Minnesota Timberwolves 2021-2022 : Le soleil se lève-t-il enfin ?

Minnesota Timberwolves 2021-2022 : Le soleil se lève-t-il enfin ?

Minnesota Timberwolves - Karl-Anthony Towns - D'Angelo Russell - Anthony Edwards

A près d'un mois avant le début de la saison régulière, les Minnesota Timberwolves reprennent leur chemin de croix pour retrouver les sommets de la NBA. Avec un effectif jeune et talentueux, les Wolves vont-ils voir le soleil se lever ?

  • La saison 2020-2021

 

Avec leur numéro 1 de draft, Anthony Edwards, les Wolves espéraient une saison de transition avec leur effectif jeune et talentueux. Les problèmes étaient visibles : une défense faible et un lot incroyable de joueurs ayant besoin de la balle pour exister. Ryan Saunders devait orchestrer un effectif fourni, notamment sur les postes du backourt. Très vite, l'équipe a enchaîné les désillusions. Entre les blessures de Karl-Anthony Towns et de D'Angelo Russell, le duo censé porter cette équipe, les défaites se sont très rapidement enchaînées et la qualification pour les playoffs s'est trop rapidement éloignée.

 

Ryan Saunders s'est fait virer, puis Chris Finch est arrivé sans que cela n'influe sur la courbe des résultats. Le duo Ricky Rubio (mécontent)/D'Angelo Russell ne fonctionnait pas. Le meneur de jeu espagnol a retrouvé de sa superbe lorsque son coéquipier, à l'état d'esprit douteux, s'est blessé. Quelques victoires se sont alors enchaînées bien que l'équipe dut subir une nouvelle désillusion avec la grave blessure de Malik Beasley.

 

Dès janvier, il n'y avait plus rien à jouer. Anthony Edwards s'est alors affirmé comme une future star NBA en multipliant les performances d'exception en fin de saison tandis que Jaden McDaniels (l'autre rookie) s'est révélé comme un excellent défenseur. Ils sont les deux rayons de soleil au sein d'une saison longue et irrégulière, terminée sur un bilan correct, grâce à un style de jeu pratiqué, mêlant un basket offensif plaisant à une défense plus vertueuse. Si elles restent sur l'impression laissée en fin de saison dernière, les ouailles de Chris Finch vont faire un bond en avant la saison dernière. Gare aux impressions de fin de saison d'une équipe qui a perdu toute l'année.

 

  • Les mouvements de l'intersaison

 

Arrivées: Taurean Prince, Pat Beverley

Départs : Ricky Rubio, Jarrett Culver, Juancho Hernangomez

 

  • L'effectif

 

PG : D'Angelo Russell, Patrick Beverley, Jordan McLaughlin

SG : Malik Beasley, Josh Okogie, Jaylen Nowell

SF : Anthony Edwards, Jake Layman

PF : Taurean Prince, Jaden McDaniels, Jarred Vanderbilt

C : Karl-Anthony Towns, Naz Reid, Nathan Knight

 

  • Le cinq majeur

 

PG : D'Angelo Russell SG : Anthony Edwards SF : Taurean Prince PF : Jaden McDaniels C : Karl-Anthony Towns

 

Le cinq majeur pourrait présenter certaines surprises. A la mène, D'Angelo Russell sera le dépositaire du jeu. En espérant qu'il ne soit pas autant blessé que la saison précédente car son intégration dans sa nouvelle équipe n'est guère évidente depuis son arrivée, il y a un an et demi. Alors qu'il est censé former un duo de choc avec Karl-Anthony Towns, les deux joueurs n'ont guère eu le temps de passer du temps sur les terrains ensemble et leur complicité ne saute pas aux yeux. D'Angelo Russell était un All Star il y a deux ans mais n'était-ce pas un concours de circonstances favorable ? L'année dernière, l'équipe tournait presque mieux avec Ricky Rubio à la mène dans le cinq majeur. Ses meilleures performances ont eu lieu en sortie de banc. S'il arrive en pleine forme, il doit prouver qu'il est une star en NBA avec des performances d'exception. Capable de scorer à outrance, il doit s'améliorer dans la distribution mais sa relation sur le pick-and-roll avec Towns peut provoquer des débats. Il y eut quelques passages prometteurs en fin de saison dernière. Il faut espérer que ce n'était pas éphémère. A ses côtés, Anthony Edwards n'a pas cessé de progresser durant sa première saison, s'affirmant comme un scoreur d'élite malgré une sélection de tirs douteuses et des choix aléatoires. S'il purifie son jeu, qu'il provoque davantage de fautes, il peut s'épanouir en tant que deuxième porteur de balle. A lui de gommer toutes ses imperfections. Sur quelques séquences, il crée pour les autres. Capable de prendre le jeu à son compte, il doit poursuivre sa progression en se montrant plus concerné défensivement pour gommer les défauts d'un Russell faiblard de ce côté du terrain.

 

A l'aile, Taurean Prince, fraîchement arrivé, devrait être titularisé. Joueur de devoir par excellence, il possède un profil de 3 and D recherché. Il a livré des belles prestations à Cleveland l'année dernière. Dans cette équipe, il aura un rôle dédié à défendre sur les meilleurs attaquants adverses. Physique, il n'est pas un stoppeur d'élite mais il connaît son rôle dans une équipe qui devra engranger davantage de victoires la saison prochaine. A ses côtés, il y a fort à parier que Chris Finch titularise Jaden McDaniels. Le jeune joueur, rookie la saison dernière, peut être la clé de voûte de la réussite du cinq majeur de cette franchise. Il a gagné ses minutes par son intensité et sa défense. Encore jeune, il n'a pas peur de se confronter aux meilleurs attaquants adverses. Capable de les limiter grâce à son physique tout en longueur, il lui arrive de subir face à des athlètes d'élite. Sa capacité à contrer est impressionnante grâce à ses bras tentaculaires. Il doit progresser au scoring pour incarner une menace fiable pour ses adversaires. Ses 36% à trois-points de la saison dernière laisse penser qu'il peut écarter le jeu. Avec un temps de jeu gonflé, il devra prendre davantage de rebonds et limiter les fautes aux côté d'un KAT qui se doit une revanche.

 

Quel est le véritable niveau de Karl-Anthony Towns ? La question mérite d'être posée depuis ses débuts dans la ligue. Machine à stats, l'intérieur n'a jamais fait gagner son équipe malgré son immense talent. Capable de tout faire en attaque, que ce soit scorer de toutes les positions, de driver voire même de passer, il est souvent trop soft et ses statistiques se font dans le vide. En défense, il n'est jamais très concerné et il peut se faire manger face à des joueurs motivés au rebond... Pour franchir cet ultime palier, il doit gagner en leadership car les observateurs le considère comme une star ! A lui de prouver qu'il en est vraiment une.

 

  • Le banc

 

Sur le banc, Patrick Beverley est arrivé pour faire profiter cette jeune équipe de son état d'esprit et de sa défense derrière D'Angelo Russell. En perte de vitesse du côté des Clippers, le chien de garde doit prouver qu'il n'est pas fini lors de la prochaine saison. Souffrant de nombreuses limites offensives, il doit montrer qu'il peut s'occuper des meilleurs meneurs adverses tout en étant (pour une fois) exemplaire dans l'attitude. Sinon, il pourrait devenir le troisième meneur de l'équipe derrière le solide Jordan McLaughlin. Précieux à la création depuis son arrivée en NBA, le joueur n'a jamais déçu lorsque son coach a fait appel à lui.

 

Sur les postes d'arrières, Malik Beasley, signé à prix fort il y a deux saisons, devrait être sur le banc pour s'affirmer comme un sixième homme d'élite. Capable de prendre feu, il ne doit revenir de blessures qu'en cours de saison prochaine. Véritable machine à scorer, il incarne une plus-value offensive incroyable pour une second unit en NBA. Josh Okogie, toujours solide obtiendra également des minutes sur les postes 2 et 3. Bon défenseur, il apporte son scoring grâce à son physique. Jake Layman est l'autre option sur le poste 3. Shooteur exclusif, c'est léger pour faire face à certains ailiers adverses.

 

Sur le poste d'ailier-fort, Jarred Vanderbilt, bon scoreur, est la principale rotation de Jaden McDaniels tandis que Naz Reid, intérieur besogneux est le remplaçant de Karl-Anthony Towns. La dernière option s'appelle Nathan Knight, qui peut couvrir les postes 4 et 5.

 

  • Le joueur à suivre : Karl-Anthony Towns

 

Après une saison 2020 marquée par de nombreux évènements ayant impacté son rendement (et sa présence) sur les terrains, la saison 2020/2021 de KAT fut plutôt morne. Blessé, puis de retour dans une équipe en pleine série de défaites, il n'a jamais réussi à trouver le rythme malgré des statistiques toujours aussi impressionnantes. Toujours aussi juste, il n'a jamais rien forcé offensivement.

 

Et si le principal reproche qu'il faut lui faire n'était pas là ? Karl-Anthony Towns marche sur de nombreux adversaires grâce à sa panoplie au poste et sa capacité à s'écarter, sans jamais éblouir la box score. Il mériterait d'être davantage responsabilisé (ou de saisir les opportunités) dès qu'il domine. Avec lui, Minny possède un joueur d'élite sur le plan offensif mais semble le sous-utiliser. Il doit gagner en leadership et prouver qu'il peut être un leader vocal sur le terrain, capable de tirer ses coéquipiers avec lui. Enfin, il est impératif qu'il s'implique en défense et fasse les minimas, même si ce n'est pas son point fort. Capable d'être intéressant sur quelques séquences, il s'oublie à de trop nombreuses reprises de ce côté du terrain.

 

  • Les plus

 

Une base solide : Entre Russell, Edwards, Prince, Beverley, Beasley, Okogie, Prince ou Towns, les Minnesota Timberwolves possèdent une base solide. Avec des profils variés sur des postes clés, ils ont une profondeur de banc intéressante et l'effectif semble relativement profond. Sur le papier, les profils peuvent s'entendre. Mais l'année dernière a prouvé que le simple papier ne signifiait rien.

 

Une armada offensive : Avec le trio Russell/Edwards/Towns (sans oublier Beasley), les Wolves ont un trio d'attaque d'exception. Les trois joueurs ont des qualités différentes qu'il serait intéressant d'utiliser avec efficacité. Si les trois parviennent à accorder leur partitions sans se marcher sur les pieds, certaines soirées pourraient être compliquées pour leurs adversaires.

 

  • Les moins

 

Un coaching staff qui interroge : Chris Finch a réalisé du bon travail avec notamment une bonne série en fin de saison dernière. Mais est-ce vraiment le coach qu'il faut à cette équipe ? Un coach plus expérimenté aurait pu être intronisé pour exploiter au maximum le potentiel de cette jeune équipe. Si l'année débute mal, il y a fort à parier que la direction des Wolves le fasse sauter de son siège.

 

L'état d'esprit : Dans cette équipe, chaque joueur semble penser à lui avant de penser au collectif. Le duo Russell/Edwards est fondamentalement est un gouffre à ballons, capable d'avoir des grosses oeillères les mauvais soirs. Avec Beasley sur le banc, c'est encore pire. Towns n'est pas un leader et les autres ont grandi dans cette pouponnière morose. Est-ce que cette équipe possède un état d'esprit de vainqueurs. Cela fait plusieurs saisons qu'il ont prouvé que ce n'était pas le cas.

 

Les forwards : Sur les postes 3 et 4, la rotation est un peu légère face à des équipes armées. Il faudra compter grandement sur la progression interne de Jaden McDaniels mais c'est soft face à certaines franchises.

 

  • L'avis de la rédaction

 

Il existe deux mondes alternatifs quand on évoque les Wolves.

 

Celui de l'optimisme, dans lequel tout se goupille parfaitement, les joueurs se trouvent, le style de jeu est clair et les rotations lisibles avec une nouvelle mentalité insufflée par Patrick Beverley. Celui-ci est beau, Towns est All-Star et les Wolves jouent le play-in en s'affirmant comme une équipe spectaculaire autour de son trio d'attaque.

 

Dans l'autre, la saison débute bien mal avec un enchaînement de défaites, des joueurs blessés et un coaching illisible. Résultat, il n'y a plus rien à jouer dès le mois de décembre.

 

Nous coupons la poire en deux avec une équipe irrégulière capable de s'accrocher à la lutte pour la place en playin une grande partie de la saison sans que cela ne se concrétise.

 

  • Bilan

 

34 victoires/48 défaites