NYK (17-7)
ORL (15-10) 23h30
SAS (17-7)
OKC (24-1) 03h00
Si on demande à quelqu'un : " qu'est-ce qu'un Pick and Roll ?", il répondra dans 90% des cas : " C'est lorsqu'un intérieur va poser un écran pour le meneur, puis s'ouvre au panier ". L'efficacité de ce type d'écran est indéniable, mais en est-elle la meilleure forme ?
Le Pick and Roll et toutes autres formes d'écrans entre petits - c'est-à-dire avec les meneurs, arrières et parfois ailiers-, s'avèrent être des armes nettement plus redoutables. Démonstration !
Les ailiers et les arrières ont du mal à (voire ne savent pas du tout) défendre sur les écrans n'impliquant pas d'intérieur. Souvent perdus, ils prennent la mauvaise décision et communiquent très peu. À l'entrainement les situations d'écrans d'un "petit" sur le porteur du ballon ne sont quasiment jamais travaillées. Un porteur d'écran dit "petit", est plus mobile, plus rapide, et offre un tas de possibilité que ne pourrait proposer un pivot : porter un écran dans n'importe quelle zone, pénétrer dans plus d'angle, tirer dans plus de positions, faire monter l'aide défensive pour créer un décalage...
Le duo Paul Pierce - Rajon Rondo exploite au maximum ce type de relation.
Face à Denver, Pierce pose un écran assez bas sur Lawson qui décide de passer sous l'écran en raison de la maladresse au tir de Rondo. Le meneur des Celtics fait un dribble de fixation obligeant Gallinari à sortir sur lui. Le manque de communication et le laxisme de la part de Lawson permettent à The Truth de s'ouvrir vers l'extérieur et d'avoir tout son temps pour shooter. Face à Indiana, même résultat. Danny Granger joue intelligemment le coup en fermant l'angle à Rondo tout en restant au contact de Pierce. En revanche, Collison ne donne aucune information à son coéquipier, ne presse pas l'ailier de Boston et ne récupère pas son vis-à-vis. Le meilleur exemple est la séquence face aux Kings. Outlaw reste collé à Pierce qui s'ouvre au moment où Rondo accélère son dribble vers le panier. Les deux joueurs de Sacramento se marchent dessus et fixent leur attention sur la balle, oubliant complètement Pierce.
Grâce à des joueurs comme Batum et Matthews qui sont de purs shooteurs à 3 points, le Pick and Pop de Portland cause d'énormes dégâts. La vidéo qui suit est un exemple parfait de la mésentente des petits pour défendre un écran. Augustin en bon disciple de Larry Brown et de sa rigueur défensive, passe au-dessus de l'écran et colle son joueur alors que Jackson a naturellement pensé à changer de joueur. En soi ce n'est pas bête puisqu'entre arrières on peut aisément switcher en défense, sauf qu'ici les deux Bobcats ne communiquent pas. Le temps qu'Augustin s'aperçoive du choix de son coéquipier et court vers Matthews, il est déjà trop tard.
En NBA, de nombreuses équipes défendent le Pick and Roll en contestant un maximum le déplacement du porteur de balle, mais parfois cette stratégie s'avère stupide. Pourquoi ? Parce qu'elle ne convient pas dans toutes les situatons et qu'en fonction du défenseur ou de l'attaquant, il faut s'adapter plutôt que d'appliquer systématiquement la même consigne. La preuve sur cette vidéo : Ridnour est presque à deux mètres de la ligne des 3 points, même s'il est un excellent shooteur on sait très bien qu'il ne tirera pas sur son dribble en prenant en l'écran. Et pourtant, West passe par-dessus l'écran, très bien, mais Pierce fait une sortie latérale inutile qui en plus gêne son équipier qui tente de suivre son vis-à-vis. Inutile car Ridnour est loin, et la densité physique de Pierce ne brouille absolument pas la vision du meneur, ni l'oppresse (comme ça pourrait être le cas avec un Lebron James). Résultat, Beasley est tout seul à mi-distance et peut tirer, attaquer le panier, faire un flotteur, fixer pour ouvrir un tireur etc.
Depuis qu'ils jouent ensemble à Miami, James et Wade se font beaucoup d'écrans. Dans la plupart des cas, Wade part du côté opposé où James vient poser l'écran. Mais face aux Spurs en finales l'an passé, ils ont varié différents Pick and Roll enclenchés sur les côtés. En voici un exemple :
Ce qui est intéressant sur cette vidéo, c'est la façon dont Lebron pose son écran. Le fait qu'il ouvre très vite permet à Ginobili de reprendre Wade rapidement, sauf qu'en réalité le joueur du Heat sème la zizanie. Green suit instinctivement les consiges de Popovich et s'apprête à contester le déplacement de Wade, mais Ginobili estt toujours à son contact, créant une légère confusion. Face à face, les deux Spurs ont un léger moment de flottement pour savoir qui va prendre Wade. Ce court instant permet à James de disparaître dans leur dos et à Flash de démarrer son lay-up. Au final, Green est en retard sur l'arrière de Miami et a totalement perdu de vu Lebron quant à El Manu, il devient spectateur.