La NBA est constitué à 75% de joueurs de couleur. Pourtant, les salles NBA sont régulièrement le théâtre de scènes de racismes. La dernière en date est celle concernant Russell Westbrook et un fan du Jazz. Ce dernier a été logiquement banni à vie et ne remettra plus les pieds dans une enceinte NBA. Cet évènement a ravivé des souvenirs chez un joueur en particulier, Kyle Korver. Non pas que l'ancien joueur des Hawks est lui-même été victime de racisme, au contraire. Kyle Korver est le stéréotype du joueur blanc américain de basket-ball : grand, shooteur et dépourvu de toutes qualités athlétiques. Korver a pris conscience de sa " chance " d'être blanc. C'est-à-dire, avoir le pouvoir de se sentir concerner ou non par ce genre d'évènements. Les personnes de couleurs ne peuvent y échapper. Ils sont contraints d'affronter cette dure réalité qu'est le racisme.
Kyle Korver se confie sur un remord qui remonte à quelque années. Vous vous souvenez certainement de l'affaire Thabo Sefolosha. Profitant de la vie nocturne de New-York entre deux matchs, le Suisse avait été arreté par la police et blessé à la suite de cette interpelation. Alors que tous ses coéquipiers s'inquiétaient de l'état de leur camarade, Kyle Korver n'était pas tout à fait sur la même longueur d'onde. Plutot que de se demander ce qu'il s'était passé, le professionnel qu'est Korver s'est tout d'abord questionné sur le fait que Thabo Sefolosha soit en boîte de nuit pendant un back-to-back. Loin de là l'idée que Korver ne s'en faisait pas pour la santé de son coéquipier et ami mais sa première réaction fut celle citée plus haut. Un sentiment de malaise qui a resurgit à l'occasion de l'évènement à Salt Lake City.
Après cet incident, les joueurs se sont entretenus avec le président du Jazz lors d'une réunion privée. Chacun des joueurs a pu faire part de son expérience. Ils ont tous eu presque été victimes du même genre d'incidents, parfois dans des proportions plus graves. Un joueur confie que sa mère l'a appelé après le match contre OKC, s'inquiétant de la sécurité de son enfant. Un autre collègue décrit la situation en employant le terme de " zoo ". Ce sujet ne concerne pas directement Kyle Korver mais il est l'ami de Thabo Sefolosha, le coéquipier de Ekpe Udoh ou le collègue de Russell Westbrook. Il devient donc concerné indirectement. Le racisme n'est pas seulement une question qui touchent les personnes discriminés. Elle nous concerne tous en tant qu'individu, qu'on le veuille ou non. Qu'on soit de couleur ou non.
Ce plaidoyer de Kyle Korver ne va pas bousculer l'horizon du jour au lendemain. Mais ce genre de messages de paix et d'espoir doit permettre à la NBA (et à la société en général) d'avancer pas à pas et de faire changer les moeurs. Afin dans un premier temps d'éradiquer toute forme de racisme dans les salles NBA, avant de l'éliminer définitivement.