Miami, une franchise qui a la gagne

Miami, une franchise qui a la gagne

Miami Heat - Dwyane Wade - Pat Riley - Erik Spoelstra

Nous nous sommes penchés sur les résultats probants du Heat de Miami, qui sauf catastrophe devrait à nouveau accrocher un billet pour les playoffs à l’Est.

Josh Richardson, Wayne Ellington, Tyler Johnson, James Johnson… voici quelques-uns des joueurs de Miami qui en 2017-2018 tournent à plus de 10 points par saison pour l’équipe de la Floride. Alors qu’ils seraient peut-être relégués en bout de banc dans d’autres équipes playoffables, ils font pourtant le bonheur et la force de l’équipe qui chaque saison, s’est inscrite comme un adversaire redoutable de la Conférence Est.

Cette saison, le Heat va retrouver les playoffs, et c’est tout sauf un hasard au vu de la culture qui anime cette franchise depuis tant d’années. Quelles sont les raisons qui expliquent, malgré un effectif pas toujours reluisant, des départs marquants de superstars (LeBron James) ou des blessures majeures (Chris Bosh), que Miami se soit toujours placé en haut de l’affiche ?

Plusieurs raisons viennent expliquer les succès de cette équipe :

 

  • D-Wade, une méga star fidèle et dévouée

 

Le retour du Flash à Miami est sûrement la belle histoire de cette saison 2017-2018. Alors qu’on s’attendait plutôt à voir Wade jouer le titre avec Cleveland, les Cavs se sont séparés de l’ailier à la deadline de Février, pour permettre à Wade de revenir sur ses terres natales, base de tant d’exploits, comme le témoigne cette vidéo du Flash dans ces heures de gloire à Miami.

 

 

Depuis la draft de Dwyane Wade en 2003, la franchise s’est toujours qualifiée pour les playoffs, sauf à 3 reprises (2008, 2015, 2017). Triple champion NBA avec Miami, MVP des Finales NBA lors du 1er titre en 2006, meilleur marqueur de la franchise (20385 points) et de la Ligue en 2009 (30.2 points par match), Dwyane Wade symbolise à lui seul la réussite de ces 15 dernières années au Heat.

 

  • Un front office de feu

 

Pat Riley

 

Comment parler des succès de Miami et ne pas évoquer son front office, notamment Pat Riley, l’homme à tout faire de la franchise ? Président des opérations basket au Heat depuis 1995, Riley s’est révélé comme un moteur indéniable de la réussite de Miami, capable de coups de génies et de transferts dignes des plus grands dirigeants. Acquisition du Shaq à l’été 2004, transfert gagnant d’Alonzo Mourning contre Glen Rice, signature de Ray Allen… Son plus gros coup restera à coup sûr la réunion des Three Amigos en Floride à l’intersaison 2010, avec LeBron James, Chris Bosh et Wade au sein de la franchise, pour permettre à Miami de remporter le titre deux fois d’affilée en 2012 et 2013. L’aura du boss de Miami, son charisme, son sens des affaires, ont permis depuis plus de deux décennies de placer Miami sur la carte des équipes qui comptent en NBA.

 

  • Erik Spoelstra

 

Prolongé fin 2016 par Miami, le coach de 47 ans est en place depuis 10 ans en Floride. Une éternité pour un coach NBA, à l’instar de Gregg Popovich ou de Rick Carlisle, qui vous place l’importance du bonhomme. Capable d’emmener le Heat au firmament avec des futurs Hall of Famer, il a également su insuffler un esprit d’équipe capable de défier les meilleures individualités de l’Est par un coaching intelligent et une défense rugueuse, toujours dans le Top 6 des meilleures défenses de la Ligue ces 5 dernières saisons. Tout le monde a en tête cette fin de saison 2016-2017, où Miami, après un départ catastrophique (11v-30d), termine la saison en trombe (41-41) et est tout proche d’accrocher un strapontin pour les phases finales à un match près. Emu comme jamais, Erik Spoelstra n’avait pu retenir ses larmes au moment de la conférence de presse de fin de saison, symbole d’une présence et d’une culture du collectif indispensables à la réussite des grands coaches.

 

  

  • Des méthodes d’entrainement vues nulle part ailleurs

 

A son arrivée en 2016 à Miami, James Johnson expliquait que la préparation physique était hors norme en Floride :

 

Leur culture est réelle ; nous faisons le type d’entraînements où tu ne peux pas sortir le soir et danser toute la nuit, et penser que tu vas être en mesure de venir t’entraîner et vraiment jouer dur, parce que tout le monde va te capter, tout le monde dans cette équipe va te capter. On n’a même pas besoin que les coaches nous le rappellent ; on se le rappelle nous-mêmes entre coéquipiers.

 

Symbole du développement du potentiel physique aux côtés de Pat Riley, Bill Foran, le préparateur physique principal de l’équipe, est en place depuis 20 ans maintenant au sein du coaching staff. Camps d’entraînement épuisants, méthodes harassantes, suivi hebdomadaire du poids avec objectifs individuels ciblés, la mayonnaise prend à chaque fois, et même les joueurs les plus imposants y sont passés : Eddy Curry, Dexter Pittman, Shaquille O’Neal, Alonzo Mourning... Il y a peu, Wayne Ellington témoignait au Miami Herald de cette éthique de travail irréprochable, indispensable à la réussite au plus haut niveau :

 

J’ai l’impression que je peux courir des jours entiers sans m’arrêter. J’ai l’impression que je peux rester ici à la salle et continuer à jouer. Je ne suis jamais fatigué à défendre. C’est incroyable. Je me sens bien dans mon corps. Je ne me suis pas senti aussi fort depuis un très long moment.

 

  • Une vision et une construction d’équipe qui s’inscrit dans la durée, malgré les difficultés

 

Lorsque LeBron James est retourné à Cleveland à l’intersaison 2014, Miami aurait pu jouer la draft année après année, comme le font bien des franchises en mal de reconstruction. Lorsque l’équipe était à 11 victoires et 30 défaites l’année dernière, Pat Riley aurait pu tanker, ou commencer à actionner les grandes manœuvres en interne. Mais non. Le Heat a la culture de la gagne dans la peau, du travail qui paye, et cela se voit. Le front office, par ses dirigeants (la famille Arison et Pat Riley), a préféré faire confiance à un collectif plutôt qu’à des individualités, à un coach en place depuis 10 ans en le prolongeant, à des joueurs moins connus (Wayne Ellington, James Johnson) et dévoués à leur équipe. Ce développement passe aussi par le développement de ses jeunes pousses (Justice Winslow, Josh Richardson), dans cette vision long terme instaurée depuis tant d’années. Adeptes du clutch time (voir article @Mike Laviolle), du jeu collectif et bien léché, d’une défense à toute épreuve, cette Culture avec un grand C fonctionne et perdure depuis des années maintenant, un peu comme le modèle des San Antonio Spurs sous l’ère Popovich.

 

A n’en pas douter, l’équipe qui affrontera Miami cette saison en playoffs aura encore beaucoup de pain sur la planche…

 

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