. Devin Booker est le joueur le plus irrespecté de la ligue depuis de nombreuses années. A croire qu’il doit faire des grandes statistiques, figurer parmi les meilleures équipes NBA, mais aussi éradiquer la faim dans le monde et inverser le dérèglement climatique pour que peut-être, éventuellement, il soit considéré comme un All-Star indiscutable. C’est ainsi, Devin Booker devra toujours en faire plus que les autres pour obtenir les mêmes privilèges. Une ode au prolétariat qui a tout pour plaire à des fans NBA adeptes d’une culture street où le combat de classe est plus présent que jamais (syndiquez-vous). Dans le fond, cet affront du All-Star Game n’a que peu d’importance dans sa carrière, mais agit comme un formidable révélateur de l’irrespect inévitable que reçoit Booker depuis son arrivée dans la ligue. L’histoire d’un joueur qui, quoi qu’il fasse, verra toujours ses performances remises en question. Face à cela une seule solution pour Booker et sa bande, aller chercher un titre NBA qui manque à Phoenix depuis 1968 et l’arrivée de l’Arizona sur la carte NBA. Les Suns ne s’en sont plus rapprochés d’aussi près depuis plus de 10 ans.