S'il te plaît, DeMarcus, reviens-nous vite !

S'il te plaît, DeMarcus, reviens-nous vite !

DeMarcus Cousins - New Orleans Pelicans
Crédit photo : USA Today Sports

Le Pelican a été fauché en plein vol cette nuit, victime d'une rupture du tendon d'Achille. Une absence de plusieurs mois qui va priver les fans d'une figure emblématique de la Ligue.

Pour les fans NBA français, certains réveils sont plus durs que d'autres. C'était le cas en tout début de saison avec la blessure atroce de Gordon Hayward. Ce matin, le réveil avait vraiment des allures de gueule de bois avec l'annonce terrible de la fin de saison pour DeMarcus Cousins : rupture du tendon d'Achille sur une action banale où Boogie se bat pour son propre rebond dans une fin de match à couteaux tirés contre les Rockets. La victoire des Pelicans semble presque anecdotique devant la perte immense que représente l'intérieur All Star. Car là où l'on ne peut qu'imaginer ce qu'auraient donné les Celtics avec Hayward, on a déjà eu un gros aperçu de l'impact de DMC à la Nouvelle-Orléans. Dans son prime, Boogie réalisait tout simplement une saison historique, du jamais vu depuis des temps reculés où des pachydermes comme Shaquille O'Neal, Kareem Abdul-Jabbar ou Wilt Chamberlain dominaient dans les raquettes.

 

Combien de fois la tasse de café matinale a failli être échappée devant les stats de la nuit de Cousins : le 22 janvier c'est 44 points, 23 rebonds et 10 passes ! Il faut remonter en 1968 et le grand Wilt pour retrouver une trace d'un tel match de mammouth. Le 26 octobre, ses 41 points, 23 rebonds et 6 passes à plus de 50% aux tirs n'ont plus été réalisés depuis Bob McAdoo en 1976. Cette saison, DMC a cumulé 3 rencontres à 40 points et 20 rebonds, là c'est en 1982 et un certain Moses Malone qu'il faut remonter pour avoir un équivalent. Ironie du sort, Boogie a quitté ses coéquipiers cette nuit sur un triple double, son troisième depuis octobre. Bref, Cousins était dans des standards rarement atteints qui laissent d'autant plus un goût d'inachevé. Sans avoir fait des études de médecine, on sait très bien que le retour d'une telle blessure est très long et peut laisser des séquelles physiquement, qui plus est chez un big man de 2m11. Reverra-t-on encore ce Boogie là quand il reviendra sur les parquets ? Rien n'est moins sûr...

 

Le tendon d'Achille, une blessure éponyme du héros antique de la Guerre de Troie, qui n'a jamais aussi bien porté son nom, tant la carrière de DMC prend des allures de tragédie grecque. Fauché en plein prime, Cousins allait certainement découvrir les playoffs pour la première fois de sa vie. Une post-saison qui fait défaut à son C.V. malgré ses 535 matchs de saison régulière. New Orleans a un bilan actuel de 27 victoires et 21 défaites pour une sixième place à l'Ouest. L'effectif bancal de NOLA commençait à prendre son envol, en grande partie grâce aux performances de DMC. Son duo avec Anthony Davis était une alternative au small ball archi-dominant de la Ligue, une autre façon de voir les choses, salvatrice pour la pluralité de ce sport. Malheureusement, il faudra encore attendre pour savoir si ce duo de colosses pouvait régner sur la NBA. Comme Janus dans la mythologie, ce monstre à deux têtes, est tourné vers le passé et l'avenir : AD et DMC ont rappelé aux spécialistes cette saison que le basket pouvait être dominé par des big men. Mais, ce tandem sera-t-il de nouveau réuni dans le futur ? Là encore, rien n'est moins sûr...

 

La situation contractuelle de DeMarcus Cousins fait naître toutes les hypothèses. Free agent cet été, la blessure de l'intérieur intervient au plus mauvais moment, le mettant dans une situation plus précaire pour renégocier son contrat. En route pour décrocher le jackpot maximum que ce soit à NOLA ou ailleurs, Boogie risque de recevoir un chèque moins conséquent que prévu. Une injustice de plus dans ce drame. Quant aux fans de la balle orange, son absence va créer un grand vide. Grande gueule devant l'éternel, DMC est un joueur intense qui vit sa passion à 200%. Un personnage clivant mais indispensable dans la bienséance ambiante de la NBA. A l'instar des Charles Barkley ou Rasheed Wallace en leur temps, Boogie est une figure populaire que l'on aime détester. Alors s'il te plaît, DeMarcus, reviens-nous vite !