Phoenix Suns 2022-2023 : le soleil va-t-il briller à nouveau ?

Phoenix Suns 2022-2023 : le soleil va-t-il briller à nouveau ?

Phoenix Suns - Devin Booker - Chris Paul - Deandre Ayton

La meilleure équipe de la saison 2021-2022 s'apprête à entamer son nouvel exercice. Dans leurs rangs, deux des meilleurs arrières de la ligue, un pivot qui compte bien participer à son premier all star game, et un supporting cast confirmé. Mais la désillusion des playoffs 2022, et des rixes au sein de la franchise font planer le doute. Alors, saison de l'éclaircie ou du brouillard dans l'Arizona ?

  • LA SAISON 2021-2022

 

Si la saison des 2021-2022 des Suns avait été une copie du bac’, la troupe de Robert Sarver dirigée par Monty Williams aurait obtenu un 20/20, avec félicitations du jury. Les Suns ont véritablement survolé l’exercice du début à la fin. De fin octobre à décembre, c’est par une série de 18 victoire que Phoenix fait comprendre au reste de la ligue ses standards : la win, la win, et encore la win. A 37 ans, Chris Paul continue de vieillir comme du bon vin, tandis que Devin Booker continue de s’affirmer comme un des joueurs dominants de l’Ouest. Le natif du Michigan n’y va pas de main morte avec la concurrence, affichant des moyennes record aux points (26,8), rebonds (5,0), et interceptions (1,1). Mais derrière ce backcourt étincelant, c’est tout un appareil collectif qui contribue au rouleau compresseur des Suns. Deandre Ayton assure un double-double chaque soir (17,2 points et 10,2 rebonds par match), Mikal Bridges neutralise les scoreurs adverses, et Jae Crowder, Cam Johnson, Javale McGee, et compagnie apportent parfaitement leur pierre à l’édifice des ceux côtés du terrain.

 

Début février, CP3 et Booker sont nommés All star, les Suns écrasent les Milwaukee Bucks, leur bourreau des Finals précédentes par le score de 131-107, et les Suns sont les grands favoris pour s’envoler vers le titre NBA. Les Suns vont terminer la saison aussi bien qu’ils l’ont commencée, et atteindre un bilan impressionnant de 64 wins pour seulement 18 défaites. Phoenix présente des statistiques d’un niveau élite offensivement comme défensivement : avec le 4ème offensive net rating, et 3ème defensive rating de la NBA. Monty Williams est logiquement nommé coach de l’année. Mikal Bridges, lui, passe tout prêt d’être couronné pour sa fantastique saison défensive, et termine deuxième du vote du défenseur de l’année derrière le celtic Marcus Smart.

 

Cependant la magie de la saison régulière s’est vite dissipée en playoffs. Au premier tour, les Suns semblent chamboulés par l’énergie des Pelicans, et ne parviennent à arracher la série – qui devait être une formalité – qu’au bout de six matchs à suspens (grâce notamment à un Chris Paul aux airs de Point God). Au tour suivant, c’est les Dallas Mavericks de Luka Doncic qui révèlent les faiblesses des soleils. Ils ne trouveront jamais la réponse face à un Luka Doncic déchaîné, malgré tous les efforts des spécialistes défensifs Bridges et Crowder. Au terme d’un match 7 à domicile qui se mue vite en blowout (90-123), la meilleure équipe de la saison régulière s’en va par la petite porte. Des tensions dans l’équipe semblent apparaître, Williams ne faisant jouer son pivot Deandre Ayton, en négociation de contrat, seulement 17 minute. Il expliquera après la match que c’était une décision « interne ». 

 

  • MOUVEMENTS DE L'INTERSAISON

 

Arrivées : Josh Okogie (Minnesota), Duane Washington Jr. (Indiana), Timothe Luwawu-Cabarrot (Atlanta) , Damion Lee (Golden State), Jock Landale (Spurs)

Départs : Javale McGee, Elfrid Payton, Aaron Holiday, Frank Kaminsky, Ifee Lundberg,... Jae Crowder ?

 

  • l'effectif

 

Meneurs : Chris Paul, Cameron Payne, Duane Washington Jr,

Arrières : Devin Booker, Landry Shamet, Josh Okogie, Damion Lee

Ailiers : Mikal Bridges, Torrey Craig, Timothé Luwawu-Cabarrot

Ailiers forts : Cameron Johnson, Dario Saric, Ish Wainright, Jae Crowder(*)

Pivots : Deandre Ayton, Bismack Biyombo, Jock Landale

 

  • LE CINQ MAJEUR

 

PG : Chris Paul ; SG : Devin Booker ; SF : Mikal Bridges ; PF : Cameron Johnson ; : Deandre Ayton

 

On prend les mêmes, on y ajoute Cameron Johnson, et on recommence. Les Suns n’ont pas fait de mouvement majeur – on les annonçait intéressés par Kevin Durant – donc le cinq de départ se dessine facilement. A l’arrière, CP3 et D-Book sont des incontournables, et entendront bien prouver pourquoi ils sont le duo le plus successful des deux dernières années NBA. Au poste d’ailier, Mikal Bridges doit s’affirmer comme un des meilleurs ailiers de la ligue. Lui qui sort d’une saison royale défensivement, le staff des Suns attend de lui un rôle plus important en attaque, tout comme de son bon copain Cameron Johnson, qui sera titulaire à poste d’ailier fort à la place de Crowder (l’une des raisons de la demande de départ du vétéran). Le poste de pivot revient naturellement à Deandre Ayton, prolongé de 133 millions de dollars sur 4 ans, après un quasi-départ à Indiana. Du playmaking, du shoot et de la défense, un cinq équilibré. 

 

  • le banc

 

Coach Monty pourra compter sur certains de ses hommes de mains habituels. A la mène, Cameron Payne apportera sa qualité de passe. Il pourra servir les shooteurs Landry Shamet, Torrey Craig, et même Dario Saric, qui revient après une saison blanche. Bismack Biyombo, qui sort d’une belle saison, aura plus de minutes que la saison dernière suite au départ de McGee. Les Suns ont fait quelques acquisitions qui pourraient avoir leur rôle à jouer cette saison. Damion Lee tentera de rebondir et se rapprocher de son adresse 2020-2021, où il approchait les 40 % de réussite à trois points. Le feu follet Josh Okogie, qui n’a jamais su réellement s’imposer aux Wolves malgré de réels passages intéressants, pourra contribuer à son équipe par son énorme activité en défense. Duane Washington Jr et Jock Landale devraient avoir des rôles limités, mais notre français Timothé Luwawu-Cabarrot, si les Suns décident de le signer pour la saison, pourrait avoir un rôle important sur les ailes. En particulier suite au départ probable de Jae Crowder. 

 

  • LE JOUEUR à SURVEILLER

 

Son nom était sur toutes les lèvres cet été dans l’Arizona. Embrouillé avec Monty Williams, Deandre Ayton n’est pas passé loin de signer chez les Pacers de l’Indiana, et n’a pas semblé particulièrement heureux de retrouver son coach durant le training camp. Certains fans se demandent donc si Ayton sera impliqué à 100 % dans la saison de leur équipe. A l’instant T, impossible de le savoir, mais les Suns auront grand besoin de leur géant. A 24 ans, Ayton s’est imposé comme une présence défensive, et un pivot dominant dans la raquette. Son association en pick and roll avec Paul et Booker sera cette année encore déterminante pour les Suns. Cette saison, Chris Paul fera du Chris Paul, et Booker du Booker. Mais pour espérer chercher un titre, Ayton semble être le vrai facteur X de cette équipe.

 

  • LES PLUS

 

- l’un des duos les plus clutch de la ligue : avec CP3 et Booker, les fans de Suns peuvent généralement être tranquilles dans le 4ème quart-temps. La saison dernière, les Suns n’ont jamais perdu un match lorsqu’il menaient au début du 4ème quart-temps.

 

- Booker, « young Kobe » qui progresse d’année en année : en plus d’avoir battu ses records de moyenne en points, rebonds, et interceptions, l’arrière de 25 ans a aussi épuré son jeu, avec moins de perte de balles (2,4 par match contre 3,1 en 2020-2021). Le disciple de Kobe continue d’améliorer son jeu, et devrait être une arme encore plus inarrêtable.

 

- le coach de l’année, rien que ça : Monty Williams a été reconnu Coach of the Year après sa fantastique saison cette année. Timothé Luwawu-Cabarrot, invité au training camp, a récemment fait les louanges du coach, et de son style « inspiré du basket européen ».

 

  • LES MOINS

 

- une franchise en plein chaos interne : entre la saga Sarver, la dispute Williams-Ayton, et la mise à l’écart de Jae Crowder, l’ambiance n’est pas la plus propice pour bien démarrer la saison….

 

- comment remplacer Jae Crowder ?: le vétéran affichait des stats modestes (9,4 points, et 5,3 rebonds par matchs). Mais Crowder apportait aux Suns 28 solide minutes de défense, spacing et de QI basket. Dario Sari peut être une solution, mais les Suns feraient bien de régler vite cette affaire (que ce soit en le transférant ou en le réintégrant à l’équipe) afin d’avoir un vrai banc de contender.

 

- un jeu un peu stéréotypé ? : l’année dernière, les Suns pratiquaient un basket singulier : une grande partie de leur points venaient de tirs à mi-distance. Malgré leur excellent bilan, ils ont terminé dernier en fréquence de tirs près du panier, et 25ème en fréquence de lancers francs et de tirs à trois points. Cela n’a jamais empêché les Suns de marquer en saison régulière, mais en playoffs face à des défenses plus resserrées, ce manque de diversité dans leur jeu leur a posé des problèmes – et cela pourrait continuer

 

  • BILAN PRéVISIONNEL

 

Phoenix, se trouve actuellement dans un brouillard. La pré-saison est pour l’instant mitigée, à l’image de la défaite amère contre les Adelaide 36ers, une équipe de première division australienne. Les Suns doivent vite mettre derrière eux les quelques écarts extra-sportifs autour de la franchise, afin de re-briller à nouveau face à toute la ligue. Menés par CP3, Booker et Ayton, les Suns ont, sur le papier, de quoi viser très haut. Bien que cette équipe ressemble moins à un contender qu’il y a quelques mois, le titre est atteignable, et doit être l’objectif.

 

Bilan : 55 victoire, 17 défaite, et un beau parcours en playoffs.