À une semaine de la draft WNBA, certains coachs et spécialistes font le point

À une semaine de la draft WNBA, certains coachs et spécialistes font le point

Bill Laimbeer - Cheryl Reeve - Katie Smith - Derek Fisher

Le 10 avril se tiendra la prochaine draft WNBA à New-York. A une semaine de cet évènement, plusieurs personnes de la WNBA ont répondu aux questions des journalistes. Qu’avaient-ils à dire ? Morceaux choisis.

Dans cette conférence de presse se sont exprimés Kara Lawson (ESPN), LaChina Robinson (ESPN), Derek Fisher (Los Angeles Sparks), Bill Laimbeer (Las Vegas Aces), Cheryl Reeve (Minnesota Lynx) et Katie Smith (New York Liberty).

 

A quel point est-ce difficile de se faire une place dans une équipe WNBA?

Kara Lawson : C’est tellement dur. Si on pense juste en chiffres: il y a 12 équipes, avec des joueuses allant de leur 1ère à leur 17ème saison dans la ligue. Et quand on parle de quelqu’un qui doit faire la transition entre l’université et les pros, jouer contre des joueuses qui jouaient déjà dans la ligue, dans une limite de temps pour prouver qui s’étend à deux ou trois semaines. C’est vraiment dur car il s’agit d’un environnement avec beaucoup de pression, il faut apprendre de nouveaux systèmes, de nouvelles règles. Toutes ces choses doivent être avalées d’un coup pendant le training camp.

 

Quel est votre avis sur Napheesa Collier (UConn, numéro 4 de la mock draft actuelle)?

Kara Lawson : Naphessa Collier est pour moi dans la conversation pour être la meilleure joueuse de cette draft. Elle est très complète et ce qu’elle fait de bien peut être fait au niveau supérieur. Elle peut scorer très facilement, elle bouge très bien avec le ballon, sans le ballon ce qui est quelque chose de très important quand je regarde les joueuses souhaitant faire la transition de l’université à la WNBA. J’ai eu la chance de la voir lors de la préparation avec team USA l’été dernier et elle y faisait déjà de belles choses face à des joueuses WNBA.

 

Est-ce que ce serait bénéfique pour Jackie Young de faire une année de plus en université et que voulez-vous la voir travailler ?

LaChina Robinson : Oui je pense que ce serait bénéfique pour elle si elle décide de rester. Et je veux la voir faire ce qu’on la voit déjà faire maintenant : avoir envie de prendre les matchs à son compte. Je pense qu’elle gratte à peine la surface parce qu’elle a l’autorisation par les seniors de faire beaucoup de choses, de mener l’équipe dans beaucoup de domaines. Comme on a vu hier (victoire de Notre-Dame face à Stanford pour aller au Final Four NCAA), vous pouvez lui donner le ballon et elle peut créer du jeu. Je veux la voir faire plus souvent ça, elle aura à faire ça plus souvent si elle continue en université puisqu’en dernière année elle aurait encore plus de responsabilités dans les moments à forte pression. Et la seule chose à vraiment travailler pour elle serait son tir à trois points.

NB: Jackie Youn, numéro 7 de la mock draft, n'est pas encore dans sa dernière année universitaire et partir en WNBA avant la fin de son cursus universitaire est quelque chose qui se fait encore peu.

 

Que pensez-vous d’Alanna Smith (numéro 8 de la mock)?

Bill Laimbeer : C’est une shooteuse, mais on choisit en 1 donc elle n’est pas dans nos papiers.

Derek Fisher : Allana Smith est une joueuse vraiment talentueuse. Elle est très versatile ce qui je pense serait parfait pour sa transition vers la WNBA où qu’elle soit draftée. Elle a des capacités qui pourraient s’adapter à n’importe quel roster.

 

A quel point la postseason en université ou en Europe fait la différence dans les choix et les rapports des scouts en vue de la draft ?

Katie Smith : Je pense que si deux joueuses sont proches et que l’on essaye de les différencier, leurs performances en post season peuvent nous aider dans notre choix mais dans l’ensemble notre choix ne se base que très peu sur ces quelques matchs vu qu’on les regarde sur la durée.

 

Quel est votre avis sur Megan Gustafson (numéro 11 de la mock)?

Cheryl Reeve : Nous l’avons observé longtemps et nous avons beaucoup apprécié sa carrière universitaire. L’une des choses que j’apprécie le plus à propos de Megan c’est à quel point elle est facile à coacher et elle peut faire de bonnes choses au niveau supérieur. Même si elle fait 6’3 et que c’est une pivot, elle semble avoir conscience qu’elle devra apprendre à s’écarter du panier et c’est ce qu’elle essaye un peu de faire. Mais puisqu’on parle d’une joueuse qui aime ce sport et qui a une bonne éthique de travail, je pense qu’elle peut s’améliorer dans ces domaines et devenir un pick intéressant.

 

Est-ce l’une des drafts les plus ouvertes dont vous vous souvenez, quand on voit tout ce qui pourrait arriver ?

Bill Laimbeer : Oui. Il n’y a pas d’A’ja Wilson dans cette draft. Donc on est avec le pick numéro 1 en train de se dire « Ok qu’est-ce qu’on fait ? ». Il va sans dire que pour l’instant nous testons le marché pour l’échanger contre plusieurs picks plus bas. Il y a plusieurs choix en haut de draft qui peuvent être faits et en fonction de qui choisit qui… Asia Durr (numéro 2 de la mock) est une personne logiquement en haut de la draft, Teaira McCowan (numéro 3) aussi. Donc il y a beaucoup de choses qui vont arriver cette semaine.

 

Il y a eu beaucoup de rumeurs comme quoi Liz Cambage voulait à partir Los Angeles, ou que les Aces voulaient monter un trade pour la récupérer. Personne ne sait ce que va faire Cambage mais tout ce flou autour de sa situation, à quel point cela vous impacte à l’approche de la draft ?

Derek Fisher : Je ne suis concentré que sur les joueuses que nous avons réellement et je prépare la saison dans cette optique.

 

A quel point avez-vous prêté attention à Teaira McCowan (numéro 3) ?

Bill Laimbeer : J’ai besoin d’une pivot mais aussi d’une meneur. Nous avons regardé plusieurs options, nous avons également discuté avec beaucoup d’équipes pour échanger notre choix numéro 1. Pour en revenir à McCowan, c’est une draft bizarre. Si elle n’est pas prise par certaines équipes au bon moment elle pourrait tomber dans la draft. C’est assez imprévisible pour le moment.

 

Bill Laimbeer, vous avez connu beaucoup de joueuses de l’université de Connecticut par le passé. Quelles différences voyez-vous entre les joueuses de UConn que vous avez eu par le passé et celles de cette année (Napheesa Collier et Katie Lou Samuelson)?

Bill Laimbeer : Ces deux joueuses ont reçu des entrainements de qualité. Elles jouent dans un environnement de haute intensité, elles jouent au basket de la bonne manière, vous savez en impliquant leurs coéquipières. Elles jouent des deux côtés du terrain et comprennent le jeu. C'est un énorme facteur pour n’importe quelle joueuse de basket. Vous savez il y a des athlètes qui jouent au basket et des joueuses de basket. Celles qui sortent d’UConn sont des joueuses de basket.

 

Quand on a gagné un titre WNBA et que l’on choisit à la fin du premier tour à la draft. Que cherchez-vous à obtenir lors de la draft ?

Cheryl Reeve : Durant ces années-là, on priait que quelqu’un de bien côté tombe dans la draft mais ce genre de chose n’arrive jamais. On se contentait alors de prendre l meilleure joueuse disponible même si nous n’avions pas vraiment de besoin.

 

Vous parlez de la possibilité d’échanger votre pick. Il semble que beaucoup d’équipes ne voudront pas faire de trade le jour de la draft, puisque c’est quelque chose qui ne se fait pas si souvent en WNBA. Vous pensez que ça en est où ?

Bill Laimbeer : La façon dont la ligue est faite et que les picks ne soient pas protégés en cas de mauvaise saison fait qu’il y a peu de transferts. Si on pouvait faire comme chez les hommes et protéger les picks, ça donnerait lieu à un nombre énorme d’opportunités de transferts. Mais cette année va être très intéressante car personne ne sait si certaines non-seniors (Sabrina Ionescu notamment, numéro 1 de la mock mais toujours pas incrite à la draft ndlr.) vont s’inscrire à la draft. Et ceci va mettre le fouilli dans les possibilités de transferts le jour de la draft.

 

Propos recueillis par Sébastien Hervé lors de la conférence téléphonique internationale tenue par la WNBA ce mardi 2 avril.