La NBA jouera-t-elle encore avec Team USA dans les années à venir, ou verra-t-on une formation nationale sans grandes stars de la ligue comme en 1998, lors du championnat du monde en Grèce avec les Dirty Dozen (c'est la Yougoslavie qui a remporté le titre face aux Russes, les USA terminant 3e).
C'est malheureusement la question qui va se poser. Adam Silver a déjà fait comprendre qu'il avait l'intention de travailler sur ce dossier épineux, surtout depuis la grave chute de Paul George qui va lui faire louper toute la saison prochaine et dont le retour au plus haut niveau va être remis en cause. Les propriétaires de franchises NBA, avec Mark Cuban en tête de liste, se dressent déjà contre Team USA et les différentes sélections nationales qui peuvent fragiliser les organismes de leurs joueurs. En référence à Cuban, nous pouvons évoquer le cas de Rodrigue Beaubois, blessé au pied lors de la préparation à la Coupe du Monde 2010. Depuis, l'ancien Maverick n'a jamais pu rebondir convenablement.
Sur ce point, Brian Shaw, fier de ce que produit son protégé Kenneth Faried en Espagne, rappelle qu'il a été champion du monde avec Team USA bien avant la création du Dream Team à Barcelone en 1992, quand les compositions d'équipes nationales ont pu accueillir les stars de la NBA. Sur le site des Nuggets, le Head Coach de Denver se souvient de cette victoire de 1986 :
"Nous avions gagné sur les Soviets que de deux points, je crois que c'était 87 à 85 (effectivement, c'était le score final, mais les USA menaient de 18 points à huit minutes de la fin. L'URSS était revenu au score, mais a loupé le panier de la gagne. Cela faisait 32 ans que Team USA n'avait pas gagné l'or mondial). J'ai ma médaille d'or dans un endroit sûr de ma maison à Oakland. J'ai un peu oublié ce moment des championnats du monde de 1996 puisqu'il y a eu les autres Mondiaux et les Jeux Olympiques."
"Je me souviens surtout de la préparation. Je n'ai jamais été aussi en forme de ma vie. Lute Olson était notre coach, et nous étions à Tucson durant tout l'été. C'était intense. Il m'a donné une idée de ce que j'allais faire si je voulais vraiment le faire. Ma motivation était d'essayé de me mesurer aux gars dans un programme plus lourd. Une fois que j'étais dans les essais, j'ai commencé à bine jouer et il a validé le fait que je pouvais jouer à ce niveau."
Shaw jouera ses seuls 5 matchs avec Team USA lors de ce mondial 1986, en compagnie notamment de Sean Elliott, David Robinson ou encore Kenny Smith, tous en NCAA à l'époque. Cette période n'a certes pas marqué l'histoire du basket moderne mondial, mais cela montre combine ces expériences internationales sont importantes dans la progression des joueurs. Les saisons qui suivront vont lui permettre de toucher au rêve de jouer en NBA, notamment en devenant le meilleur joueur de la Pacific Coast Athletic Association, une première March Madness en 1998 et une draft par les Celtics cette année-là.
Comme nous l'avait expliqué Jacques Monclar, il se peut que les choses tiennent encore debout jusqu'aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, mais nous ne sommes pas à l'abri d'un refus massif de la NBA et des propriétaires, surtout en pleine renégociation du Collective Bargaining Agreement.