Draft 2016 : De futurs bons joueurs de complément

Quel bilan de la draft 2016, jugée catastrophique en fin de saison dernière ? En voici de nouveaux éléments de réponse avec les joueurs qui s'affirment comme de futurs role players.

Après une première année mitigée, les joueurs issus de la classe de draft 2016 commencent à gagner en impact lors de cette deuxième année. Seulement deux d’entre eux dépassaient la barre des dix points par match la saison dernière tandis que deux autres (Buddy Hield,Yogi Ferrell) atteignaient les 9.9 points inscrits par rencontre. Considérée comme l’une des pires cuvées de draft de ces dix dernières années, certains des membres sont en train de montrer les prémisses de leur talent tandis que d’autres sombrent désespérément. De manière générale, le niveau moyen de cette draft est probablement plus élevé que ne l’annonçait l’année dernière.

Sont exclus Joel Embiid ou Dario Saric, qui ne sont pas issus de cette draft. 

 

Kris Dunn tente de faire oublier sa première saison catastrophique du côté de Minnesota. Pressenti comme un futur très bon à sa sortie de l’université, il avait été drafté en cinquième position pour composer une équipe d’avenir aux côtés de Karl-Anthony Towns, Andrew Wiggins et Zach LaVine. Transféré à Chicago, il jouera bientôt aux côté de LaVine (blessé). Dans une équipe faible, Fred Hoiberg lui confie la mène. Le meneur progresse match après match. Bon défenseur, son impact sur les rencontres se fait désormais ressentir. Par encore un véritable playmaker, il perd trop de ballon et galère encore à organiser le jeu de son équipe. Sa capacité à inscrire des paniers en pénétration est à mettre en lumière. Il inscrit une douzaine points par rencontre avec des pourcentages corrects (42.9% aux tirs/42.5% à trois-points). Il faudra confirmer avec le retour de Zach LaVine mais il semble renouer avec le fil de sa carrière.

 

Buddy Hield, meilleur joueur NCAA de la saison 2015/2016, confirme que sa carrière passera par des cartons en sortie de banc. Sa petite taille, malgré un physique athlétique, et son absence de capacité à créer (pour lui-même ou pour les autres) en font un joueur unidimensionnel. Capable de coup de chaud, d’inscrire des tirs primés à outrance, son utilisation pourrait être plus intéressante au sein d’un véritable système de jeu. Sa marge de progression est limitée mais ses statistiques et son rôle ont bien augmenté cette saison.

 

Jamal Murray, drafté en septième position par les Nuggets, possède davantage de talent que son prédécesseur. Combo Guard, Mike Malone tente d’en faire un véritable meneur de jeu avec plus ou moins de succès. Peu attiré par la création (même s’il s’emploie à développer son QI basket), il est plus à l’aise dans un rôle d’arrière porté sur le scoring. Il ne possède par les qualités suffisantes pour mener une équipe prétendante aux playoffs durant l’intégralité d’une rencontre. Véritable machine à scorer, bien que trop irrégulier, l’arrière dépasse les quatorze points inscrits par match. Limité par son physique, il tente (avec peu de succès) de limiter la casse en défense. S’il gagne en régularité et s’installe sur le poste d’arrière, il peut devenir, avec son talent offensif, un joueur dépassant la vingtaine de points inscrits par match. Sa gestuelle et sa facilité à pouvoir inscrire des paniers quelque soit sa situation sont autant d’atouts gages de réussite au sein de la NBA. Il a le potentiel d’un all star s’il poursuit sa progression.

 

Il se révèle ! Drafté en douzième position par le Thunder, Domantas Sabonis était utilisé sans être responsabilisé offensivement par Billy Donovan, coach du Thunder. Transféré aux Pacers pour récupérer Paul George, les dirigeants d’Indiana ont eu le nez creux. Sabonis est une très bonne rotation à l’intérieur en NBA. Titulaire en début de saison en l’absence de Myles Turner, ses statistiques (avec notamment une propreté insolente dans ses tentatives proches du cercle) et son engagement ont marqué les esprits. Très propre dans sa sélection de tirs, capable de s’écarter du cercle mais également bagarreur au rebond et plutôt impliqué en défense, il confirme ses prédispositions en sortie de banc. Peut-il être titulaire un jour ? Son début de saison tend à prouver que oui. Quelles sont ses limites ? On n’en sait rien.

 

Taurean Prince a des responsabilités au sein d’un effectif des Hawks décimé. L’ailier inscrit une douzaine de points par rencontre. Combattif, son talent n’en reste pas moins limité. Plutôt un défenseur avant d’être un atout offensif, il progresse sous les ordres de Mike Buldenhozer. A l’inverse, Denzel Valentine, drafté en quatorzième position par les Bulls, est un joueur aux énormes capacités en attaque. Doté d’un temps de jeu régulier, il est titulaire sur le poste d’arrière à Chicago. Peu en réussite aux tirs, il tourne à dix points par match. Capable de noircir la feuille de statistiques, son physique, malgré une excellente vision du jeu, constitue un frein à son explosion dans la ligue. Caris LeVert (10.3 points) poursuit sa progression. Complet, très athlétique, il est encore jeune et doit progresser dans sa gestion du jeu. C’est un futur très bon joueur de complément qui doit également s’améliorer dans sa sélection de tirs. Timothe Luwawu-Cabarrot surfe sur sa bonne fin de saison dernière. Le français n’affole pas les compteurs, mais il fait partie des rotations essentielles des Sixers sur le poste d’arrière. Il doit progresser à trois-points pour devenir un véritable 3 and D. Sa progression se poursuit tout comme celle de Pascal Siakam à Toronto. L’intérieur sort désormais du banc, tout comme Jakob Poetl. Les deux rookies draftés la saison dernière par les Canadiens ont des statistiques similaires (7 points et 4 rebonds). Ils continuent leur ascension en étant davantage responsabilisés par Dwayne Casey. Siakam semble posséder une marge de progression plus importante que l’autrichien. Enfin, le temps de jeu de Dejounte Murray fluctue selon le début de match du bonhomme et l’opposition à laquelle il est confronté. Ses qualités athlétiques sont intéressantes pour les vieillisants San Antonio Spurs. Trop irrégulier, son talent explose sur quelques séquences. Dans la maison Spurs, ils sont conscients d’avoir déniché une pépite mais qu’il faut encore la polir.