Tony Snell à bonne école

Tony Snell à bonne école

Le rookie des Bulls a la chance de pouvoir faire ses preuves juste derrière Jimmy Butler. Mais aura-t-il la même ascension que lui ?

Le scenario se répète à Chicago. Pas de Derrick Rose mais l'équipe ira en play-offs. L'année passée a été l'occasion de révéler Jimmy Butler, passé de huit minutes de jeu par match à 26, et finalement starter cette saison.

Avec la deuxième (et espèrons-le, dernière) grosse blessure du MVP 2011, c'est Tony Snell, tout juste drafté, qui a vu rapidement sa poignée de minutes sur le parquet carrément tripler, alors qu'il pensait sans doute voir les matchs depuis le banc cette saison. En clair, le débutant se retrouve être la deuxième option de l'équipe au poste 2 (juste derrière...Butler), un statut confirmé par le départ de Marquis Teague pour Brooklyn en janvier.

 

  • Est-il à la hauteur des attentes des Bulls ?

 

Tony est plutôt grand pour un shooting guard, pas un monstre physique mais longiligne, assez bon en pénétration et surtout le profil d'un bon tireur longue distance. Il manque encore d'adresse (38 % de réussite), mais commence à trouver confiance après un début difficile, et a clairement déjà montré qu'il avait ses spots préférés sur le terrain. C'est simple, il est à l'aise à gauche du cercle : le même shoot à trois points ou à cinq mètres du panier sera deux fois plus efficace de ce côté.

Snell pourrait être un atout majeur pour Chicago vu son potentiel au shoot extérieur, un secteur où la franchise de l'Illinois est à la peine (28ème de la ligue aux trois points marqués, 27ème aux tirs tentés).

Les Bulls sont une formation orientée sur la défense (deuxième de la NBA avec seulement 92.3 points encaissés par rencontre), et sur ce point, le rookie a pris ses marques après deux mois de compétition compliqués où il a dû s'habituer aux principes de Tom Thibodeau. Plutôt bon rebondeur (3.7 par match), Tony Snell a l'air de se plaire en défense. Il est bien tombé.

 

  • La chance va-t-elle tourner ?

 

La solidité du système Thibodeau fait que son équipe, même sans Rose, même après le départ de Luol Deng, peut encore viser les demi-finales à l'Est. C'est donc l'opportunité pour le jeune arrière de faire ses gammes, au sein d'un effectif rempli de vétérans (Noah, Hinrich, Boozer, Dunleavy). Mis à part San Antonio, Chicago est peut-être la seule franchise où Snell pouvait avoir ce genre d'opportunités.

Deux zones d'ombres peuvent néanmoins contrecarrer l'ascension de Tony Snell. Tout d'abord, son manque de constance, certes causé par des temps de jeu très variables (six minutes contre Brooklyn et Toronto, puis 37 face à Denver et Miami pour supplanter Jimmy Butler blessé), mais aussi par une réussite aux tirs en dents de scie (25 % un jour, 50% le lendemain).

Et l'autre souci s'appelle Jimmer Fredette. Arrivé de Sacramento à la trade deadline, l'ancienne star universitaire n'a jusque là pas pu faire ses preuves en NBA, et compte bien utiliser Chicago comme nouveau tremplin, en piochant dans le temps de jeu de Tony Snell. À lui de se montrer rapidement indispensable.