Charlotte Hornets 2025-2026 : Quelle direction prendre ?

Encore une fois, les Hornets ont vécu une saison régulière calamiteuse, finissant avec moins de 20 victoires. Si quelques jeunes sont intéressants pour poser les bases d'une équipe compétitive, le reste de l'effectif est trop fragile.

 

Jazz et Wizards ont rapidement sorti le tank la saison dernière, ce qui n'était pas une surprise, finissant avec 17 et 18 victoires. Sauf que ce ne sont pas les seules équipes à avoir gagné moins de 20 matchs : les Hornets en ont remporté seulement 19 ! Deuxième plus mauvaise attaque de la ligue, dans le top 10 des pires défenses, Charlotte a perdu ses matchs avec une moyenne de 9,3 points, ce qui en fait le troisième pire net rating (différentiel attaque/défense). Outre le manque de talent pur, un élément simple explique toutes ces défaites : les blessures. 47 matchs pour LaMelo Ball ; 27 pour Brandon Miller. Quand les deux fers de lance de l'attaque sont absents, tout ce complique très vite. Qui plus est quand le reste de l'effectif est incapable de faire des choses sans eux. Mark Williams, au coeur d'un incroyable imbroglio avec un vrai-faux départ aux Lakers n'a joué que 44 matchs et n'a pas impressionné outre mesure. Joueur le plus utilisé, Moussa Diabaté fut une belle révélation, et un petit plaisir pour nous, Français, mais, ce n'est pas un joueur qui va tout changer. Josh Green et Seth Curry ont fait de bonnes saisons dans leurs rôles, mais ce ne sont que des role players : ils ne peuvent pas faire gagner leur équipe sur la durée. Quant à Miles Bridges, il a produit, certes, mais en étant inefficace au possible, avec un TrueShooting+ de 94. Au total, 27 joueurs ont porté un maillot de Charlotte, signe de l'instabilité, du manque de talent et des tests réalisés par Charles Lee, coach rookie, qui apprend le métier à la dure. Pour progresser, il est nécessaire d'apporter du changement, et surtout, des joueurs de calibre NBA.

 

 

Draft : Kon Knuepple/Liam McNeeley/Ryan Kalkbrenner/Sion James
Arrivées : Collin Sexton/Mason Plumlee/Spencer Dinwiddie/Pat Connaughton
Départs : Mark Williams/Jusuf Nurkic/Seth Curry/Taj Gibson

 

Après cette saison calamiteuse, l'été a été agité en Caroline du Nord ! Déjà via la Draft : Kon Knuepple fut choisi avec le choix numéro 4. Pris au talent, l'ailier arrive avec une étiquette de shooteur d'élite. Un ajout tout à fait pertinent quand on a LaMelo Ball à la mène. Ensuite, les Hornets ont sélectionné trois rookies entre les places 29 et 34 ! Pour une jeune équipe cela fait sens : des tests seront réalisés afin de voir qui s'en sort le mieux. Ensuite, du ménage a été fait dans l'effectif. Lorsque l'on jette un coup d'oeil entre l'effectif à venir et celui de l'an dernier, quelque chose saute aux yeux : exit les intérieurs, bonjour les extérieurs ! Mark Williams est parti (pour de vrai), tout comme Jusuf Nurkic, arrivé en milieu de saison dernière ; Taj Gibson n'a pas été prolongé. Seth Curry est toujours agent libre, peut-être reviendra-t-il plus tard. Seule recrue pour combler ces départs du poste 5 : Mason Plumlee, qui viendra pour jouer 15-20 minutes et apporter son expérience. Sur les lignes arrière, un embouteillage de porteurs de balle risque de se produire, avec Collin Sexton et Spencer Dinwiddie qui rejoignent les éléments en place. Même si cela ajoute du monde sur les postes 1 et 2, ça ne fait pas de mal : ce sont deux joueurs de calibre NBA, ce qui manquait cruellement à cette équipe. Enfin, Pat Connaughton vient faire le nombre, mais risque d'avoir un rôle réduit.

 

 

Point Guard : LaMelo Ball/Collin Sexton/Spencer Dinwiddie/Nick Smith Jr
Shooting Guard : Josh Green/Pat Connaughton/Tre Mann/ DeQuan Jeffries
Small Forward : Brandon Miller/Kon Knuepple/Liam McNeeley
Power Forward : Miles Bridges/Grant Williams/Tidjane Salaün
Center : Moussa Diabaté/Mason Plumlee/Ryan Kalkbrenner

 

L'effectif est bien déséquilibré : le backcourt est solide mais le frontcourt est extrêmement fragile. Cependant, les Hornets ont quelque chose qui leur manquaient depuis longtemps : du talent ! Entre LaMelo Ball, Collin Sexton et Spencer Dinwiddie, Charlotte possède des joueurs imparfaits, mais qui ont un niveau NBA. Sur les postes 2/3/4, la franchise a moins de talent, mais est en possession de jeunes joueurs à suivre. On espère que Brandon Miller pourra faire (enfin) une saison complète, Kon Knueppel est un excellent shooteur, Josh Green peut encore progresser et Tidjane Salaün va connaître sa deuxième saison NBA. Avec les départs de tous les pivots, nous sommes heureux pour Moussa Diabaté qui pourrait glaner encore plus de temps de jeu. Mais cela montre la faible du poste 5. En 4, c'est un peu mieux, avec Miles Bridges et Grant Williams, sans avoir de génie pour autant. Le groupe est meilleur, mais il y a encore beaucoup de travail à faire.

 

 

PG : LaMelo Ball
SG : Josh Green
SF : Brandon Miller 
PF : Miles Bridges
C : Moussa Diabaté

 

Malgré les mouvements, de l'été, le Hornets devraient aligner la même équipe que ce qui était attendu en début de saison dernière. A l'exception de Moussa Diabaté, qui semble être le meilleur pivot à aligner pour intégrer ce 5. Machine au rebond, il a fortement contribué à la belle saison de Charlotte concernant le rebond offensif (8e offensive rebound percentage). Comme souvent, LaMelo Ball va prendre tous les ballons (ou presque) : l'an dernier, il avait le plus gros usage rate de la ligue. Par conséquent, l'aligner à côté de Josh Green fait sens, puisque ce dernier ne demande pas le ballon. Brandon Miller semble être un ailier avec une bonne qualité de shoot, ce qui aidera grandement le meneur, dans cette équipe qui peine à scorer. Il lui faudra être sur pied si les Hornets veulent avoir un semblant d'ambition. Enfin, Miles Bridges complète ce cinq majeur, malgré tous ses défauts. Il produit : s'il n'est pas sur le terrain, difficile de marquer des points pour cette équipe. Par conséquent, il a sa place. Quand bien même, le Front Office pourrait essayer de s'en séparer, sans que ça n'handicape l'équipe pour autant. 

 

 

Finalement, le banc des Hornets est... plutôt séduisant. Pour le backcourt, Collin Sexton et Spencer Dinwiddie sont d'excellents ajouts, notamment le premier. Plutôt bon driver, très bon shooteur, l'ex du Jazz a profité de son passage à Salt Lake City pour devenir un joueur plus efficace que la moyenne NBA. Cependant, ce n'est pas un très bon passeur, contrairement à Dinwiddie. Ce dernier a un volume beaucoup moins important mais passe bien plus. Une qualité qui compense son manque de shoot. Parmis les autres joueurs qui seront importants dans la rotation, Kon Knuepple et Grant Williams. Le rookie a été choisi en 4, ce qui en fait d'office une pièce sur qui le Front Office compte, et le coach, qui a probablement donné son accord. Excellent shooteur, son spacing va apporter beaucoup. Quant à l'ancien des Celtics, il lui faudra se remettre d'une grave blessure subie la saison dernière. S'il est en forme, ce sera un élément majeur de Charles Lee. Entre lui et Miles Bridges, cela fait une concurrence féroce à affronter pour Tidjane Salaün qui devra batailler pour trouver une place. Capable de jouer les postes 3 à 5, le Français pourra peut-être grapiller des minutes là où le banc semble afficher des points faibles. 

 

 

27 petits matchs. C'est le nombre de rencontres qu'a disputées Brandon Miller la saison dernière. Blessé dès l'entame de la régulière, sa saison a pris défénitivement fin mi-janvier, au grand regret des fans et observateurs. Mais aussi de Charles Lee, qui a perdu le bras droit de son meilleur joueur, anéantissant tout espoir de compétitivité pour les Hornets. Drafté avec le choix 2 en 2023, l'ailier fut une surprise car personne ne l'attendait là... Et il a surpris tout le monde en prouvant qu'il méritait de l'être. Bon shooteur, il prend une grande partie de ses tirs à 3 points, avec une réussite de 35%, un tout petit peu en dessous de la moyenne NBA. Néanmoins, son pourcentage de réussite sur les lancers francs montre que c'est un joueur avec du toucher et qu'il ne faut pas s'inquéter pour l'avenir : ce sera un joueur fiable et capable d'apporter du spacing. Efficace au cercle, il gagnerait à y aller plus souvent. Problème, il est difficile d'y aller lorsque l'équipe manque d'espace. Avec les quelques ajouts de l'été, peut-être cela l'aidera un peu plus. Pour Charlotte, il faudra un grand Brandon Miller. A côté de LaMelo Ball, c'est lui le meilleur joueur, avec un profil parfait pour la NBA, du talent et du shoot. Si la franchise de Caroline du Nord souhaite avoir des ambitions, ça passera forcément par l'aillier.

 

 

Une superstar : Nombreux sont ses défauts et il est critiquable à juste titre. Mais lorsque LaMelo Ball est sur deux jambes sur un terrain de basket, le visage des Hornets change du tout au tout. Plutôt bon shooteur (36% de réussite à 3 points en carrière et 84% aux lancers francs), le meneur est une menace offensive sous bien des aspects. D'un part via son tir, mais surtout à la passe, où sa vision de jeu fait des ravages. Encore (trop) inefficace car il prend des shoots dans des zones peu rentables, il gagnerait à aller plus souvent au panier, où éliminer ses longs mi-distance afin de prendre plus de trois points. Néanmoins, il est tributaire de ses coéquipiers, du talent qu'ils ont et de leurs qualités : si personne n'est capable d'espacer le terrain, ou être une simple menace offensive, difficile de créer des décalages et avoirs des points faciles. Surtout, le meneur doit travailler sur son corps : il n'a joué 55 matchs ou plus qu'à une seule reprise en cinq saisons ! En 2022-23 : 36 matchs ; en 2023-24 : 22 matchs ; en 2024-25 : 36 matchs. S'il ne fait pas le nécessaire pour être sur le parquet, les choses sont compliquées pour tout le monde. Il a de nombreuses clés en main, à lui de bien les utiliser. 

 

Quelques jeunes prometteurs : On vient de parler de LaMelo Ball, déjà de niveau All Star, et pourquoi pas de calibre franchise player. Mais ce n'est pas le seul joueur de talent, avec du potentiel pour aller plus haut. Brandon Miller semble être un joueur capable d'atteindre un beau plafond et de devenir le bras droit d'une superstar. Josh Green n'a que 25 ans et a déjà prouvé qu'il pouvait être un excellent joueur de rotation : lorsque les Mavs sont allés en finales NBA, il était un des premiers à sortir du banc, avec 18 minutes de moyenne. L'an dernier Tidjane Salaün a été drafté en 6 et reste un talent brut à développer, venant à peine de fêter ses 20 ans. Tout comme Kon Knuepple, choisi avec le choix 4 quelques semaines plus tôt. Par ailleurs, il y aura quatre débutants dans l'effectif cette année. Même s'il n'y a pas forcément un génie qui va se transformer en un top 10 des joueurs NBA, les Hornets possèdent des éléments capables d'aider cette équipe à passer un cap.

 

De bons assets : On vient de parler de tous les jeunes de cet effectif, qui rentre dans cette catégorie. Au vu de la qualité du groupe, personne ne peut se déclarer intouchable. Mais au-delà des éléments  inexpérimentés, les Hornets sont en possession de quelques atouts plus qu'intéressants sur le marché. Hormis LaMelo Ball, personne n'a de contrat allant plus loin que la saison 2026-27. On peut imaginer que Brandon Miller sera prolongé dès l'été prochain cependant. Sinon, Collin Sexton, arrivé cet été, sera en fin de contrat dans quelques mois. Avec un salaire inférieur aux 20 millions, c'est un excellent asset à bouger, pour obtenir une belle contrepartie. Encore jeune, productif et efficace, une équipe compétitive pourrait se laisser tenter par lui en échange d'un mauvais contrat et d'un pick. Pat Connaughton est dans la même situation, en gagnant moins de 10 millions l'année, donc un bon contrat à mettre dans un échange. Car, en soit, rien n'empêche les Hornets d'être à l'initiative d'un blockbuster trade si une opportunité se présente afin d'accélérer les choses. La conférence Est étant faible, si les planètes s'alignent pour eux, un renfort peut les envoyer en Playoffs. Ils ont des vétérans (Plumlee et Dinwiddie) au minimum, tous leurs choix de Draft jusqu'en 2032 (plus d'autres de Dallas et Miami)... Etonnamment, Charlotte est dans une situation financière presque idéale. Ne reste plus qu'à matérialiser cela sur les parquets. 

 

 

LaMelo Ball trop seul ? : En effet, le meneur est une star est capable de créer une belle attaque autour de lui, mais qui pour l'accompagner ? Brandon Miller en a le talent. Mais après... C'est assez vide. Certains joueurs sont intéressants mais feront-ils long feu en Caroline du Nord. Collin Sexton, Spencer Dinwiddie sont de bons joueurs, mais rien ne dit qu'ils seront encore là dans six mois. Surtout, ils sont sur le poste de LaMelo Ball, qui va jouer 30-35 minutes de moyenne tandis que Josh Green semble destiné à avoir un temps de jeu considérable car bon défenseur et shooteur de grande qualité. Le vrai problème est le manque de talent dans le frontcourt. Moussa Diabaté est une belle révélation et sera utile puisque excellent rebondeur (idéal pour le jeu des possessions). Néanmoins, ça n'est pas le meilleur partenaire de pick and roll. Avec quatre rookies qui arrivent, il faut espérer qu'une belle surprise se montre.

 

Les blessures : Mettons Brandon Miller de côté. Deux saisons en carrière, une complète et une finie précipitamment, il est trop tôt pour le considérer comme injury prone. Mais nous avons exposé le problème de LaMelo Ball. Cependant, ce n'est pas le seul : depuis 2022, trop souvent, des joueurs majeurs se blessent et manquent de nombreux matchs. Ca a surtout été Mark Williams dans le passé. Néanmoins, on peut parler de Kelly Oubre Jr (48 matchs en 22-23), de Gordon Hayward (au mieux 50 matchs en 22-23, sur un contrat de quatre ans), Grant Williams la saison dernière... Régulièrement, des joueurs majeurs s'absentent pour une plus ou moins longues durée, réduisant à néant les ambitions des Hornets. Si les Pelicans sont les champions en la matière, ce serait une erreur de ne pas parler de Charlotte, et l'incapacité de la franchise d'avoir des joueurs en forme sur l'intégralité d'une saison.

 

Quel projet cette saison ? : Conséquence de l'instabilité des effectifs, des blessures régulières et des nombreux jeunes choisis. Il est presque impossible de définir clairement quel sera le projet des Hornets cette année. Si les joueurs sont en forme, l'équipe peut viser une place en Playoffs via le play-in ; si les pépins physiques se manifestent, ça va de nouveau tanker. De-même concernant les joueurs de l'effectif : que faire des vétérans arrivés cet été ? Collin Sexton a-t-il l'envie de s'installer durablement en Caroline du Nord ? Le Front Office en a-t-il lui-même l'envie ? Même question pour Dinwiddie et Plumlee. Beaucoup de jeunes ont été draftés, cela laisse sous-entendre une volonté de prendre son temps et de les développer. Néanmoins, LaMelo Ball va entamer sa sixième saison en NBA et lui risque de s'impatienter, avec un risque : qu'il demande à être échangé. Une saison qui s'annonce encore passionnante à Charlotte... Pas forcément pour de bonnes raisons.

 

 

Un peu d'optimisme pour commencer : les Hornets ont plus de talent que la saison dernière. Il est certainement mal réparti sur les postes, mais, au moins, Charlotte a des joueurs qui peuvent leur faire gagner des matchs. Autre point qui peut donner le sourire : les blessures. On peut imaginer qu'elles ne seront pas aussi nombreuses et dévastatrices que la précédente régulière. Néanmoins, difficile d'avoir des espoirs pour eux. Il y a des franchises largement supérieures devant, et d'autres, plus dans la moyenne, qui devraient les devancer. Les Wizards et les Nets tankeront. Ensuite arrive ce terrible ventre mou de médiocrité. L'équipe fait partie d'un groupe, avec les Bulls, les Raptors, le Heat, les Pacers, voire les Celtics selon comment la saison se passera, où il y a un minimum de talent pour ne pas être un cancre... mais pas assez pour être ambitieux. Sans oublier les Sixers, qui devront aussi se reléver après une saison calamiteuse. En conclusion, les Hornets finiront entre les places 13 et 7. Si les planètes s'alignent, ils iront au play-in ; si les éléments sont contre eux, une (nouvelle) très longue saison attendra les fans. Cela est d'autant plus dur à juger que les incertitudes sont nombreuses. Comme exposé plus haut, du changement et des transferts seront très probables. On espère seulement que LaMelo Ball et Brandon Miller seront sur pied pour que Charles Lee pose des bases offensives, et que les Français de l'équipe parviendront à faire leur trou.