Preview : Les Warriors peuvent-ils faire mieux que la saison passée ?

Preview : Les Warriors peuvent-ils faire mieux que la saison passée ?

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À partir du 19 avril, certaines franchises seront en mission. Les Playoffs démarreront et ce sera le début de saison pour de nombreuses équipes. Car si les Bobcats et les Mavs sont heureux de retrouver les phases finales, d'autres franchises attendent ce jour depuis un an avec une seule idée en tête : le titre de champion. En effet, malgré 16 équipes participant aux Playoffs et donc potentiellement 16 vainqueurs différents, toutes n'ont pas le même statut. Et nous ne parlons pas de favoris. Mais de concurrents et de prétendants. Le premier décrit une franchise dont l'objectif sera d'aller le plus loin possible dans la compétition, tandis que l'autre représente celles dont un autre résultat que la victoire finale serait synonyme d'échec. Profitant des duels du premier tour des Playoffs, la rédaction d'ISB débat de ces statuts et délivre son verdict. Alors, Golden State... Concurrent ou prétendant ?

  • Ce qu'il faut savoir sur Golden State

Bilan : 51-31
Classement : 6e à l'Ouest
Joueurs clés : Stephen Curry, Andre Iguodala, Klay Thompson, David Lee, Harrison Barnes
Chiffres clés : 10e attaque et 10e défense de la NBA. 5e meilleure équipe au rebond. 

  • Des progrès significatifs mais de là à être prétendant ?

Laurent Legrand : Golden State sera privé d'Andrew Bogut, véritable tourelle défensive des Warriors. Le géant australien possède le second meilleur defensive rating de la ligue derrière Jooks selon Basketball-Reference.com et dissuade clairement ses adversaires à proximité du cercle. À titre d'exemple, il maintient ses vis-à-vis à 45% de réussite sur les shoots près du panier (donc moins d'un mètre). De plus, Bogut n'a que faire des prises d'initiatives individuelles et focalisent son attention sur de solides écrans ainsi que sur son excellente faculté à la passe. Son absence va handicaper Golden State des deux côtés du terrain - meilleur rebondeur (10) et contreur (1,8).

 

Cependant, force est de constater que les hommes de Mark Jackson ont réalisé d'énormes progrès par rapport à la saison précédente passant notamment de la 19ème à la 8ème meilleure défense de la ligue tout en préservant une excellente efficacité offensive - 104,1 points cette saison contre 101,2 l'année dernière, 46,2 % aux shoots et 38 % derrière l'arc. Le ballon circule mieux mais l'essentiel du dispositif offensif des Warriors repose une nouvelle fois sur le trio Curry/Thompson/Lee auteur de près de 60 % des points inscrits par les Warriors. La présence de vétérans tels que Jermaine O'Neal et Iguodala a permis à GS d'instaurer une rigueur défensive tandis. Sur le banc, la polyvalence et la productivité d'un Draymond Green ou encore la gestion d'un Steve Blake offre des solutions aux Californiens sans pour autant compenser l'apport offensif (23,7) et l'adresse du duo Jack/Landry - à titre de comparaison le duo Crawford/Barnes (16,6) shoote tout juste à 40 % contre 54 % pour Landry et 45 % pour Jack.

 

Golden State ne bénéficiera pas de l'avantage du terrain et c'est tout même regrettable lorsqu'on connait l'ambiance de la Bay Area et lorsqu'on par exemple que les Clippers disposent du second meilleur bilan à domicile de toute la ligue ! En cas de victoire, il faudra, sauf énorme surprise, en découdre avec le Thunder... Dans cette configuration, difficile d'imaginer les Warriores prétendre à une finale de conférence malgré tout le talent de Stephen Curry.

  • Concurrent malgré lui

Antone Abela : À Golden State il y a du coeur, des role players ultra efficaces capable de défendre et de marquer des paniers "ramasse-miettes", un shooter de génie et un meneur capable de briser n'importe quelle cheville avant d'inscrire un trois points… Et tout ça fait plaisir à voir ! En revanche, la franchise compte de nombreuses lacunes. Je dis "lacunes" mais en soi, on ne peut pas leur en vouloir car ce ne sont que de petits détails. Mais en Playoffs, la différence se fait là-dessus. Golden State possède trop de rotation. Dans le sens où aucun second couteau ne parvient à flamber au niveau du scoring pour semer le trouble dans l'équipe adverse. Seulement 3 joueurs inscrivent plus de 10 points par match. Si les role players sont nombreux et redoutables dans leurs registres, face à de grosses défenses dans ces phases finales, Curry et Thompson vont devoir beaucoup plus tirer et leurs adversaires n'hésiteront pas à faire des impasses. À l'intérieur, Lee est une machine en transition, Bogut défend mais il sera absent, O'Neal et Speights font le job en posant des écrans et terminant les actions, mais sur jeu placé, les Warriors n'ont pas de réelle menace intérieure capable de fixer et libérer des espaces sur du un-contre-un pur. Or ces genres d'isolations pour démarrer une attaque sont capitales en Playoffs. Après, encore une fois ce n'est pas un reproche, mais l'équipe manque de patron, de maturité. Il n'y a pas de joueurs suffisamment expérimenté avec l'aura d'un chef qui discipline tout le monde, porte ses responsabilités de façon lucide et non euphorique (cf toutes les situations Money Time des Warriors!). Un capitaine quoi…

  • Qui de Barnes ou Iguodala doit se lever et porter l'équipe ?

Laurent Legrand : Après une postseason surprenante à près de 16,1 points au poste 4, Harrison Barnes n'a pas su potentialiser les acquis de cette aventure en playoffs. Le retour de David Lee et l'arrivée d'Andre Iguodala lui ont refermé les portes du starting five. Ceci étant, ce qui nous interpelle c'est la discrétion de l'ancien Sixer sur le plan offensif. En effet, Iggy tente moins de shoots que Barnes alors qu'il joue plus mais surtout qu'il se montre bien plus adroit que le jeune ailier des Warriors - 48 % aux shoots contre 39,5 pour Barnes. Bien plus créatif que le sophomore (4,2 passes), Iggy doit prendre plus de responsabilités offensives et notamment à la finition. Le stoppeur attitré des Warriors n'a jamais tenté aussi peu de shoots si ce n'est lors de sa saison rookie. La présence de Lee privera sans doute Barnes de précieuses minutes sans parler du fait que le rôle défensif d'Iguodala à l'aile sera accrue dans le contexte sulfureux des playoffs. Son impact offensif également puisqu'en carrière, l'intéressé compile une moyenne de 11,9 tentatives en 41 matchs de postseason. Iguodala doit donc influer davantage offensivement lors des matchs à venir afin d'épauler les deux snipers qui le seront tout autant par les défenses adverses.

 

Antoine Abela : Harrison Barnes n'a pas capitalisé sur ses Playoffs 2013 stratosphériques et ses pourcentages sont dégueulasses (39% au tir global, 34% à 3 points). L'excuse "Iguodala" est ridicule. Iggy joue beaucoup plus en passes, alors que Barnes est amené à faire du un-contre-un et squatter de temps à autre le poste 4 comme l'an passé. Ils ont deux registres radicalement différents et compatibles. Les Warriors ont besoin d'une menace au niveau du scoring que doit incarner l'ancien de North Carolina. Sa faculté à pouvoir scorer aussi bien près que loin du panier, avec un excellent arsenal technique et une explosivité détonante, devrait en faire un joueur à 15-16 points par match. Il doit faire paniquer les défenses et les second squad comme sait le faire Jamaal Crawford aux Clippers. Le Salut de Golden State passe par lui.