Scottie Pippen, le plus grand des numéros 2
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Scottie Pippen, le plus grand des numéros 2

TMH17 18/8/2013 à 13h20
  • Scottie qui es tu ?

On peut le dire, Pip fut le plus grand des numéros 2. Dans l'ombre de Michael Jordan, pour tout le monde Scottie est le fidèle lieutenant de Sa Majesté. Et pourtant, rien ne prédestinait cet enfant de l'Arkansas à cette carrière. Né à Hamburg, une petite ville, il est  le plus jeune de 12 enfants. Au lycée, il joue meneur de jeu, lui qui des années plus tard sera le vrai créateur du jeu des Bulls. Sa carrière Universaitaire ne se déroule pas sous les meilleurs auspices dans une université de NAIA qui ne lui offre aucune reconnaissance malgré des très belles statistiques : 23.6 points, 10 rebonds et 4.3 passes.

  • La draft et les premières années 

En 1987, Scottie se présente à la draft et est choisi en 5ème position. Parmi les joueurs choisis devant lui, seul le numéro 1, un certain David Robinson, fera une carrière digne de ce nom. Il est choisi pas les Seattle Supersonics. Les Bulls possèdent le 8ème choix de draft et choisissent le pivot Olden Polynice. Chicago fait le forcing pour récupérer le jeune ailier afin de l'associer à Michael Jordan. On connait la suite... A partir de là, sa carrière sera liée à celle de Jordan. Justement l'année avant l'arrivé de Pippen, Jordan est meilleur marqueur NBA mais les Bulls sont balayés en playoffs par les Celtics de Larry Bird. Cette draft 87 sera donc primordiale pour les Bulls qui sélectionnent en plus la dernière pointe du triangle, l'intérieur Horace Grant, partie prenante du premier triplé de Chicago.

 

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La première année de Scottie est difficile, il joue un rôle de 6ème homme et termine avec presque 8 points de moyenne. Mais on aperçoit déjà ses forces et ses faiblesses. Son shoot est perfectible, comme il le sera tout au long de sa carrière. En revanche, sa polyvalence et sa défense sont déja bien présentes. Ca sera sa marque de fabrique tout au long de sa carrière. Les premières saisons sont satisfaisantes sur le plan statistique mais sur le plan collectif ça coince et il faudra attendre 1991 pour que les Bulls décrochent enfin le titre. Lors de sa 3ème saison en 89/90, il réalise 16.5 points, 5.4 passes et 6.7 rebonds. Durant les 10 saisons suivantes, il tournera toujours au minimum à 12 points, 5 rebonds et 5 passes de moyenne. Cette saison 89/90 voit aussi l'arrivée aux Bulls de Phil Jackson et son attaque en triangle.

  • Le premier Three peat

L'année 90 voit Chicago arrivé revanchard. Pippen et Jordan ont encore en travers de la gorge la finale de Conférence perdue l'année passée contre les Bad Boys de Detroit en 7 matchs. Le bilan est de 61 victoires pour 21 défaites. Pippen réalise trois triple-double avec 17.8 points, 7.3 rebonds, 6.2 passes et 2.6 interceptions. Pendant ce temps-là Jordan obtient son 5ème titre de meilleur marqueur et son deuxième titre de MVP. Horace Grant s'impose à l'intérieur comme le complément idéal des deux extérieurs et Chicago prend sa revanche en Finale de Conférence contre Detroit. Pippen devient le défenseur numéro 1 de l'équipe et le vrai créateur du jeu des Bulls. Ce qui devient sa marque de fabrique. Là ou Jordan marque les points et met les shoots importants, Scottie reste dans l'ombre et fait le reste. En Finale NBA, ce sont les Lakers qui se présentent sur la route des Bulls. Après une mise en route difficile et une défaite de 2 points dans le premier match, Chicago remporte son premier titre en 5 matchs face à un Magic Johnson vieillissant.  Scottie tourne à 21 points, 8.9 rebonds et 5.8 passes sur la post season.

La saison suivante, les Bulls sont les grands favoris à leur propre succession. Et Pippen réalise sa meilleure moyenne au scoring avec  21 points de moyenne. Il atteint aussi les 7 passes pour la seule fois de sa carrière et finit avec 7.7 rebonds. Il réalise sa meilleure saison sur le plan individuel si l'on exclut les années de la première retraite de Jordan. Dans le même temps, MJ remporte un nouveau titre de meilleur marqueur et de MVP. Les Bulls remportent 67 matchs pour seulement 15 défaites. C'est le 3ème plus gros pourcentage de victoire à l'époque derrière les 68 victoires des 76ers de 1967 et les 69 des Lakers de 1972. Les Bulls arrivent en Finales NBA contre les Blazers de Clyde Drexler. La victoire sera obtenue en 6 matchs avec Pippen qui termine la post season à 19.5 points, 8.8 rebonds et 6.7 passes. Jordan est de nouveau élu MVP des Finales. 

La saison suivante marquera la fin d'une ère. Chicago concourt pour le three peat, performance seulement réalisée par les Lakers de Minneapolis au début des années 50 et la grande équipe des Celtics de Bill Russell. Entre temps, Scottie Pippen a été de l'aventure de la Dream Team au JO de Barcelone avec Jordan et toutes les stars de l'époque pour ce qui reste surement la plus grande équipe de sport collectif de l'histoire. Cette saison 92/93 sera plus compliquée pour les Bulls même si Jordan et Pippen restent constants. La Finale NBA sera la plus dure des Bulls contre les Suns de Phoenix de Charles Barkley. Chicago s'impose en 6 matchs avec que des victoires de moins de 10 points. Pippen réalise un triple-double au match deux pour permettre aux Bulls de l'emporter dans un match où Jordan et Barkley marque 42 points chacun.

A la fin de cette saison la nouvelle tombe, Michael Jordan se retire du basket-ball pour aller jouer au base ball en Ligue Mineure suite au décès de son père. Pippen devient le patron des Bulls.

  • 1993-1995 : le patron des Bulls

Ses deux saisons seront en demi teinte pour lui. D'un côté, il continue à réaliser des stats très complètes et de l'autre, il n'arrive plus à emmener les Bulls au sommet. Pourtant, il voit l'arrivée de Toni Kukoc. La star Européenne de l'époque deviendra un maillon important de l'équipe dans les années à venir. Mais le courant passe mal entre les deux hommes. Tout ça à cause d'une histoire vieille de 3 ans. Kukoc a été drafté par les Bulls en 1990 et pendant les négociations avec le Croate, le renouvellement de son contrat a été gelé. En 1994, les Bulls tombent en demi finale de Conférence contre les Knicks et voient les Rockets de Houston leur succéder au palmarès. Lors de la saison 95, il réalise un exploit que seuls Julius Erving en ABA et Dave Cowens en NBA ont réalisé avant lui : il est le leader de son équipe dans les 5 catégories statistiques, prouvant une fois de plus sa polyvalence. La nouvelle tombe en fin de saison regulière, Jordan est de retour. Il joue les 17 derniers matchs de la saison et les playoffs mais les Bulls succombent comme en 1994 en demi finale de conférence, cette fois contre le Magic du jeune Shaquille O'Neal.

Le bilan de ses deux saisons en tant que patron des Bulls est mitigé. Il répond présent sur le plan individuel mais les Bulls ne réussissent pas à remporter de titre. De plus, Horace Grant est parti à la fin de la saison 94 à Orlando.

  • Année du record et second Three Peat

Avec un Jordan de retour à 100 %, Pippen redevient le numéro 2. Pour remplacer Horace Grant, les Bulls ont jeté leur dévolu sur Dennis Rodman, joueur exclusivement défensif et meilleur rebondeur la ligue. Cette saison 96 sera la meilleure de l'histoire avec le record de 72 victoires pour 10 défaites. Les playoffs se passent sans encombre au moins jusqu'en finale. Les trois premiers matchs sont bien gérés et les Bulls perdent les deux matchs suivants avec un Jordan serré de près par Gary Payton. Scottie passe au travers avec des statistiques au shoot très moyennes. Lors du match 6, il sera à nouveau très bon, aidant Jordan très en difficulté. Finalement, les Bulls bouclent cette saison avec un 4ème titre. A la fin de cette saison record, Scottie rajoute un nouveau titre Olympique avec Team USA à Atlanta.

Les deux annéess suivantes, les Bulls battront le Jazz d'Utah en Finale. Mais pour Scottie la saison 97/98 sera difficile. Il ne joue que 44 matchs suite à une blessure et commence sa saison en janvier. Ses statistiques sont encore très bonnes mais il perd de l'influence au sein de l'équipe. Cela ne l'empêche pas de remporter un 6ème et dernier titre avec les Bulls.

  • L'après Chicago

En 1998, l'équipe éclate après le 6ème titre. Jordan prend sa deuxième retraite, Rodman s'en va et Scottie aussi. Il part du côté des Rockets où il forme un Big Three d'expérience avec Hakeem Olajuwon et Charles Barkley. Cette saison est tronquée par le lock out. Il ne fera qu'une seule saison à Houston avant d'aller passer 4 ans du côté des Blazers où il fera 4 bonnes saisons malgré des blessures et son âge de plus en plus avancé. Les Blazers remportent 59 victoires la première année de Pippen. Puis une cinquantaine les 3 suivantes. Il ira terminer sa carrière aux Bulls, où il arrive dans une équipe en pleine reconstruction. Son passage y sera anecdotique.

 

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  • Une retraite pas très dorée

Sa retraite ne se passe pas bien, après avoir été consultant pour la télé, il a eu comme de nombreux autres joueurs, de gros problèmes d'argent. Pippen est même victime d'une arnaque qui le laisse sur la paille. On l'a même vu rechausser les basket pour jouer en Finlande et en Suède pour une tournée. Il a touché 66 000 dollars pour ses 3 matchs. Entre temps, en 2005, les Bulls ont retiré son maillot. Le numéro 33 flotte désormais au plafond du United Center.

  • Que reste t-il de Scottie Pippen ?

Pippen a toujours évolué dans l'ombre de Jordan, l'aidant à gagner 6 titres NBA mais étant incapable de faire gagner les Bulls. Mais Jordan, aurait-il gagné sans Pippen ? Rien n'est moins sur. En tout cas, il était un all around player, aussi bien en attaque qu'en défense et le dépositaire de l'attaque en triangle de Phil Jackson. Et surtout il aurait pu être le franchise player dans quasiment n'importe quelle équipe de la ligue.