Élémentaire mon cher C.J. Miles ! Si Paul George, dans la peau de Sherlock Holmes, illumine la Ligue par ses prouesses à répétition, C.J. Miles Watson demeure son acolyte qui lui permet d'éclabousser la NBA de sa classe. Les Indiana Pacers, dans ce début de saison, semblent avoir trouvé les ingrédients pour mettre en valeur leur superstar, améliorer significativement leur attaque et conserver une solidité défensive. C.J. Miles est loin d'être étranger à ce renouveau. Pour sa onzième saison au sein de la Ligue, Miles assume un rôle plus important à Indiana, un rôle loin des feux des projecteurs mais ô combien fondamental pour le bon fonctionnement de la franchise du Midwest. Repositionné dans un poste de stretch 4 - poste d'ailier fort qui écarte le jeu pour dégainer à 3 points - C.J. se sacrifie dans l'ombre de Paul George pour le faire briller et permettre aux Pacers de se réinstaller dans les hauteurs de la Conférence Est.
- Dans le Miles
C.J. est toujours dans l'agression, dénote Paul George. C'est ce dont on a besoin lorsqu'on joue small ball. À chaque fois, il doit mettre le feu aux ailiers-forts adverses.
Utilisé en poste 4 dans le système des Pacers, l'ancien joueur des Cavs et des Jazz endosse son nouveau rôle à merveille. En effet, C.J. Miles joue actuellement le meilleur basket de sa carrière. Du haut de son 1m98, le natif de Dallas compense son déficit de taille et de poids à son nouveau poste par sa mobilité, son adresse et son agressivité. Ainsi, en l'espace de 29,2 minutes de jeu, CJ Miles compile 15,4 points à 43,2% au shoot et un fameux 41,3% à 3 points. Son True Shooting Percentage - mesure de l'efficacité au shoot pondérée entre les tirs à 2 et 3 points ainsi que les lancers-francs - atteint même les 59,7%. À titre de comparaison, celui de Klay Thompson est de 59%, celui de Paul George de 58,4% et enfin celui de LeBron James de 56,9%.
Si Stephen Curry demeure de loin le meilleur shooteur à 3 points de la Ligue avec ses 5,2 paniers longue distance réussis en moyenne sur un match, C.J. Miles accompagne sur le podium son coéquipier Paul George (3,3 paniers à 3 points par match) pour être à égalité avec Klay Thompson avec 3,1 tentatives réussies en moyenne au cours de chaque rencontre. De quoi situer la performance de cette assassin silencieux, loin des feux des projecteurs braqués sur les Splash Brothers ou PG13 ! Comme en témoigne ce schéma tiré de basketballreference.com, C.J., en bon intérieur fuyant, marque la plupart de ses points à longue distance en criblant de balles les équipes adversaires notamment depuis son spot préférentiel situé à droite du panier.
- Le clé de voûte du small ball d'Indiana
Dans le nouveau système up tempo proposé par le front office des Pacers, C.J. Miles semble s'épanouir dans la nouvelle mission qui lui est dévolue. Dans une approche reposant sur le spacing et le rythme, C.J. excelle dans ce nouveau rôle d'intérieur fuyant. Néanmoins, il n'est pas un simple stretch 4 qui s'écarte à souhait. L'acolyte de PG13 est un joueur très mobile capable d'attaquer le cercle, ce qui fait de son duo avec Paul George une combinaison létale pour leurs adversaires. Véritable gâchette longue distance, CJ attire les joueurs au périmètre et libère ainsi de l'espace pour le vrai MVP Paul George qui lui rend la pareille. Cette association est d'ailleurs fructueuse statistiquement : lorsque les deux compères sont présents sur le parquet, Indiana marque 9,2 points de plus que l'équipe adverse sur 100 possessions. Outre ce duo dévastateur, c'est l'ensemble de l'attaque des Pacers qui se porte mieux en sa présence. En effet, Indiana inscrit 106 points en 100 possessions lorsqu'il est sur le parquet alors que la franchise du Midwest compile seulement 99 points s'il est sur le banc.
Et que dire défensivement ? De prime abord, la défense d'Indiana est moins perméable lorsqu'il est sur le banc puisque les Pacers encaissent 96,1 points en 100 possessions en son absence contre 102,6 en sa présence. Un différentiel de 6,5 points qui peut paraître énorme si on ne replace pas ces statistiques dans leur contexte. Si Paul George se coltine chaque soir le gratin de la Ligue, il n'en demeure pas moins que, dans son ombre et en toute humilité, C.J. Miles consent à d'énormes sacrifices en affrontant des golgothes chaque soir. Plus costauds et athlétiques, ses adversaires ne shootent pourtant qu'à 45,9%, soit 2,3% de mieux qu'à l'accoutumé où ils tournent à 43,6%. À titre de comparaison, Zach Randolph, une référence à son poste malgré des performances en dent de scie actuellement, oblige les joueurs adverses à tourner à 50% au lieu de 48%, soit une augmentation de 2%. Et que dire de Kevin Love ? All star, feux des projecteurs, machine à statistiques, vrai poste 4 et pourtant sa défense est à des années lumières d'un poste 3 reconverti ailier-fort pour le bien de son équipe. Le joueur des Cavaliers voient ses adversaires shooter à 55,7% quand il défend sur eux, soit 11% de mieux qu'à leur habitude (44,7%) ! C.J. Miles, dans la plus grande indifférence des basketix, réalise des performances solides en défense à un nouveau poste et face à des adversaires plus robustes. Le tout en mettant le feu aux poudres de l'autre côté du terrain pour épauler de la plus belle des manières un Paul George au sommet de son art.
Série Silent Killer :