CLE (15-12)
CHI (10-15) 02h00
MEM (12-14)
MIN (17-9) 02h00Les dernières informations faisant état du souhait d’Anthony Davis de quitter la Nouvelle-Orléans et les Pels ne sont pas isolées. Plusieurs joueurs ont, comme lui, décidés d’étaler au grand jour leur volonté de quitter (via trade ou free agency) leur franchise. Focus sur les motivations et conséquences de tels choix.
Cette décision d’Anthony Davis n’est pas quelque chose de tout nouveau, des stars ont récemment adopté la même stratégie, écornant ainsi l’image de « bonne personne » qu’ils véhiculaient. Rupture totale avec la franchise, timing, circonstances : il y a bien souvent un aspect peu éthique dans ces décisions, la rendant incompréhensible ou insupportable pour les fans. Il est légitime d’y voir un manque de respect, un manque de loyauté, qui peut blesser les fans. Mais il s’agit malheureusement de la nouvelle génération. Bien loin de moi l’idée de transmettre l’adage « c’était mieux avant », mais force est de constater qu’il est de plus en plus rare qu’un joueur effectue l’entièreté de sa carrière dans la même franchise. Bien sûr les managements des franchises ne sont pas exempts de tout reproche : le trade de DeRozan en est la preuve. Mais nous nous concentrerons ici sur les volontés des joueurs. On pourrait se demander ce qui dérange tant dans ce genre de décision. S’agit-il d’un problème d’égo de la part des fans : « il pense pouvoir trouver mieux que nous ? » ? Le problème est plus simple. Ces déclarations publiques de volonté d’être tradé mettent souvent en difficulté la franchise en question. Pourquoi une équipe se dépouillerait-elle pour accueillir un joueur qui de toute façon ne veut pas rester ? La franchise ne le retiendra pas de force sous peine de probablement détruire l’alchimie du vestiaire. Le cas Paul George est éloquent. En déclarant vouloir partir d’Indiana et rejoindre les Lakers, ils n’offraient aux Pacers qu’une faible contrepartie (Sabonis et Oladipo s’avérant en fait être une contrepartie pas loin de la perfection). Le joueur met en difficulté sa franchise (dans certains cas, et ce n’est pas celui d’Anthony Davis, soyons clairs), voilà ce qui apporte rancœur et colère pour les fans. Mais que peut motiver ces décisions ?
La première explication peut être géographique. Memphis, Atlanta, Utah, Indianapolis : quatre exemples de franchises situées dans ce que l’on tend à appeler « petits marchés ». Ces équipes souffrent d’un manque d’attractivité évident et ne peuvent que difficilement attirer des stars lors de la Free Agency. Et lorsqu’elles ont la chance de drafter un joueur devenant une star, comment faire pour le retenir, lui donner les clés de la franchise lorsque la loyauté n’est pas le problème principal ? Question épineuse à laquelle la ligue a tenté de répondre en mettant des règles en place. Sans entrer dans le détail ni l’énumération, on peut facilement retenir que les extensions de contrats rookie peuvent maintenant atteindre des sommes colossales, plus importantes que si le rookie était allé voir ailleurs. Les contrats de Devin Booker (158 millions sur 5 ans) et Karl-Anthony Towns (190 sur 5) en sont les parfaits exemples. Ces règles ont tendance à donner un pouvoir financier à toutes les équipes, donc les petits marchés, pour retenir une jeune star. Il en existe également pour les stars confirmées. Avant d’être tradé aux Raptors, Kawhi Leonard aurait pu prétendre à l’été 2019 à un contrat de plus de 200 millions de dollars, comme ce fut le cas pour Westbrook ou Curry. Mais malgré ces règles, les décisions de départ continuent de fleurir.
Il ne reste alors que quelques explications plausibles pour justifier une telle volonté. La gestion catastrophique d’une franchise peut en être une. Le cas Butler à Chicago peut en être un exemple, même si le caractère de Jimmy Buckets est à lui seul une explication valable… Le management des Pelicans n’a pas aidé Anthony Davis durant un long moment, et des rumeurs circulaient déjà il y a 2-3 ans. Avec l’arrivée par trade de Demarcus Cousins, une lueur d’espoir semblait venir, mais la blessure en janvier 2018 du pivot l’a éteinte de suite. Sans parler de mauvaise gestion, les volontés des joueurs peuvent être motivées par des raisons personnelles. L’envie de gagner, de rejoindre un joueur ou une franchise dont ils ont rêvé plus jeunes. Autant de raisons pour expliquer un tel choix. Davis est annoncé aux Lakers et Celtics depuis des années, voir le meilleur joueur du monde arriver dans l’une de ces deux franchises a surement eu un impact.
La ligue évolue, ce n’est pas un secret. Les joueurs et franchises ont davantage le côté business en tête, ce qui est compréhensible et respectable. Les déclarations publiques se multiplient et entraînent des jeux de dominos à travers toute la ligue, faisant le bonheur des fans, sauf ceux des franchises concernées.