Michael Jordan :''James Harden ne fait pas ces chiffres par hasard''

Michael Jordan :''James Harden ne fait pas ces chiffres par hasard''

Michael Jordan - Adam Silver

Qui dit évènement exceptionnel dit invités exceptionnels. La NBA a profité de la présence des Charlotte Hornets à Paris pour inviter leur propriétaire à s’exprimer en marge du match aux côtés de Adam Silver et Marc Lasry, voici ce qu’il fallait retenir de leur conférence de presse commune.

Adam Silver : Comme vous le savez tous, la France est l’un des plus grands marchés du basket-ball dans le monde. Je pense qu’ils sont disproportionnellement représentés au vu de leur population dans la NBA. Nous avons 10 ou 11 français, selon votre façon de compter les joueurs de G-League, qui jouent en NBA et comme vous le savez, certains font partie de nos tous meilleurs joueurs. Nous l’avons mentionné hier et nous tenons à le rappeler aujourd’hui. Nous allons revenir l’année prochaine. Ce sera deux équipes différentes mais en Janvier prochain, nous reviendrons dans cette superbe salle, et je peux vous dire que nous sommes déjà chargés de toutes parts par les autres équipes NBA. Milwaukee et Charlotte se sont portés volontaires pour revenir mais comme je l’ai dit, ce sera le tour de deux autres équipes !

 

Michael Jordan : Je remercie Adam et Marc Lasry pour nous permettre de participer à cette fête. Les Charlotte Hornets cherchent toujours des opportunités de répandre leur fan base, et nous donner cette opportunité de venir jouer à Paris est un vrai honneur. Je n’étais pas revenu pour du basket depuis 23 ans et le McDonald’s Open, c’est donc une grande fierté de pouvoir venir joueur ici. Les parisiens ont été incroyables. Merci de nous avoir accueilli, et on a déjà hâte de revenir. 

 

Michael, on sait que vous avez été très présent à Paris depuis la fin de votre carrière. Quel a été votre part de responsabilité dans la décision d’organiser un match à Paris ?

MJ : J’ai juste participé. Je pense qu’Adam Silver a fait du bon boulot en expandant la notoriété de la NBA. Notre fan base a explosé. On voit de plus en plus de joueurs français venir aux U.S.A comme l’a dit Adam. Mon impact a été de venir, et de montrer à quel point ce sport est spécial. Je pense que vous pouvez le voir ce soir également de la part de mes joueurs comme de ceux de Milwaukee. Ce sport a atteint son plus haut niveau historique. Les fans commencent à comprendre à quell point ce sport est spécial. 

 

Michael, LeBron vous a dépassé dans plusieurs catégories statistiques ces dernières années, comment voyez-vous personnellement l’héritage qu’il est en train de construire ? Mérite-t-il une place dans la conversation pour le GOAT ?

MJ : De qui parlez-vous ? Excusez-moi ? Qui ? (Rires) Est-ce qu’il joue au Basket ? Je ne sais pas s’il joue… (Rires). Je pense que nous avons joué dans deux époques différentes. C’est un joueur incroyable, l’un des meilleurs au monde si ce n’est le meilleur au monde. Je sais que c’est naturel pour vous de comparer les époques et cela va continuer. Je suis un fan de ça. J’adore le voir jouer. Mais comme vous pouvez le voir, notre ligue continue de grandir avec des joueurs très talentueux. Il a posé son empreinte sur le basket. Il va encore continuer pendant quelques temps mais lorsque vous commencez les comparaisons. Ce n’est qu’une unité de mesure, que je prends avec un petit grain de sel. C’est un grand joueur sans l’ombre d’un doute.

 

Ma question n’est pas liée à Paris mais à l’Afrique. Est-ce que la NBA va bientôt organiser un match de saison régulière sur le continent africain comme celui-là ?

Adam Silver : Nous n’avons aucun plan pour le moment pour jouer un match en Afrique, que ce soit en présaison ou en saison régulière. Lors des dernières intersaisons, on a essayé de jouer avec des groupes de joueurs, que ce soit à Dakar ou à Johannesburg par exemple. On ramène un groupe de joueurs, pour qu’ils puissant rencontrer la communauté et faire plus d’activités sur ce marché. Ces matchs, de saison régulière comme de présaison sont très difficiles à organiser car le calendrier est très serré. Je pense qu’on aura un meilleur impact en ne venant que l’été pour l’instant.

 

Michael à propos de votre marque. Zion Williamson vient de faire ses débuts en NBA et il a signé avec Jordan Brand. Qu’est-ce qui a fait qu’il était un athlète que vous vouliez absolument signer ?

MJ : Ce n’est pas que moi ! La NBA aussi a beaucoup de chance d’avoir un jeune homme si talentueux qui montre une telle passion pour le basket. C’est quelque chose de difficile à obtenir. On a vu Zion comme un joueur d’impact qui ramènerait une énergie particulière au basket, et on peut l’aider dans ce sens avec nos différentes stratégies marketing. C’était une grande opportunité pour nous. On a beaucoup de chance qu’il nous ait choisis, et on va exploiter chaque opportunité d’expandre sa marque aux consommateurs tout en mettant en avant sa personnalité et ses qualités de basketteur. Au final, on ne peut pas jouer au basket pour lui, mais on sent qu’il nous offre une opportunité de mettre ses talents en avant, ça sera notre part du boulot. C’est un superbe partenariat. Ce que vous avez vu l’autre soir est un avant-goût de ce qu’il va faire dans le futur. Il a encore beaucoup de progrès à faire, mais sa façon de voir le basket est géniale pour la ligue. Ce n’est pas génial que pour Jordan Brand. 

 

Monsieur Jordan, quels sont vos cinq meilleurs joueurs européens de tous les temps ?

MJ : Est-ce qu’on a vraiment le temps pour ça ? Vous allez me faire tester ma mémoire. Toni Kukoc est le numéro un, tout le monde sait pourquoi. Drazen Petrovic ensuite, puis Arvydas Sabonis…. Est-ce qu’on peut revenir là-dessus plus tard ? Il y a beaucoup de joueurs à passer en revue. Tous ces joueurs venant d’Europe ont laissé leur empreinte en NBA et essayer d’en placer un avant un autre, ça prend plus de temps qu’une simple conférence de presse !

 

Même si la ligue a repoussé son plan de réforme du calendrier et de tournoi en pleine saison pour la réunion des propriétaires et leurs votes en Avril prochain, quelle est votre niveau de confiance pour que ce projet se réalise lors de la saison 2021-2022 ?

AS : Les dernières tendances vont dans le bon sens. On a pris la décision collective que nous devons continuer à étudier toutes les possibilités nous permettant de faire des changements dans le calendrier. L’une des choses qui revient le plus souvent de la part des équipes est que nous avions envie de faire une expérience unique lors du 75ème anniversaire de la NBA, mais les équipes tout comme les médias nous ont répondu qu’on devrait mettre en place ce système sur plusieurs saisons. Je ne vais pas dire que tout dure pour toujours car on fait souvent des changements, et on devrait en faire à nouveau si ce qu’on met en place est imprécis. Au final, la pensée est qu’il n’y avait pas de place pour un votre en Avril. On ne se soucie pas du vote, mais de ce qu’on doit faire. Il y a un intérêt énorme autour d’un tournoi en pleine saison, comme ça a été adopté dans le football. On pense que cette notion de jouer pour plus qu’un seul trophée mais aussi pour une coupe a du sens pour notre ligue. On ne sait pas si cela aura lieu lors de la saison 2021-2022, on se concentre davantage sur comment nos idées vont évoluer et sur quoi elles vont déboucher. Mais ce sera un long débat de nos discussions au rendez-vous des propriétaires en Avril… (Michael Jordan sourit et acquiesce).

 

Nous avons perdu le commissioner historique David Stern au début de l’année qui était un visionnaire de la NBA. Pensez-vous qu’il serait fier de ce match à Paris et de l’enthousiasme général ?

AS : Merci pour cette question. David Stern avait prévu de venir ici pour regarder ce match avec sa famille. C’était entouré en rouge sur leur calendrier car je sais que David était un amoureux de la ville de Paris. Je crois que les deux personnes qui ont eu le plus d’importance dans le développement de la NBA sont Michael Jordan et David Stern. Sans David, la NBA serait bien différente de ce qu’elle est aujourd’hui. Pour en avoir parlé avec lui en Décembre dernier, il était très fier de l’état de la ligue aujourd’hui, et surtout du fait que 25% des joueurs qui la composent sont nés hors des U.S.A. C’est la même chose chez les titulaires au prochain All-Star Game qui comportera 4 joueurs nés hors des U.S.A. Les joueurs viennent du monde entier maintenant.

MJ : Je suis d’accord. Je ne serais pas là sans David Stern aujourd’hui, et Adam peut vous dire la même chose. Il a signifié tellement pour ce sport. Sa vision des choses était enrichissante pour tout le monde. J’ai beaucoup appris de lui, pas seulement en tant que basketteur mais aussi lorsque je suis devenu un businessman. Je n’ai pas le temps que je souhaiterais pour le remercier mais je le remercie autant que possible. Il a fait énormément pour le basket. 

 

Depuis l’époque de Wilt Chamberlain, vous détenez toujours le record de points par match en moyenne sur une saison (37.1). Qu’est-ce que vous ressentez lorsque des joueurs s’approchent de vos records comme le fait James Harden actuellement ? Comment voyez-vous l’évolution du jeu vers une explosion des points et des attaques ?

MJ : Tous les records ont une certaine fierté de par le travail qu’ils représentent pour moi. Je suis heureux de les détenir car ils montrent à quel point j’ai travaillé, à quel point j’ai dû faire des efforts pour y arriver. Lorsque vous voyez James Harden, c’est la même chose. Il ne fait pas ces chiffres par hazard. C’est quelque chose qu’il a travaillé et perfectionné au point que les résultats commencent à arriver pour lui. Le jeu en lui-même est amusant à regarder. Il y a bien plus de tirs à trois points. On ne cesse de s’améliorer. Les joueurs Européens nous ont regardé comme des individualités aux U.S.A et leur éducation s’est répandue à travers le globe. Naturellement, le jeu est entre de bonnes mains. C’est plaisant à regarder.