Orlando Magic 2018-2019 : Le Freak c'est Chic !

Orlando Magic 2018-2019 : Le Freak c'est Chic !

Orlando Magic - Mo Bamba - Jonathan Isaac - Aaron Gordon - Evan Fournier - Nikola Vucevic
Crédit photo : ClutchPoints

Orlando propose un nouveau projet avec pour têtes de gondole, les deux freaks : Mo Bamba et Jonathan Isaac. Sans plus attendre, voici le guide du Magic pour la saison 2018-2019.

  • LA SAISON 2017-2018

 

Retrouver notre analyse de la dernière saison du Magic dans notre bilan 2017-2018.

 

  • LES MOUVEMENTS DE L'ÉTÉ

 

Arrivées : Steve Clifford (coach), Mo Bamba (rookie), Melvin Frazier (rookie), Timofey Mozgov, Jerian Grant, Jarell Martin

Départs : Frank Vogel (coach), Bismack Biyombo, Mario Hezonja, Shelvin Mack, Marreese Speights, Arron Afflalo

 

  • L'EFFECTIF

 

Meneurs : DJ Augustin, Jerian Grant, Isaiah Briscoe, Troy Caupain (TW)

Arrières : Evan Fournier, Terrence Ross, Melvin Frazier

Ailiers : Jonathon Simmons, Wesley Iwundu, Amile Jefferson (TW)

Ailiers-forts : Aaron Gordon, Jonathan Isaac, Jarell Martin, Khem Birch

Pivots : Nikola Vucevic, Mohamed Bamba, Timofey Mozgov

 

  • LE 5 MAJEUR

 

PG:  DJ Augustin   SG: Evan Fournier  SF: Jonathon Simmons  PF: Aaron Gordon C: Nikola Vucevic

 

Difficile d'être crédible avec DJ Augustin au poste de meneur titulaire. Le Magic a bradé Elfrid Payton en février dernier et laissé partir Shelvin Mack cet été, se retrouvant sans playmaker digne de ce nom. Dans la catégorie des meneurs shooteurs, Augustin est une option viable lui qui a dégainé à 41,6% longue distance en 2018, son meilleur pourcentage depuis son année rookie. En revanche, pour faire jouer les autres, c’est une autre musique… DJ n’a plus dépassé les 4 assists en moyenne depuis 2014. Ses lacunes à la création ne sont pas compensées par sa défense. Un secteur où le meneur est à la ramasse depuis longtemps : l'an dernier, Augustin avait un Defensive Box Plus Minus de -2,5 points, seul Mo Speights dans l'équipe faisait pire avec -2,9. Et ce n'est guère mieux si on prend le Defensive Real Plus Minus où DJ émerge à -0,67... soit la 62ème place parmi les point guards de la Ligue !

 

Pour accompagner Augustin, on devrait retrouver dans le 5 majeur, le français Evan Fournier et le swingman Jonathon Simmons. Vavane a augmenté sa moyenne au scoring sur chacune de ses 6 saisons passées en NBA au point de devenir le top scoreur du Magic. Malgré une défense reserrée sur lui, désormais, il sera encore la principale arme offensive de l'équipe et l'un des go-to-guys en fin de match : l'an dernier, Fournier avait un Usage Rating de 31,8% dans le Clutch Time (5 dernières minutes du match quand l'écart est de 5 points ou moins)... soit le double de n'importe quel joueur du Magic ! Mais, Orlando ne s'y trompe pas car le Français a le meilleur pourcentage d'adresse de l'équipe dans les moments chauds (38,9%).

Question progression statistique, Jonathon Simmons n’est pas en reste. L’ancien Spur a largement honoré son contrat signé l’été dernier : 20 millions sur 3 ans. En multipliant par deux la plupart de ses stats, Juice est l’une des rares satisfactions du Magic. Parfait dans un role d’energizer en sortie de banc, il a endossé le costume de starter après le forfait de Terrence Ross. Tant que celui-ci ne donne pas toutes les garanties d’un retour en pleine forme physique, Simmons devrait s’octroyer le plus gros temps de jeu à l’aile. Ses aptitudes pour slasher dans les défenses seront très appréciables avec le départ de Mario Hezonja chez les Knicks.

 

Dans le frontcourt, sans grande surprise, Orlando alignera Nikola Vucevic et Aaron Gordon. Ce dernier vient de rempiler pour 76 millions sur 4 ans. De quoi en faire la star de l'équipe mais pas encore le franchise player. Formidable athlète, Gordon ne montre son talent que par intermittence : sur les 25 premiers matchs, il tournait à 19 points, 8 rebonds et 40% longue distance et pouvait lorgner sur une étoile de All Star et le titre de MIP. La suite sera moins glorieuse. Incapable de hisser son niveau de jeu pour endiguer la série de défaites, Gordon termine la saison sur une jambe dans un relatif anonymat, gêné par des blessures récurrentes au mollet. Pourtant à 22 ans, l'intérieur n'a pas encore atteint son plafond, notamment en défense, un secteur où il doit utiliser son physique pour intimider l'adversaire. A l'aise sur jeu de transition, Gordon pêche encore sur jeu placé : il ne tourne qu'à 39,9% de réussite sur les situations d'isolation... trop peu pour un joueur de son calibre.

Pour l'accompagner dans la raquette, Nikola Vucevic lui servira de point d'ancrage. Le Monténégrin sort encore d'un exercice en quasi double double : 16.5 points et 9.2 rebonds. Métronome en attaque, il va devoir, une nouvelle fois, composer avec les rumeurs de trades. Le pivot du Magic possède une belle cote sur le marché et pourrait servir de monnaie d'échange en cas de reconstruction plus drastique.

 

  • LE BANC

 

On ne va pas se mentir, la réelle sensation côté Magic cette saison va sortir du banc. Le duo de freaks, Jonathan Isaac - Mo Bamba, sera scruté sous toutes les coutures tant il est difficile de connaître les limites de ces albatros. Drafté en sixième position, Bamba intrigue surtout par son envergure record dans l’Histoire de la Ligue. Avec 3,7 blocks et 10.5 rebonds à la fac de Texas, son impact défensif apparaît comme une évidence. Mobile pour sa taille, le rookie a montré quelques moves intéressants en attaque lors de la Summer League. Le Magic a drafté plus au potentiel qu’en terme de besoin (le poste un reste le talon d’achille). Bamba aura les minutes nécessaires pour apprendre le métier, à lui d’en faire bon usage. Son association avec Jonathan Isaac fait déjà saliver. Entrevu qu’une vingtaine de matchs l’an dernier, le sophomore a pris du muscle cet été. Joueur ultra polyvalent, Isaac peut former avec Bamba une paire défensive sans équivalent dans la Ligue… au moins au niveau de la longueur des segments. La défense assez poreuse du backcourt donnera l'occasion au duo de jouer les derniers remparts près de l'arceau.

 

Le reste du banc ne fait pas forcément rêver, seuls quelques roles players notables essaieront de gratter des minutes dans les rotations. Remis d'une fracture du tibia et d'une entorse du genou, Terrence Ross joue sa tête en Floride. En pleine contract year, l'ancien swingman des Raptors veut revenir au premier plan. Capable de gros coups de chaud derrière l'arc, son adresse extérieure guidera son temps de jeu.

Derrière, c'est le désert ou presque. En refourguant le contrat boulet de Bismack Biyombo, le Magic a récupéré en échange Timofey Mozgov et Jerian Grant. Le géant russe arrive en bout de piste en NBA, tout le contraire du jeune meneur qui lui ne parvient toujours pas à décoller. En quatre saisons, Grant va connaître déjà sa troisième franchise et n'a toujours pas prouvé qu'il fallait mieux qu'une place de backup.

En fin de rotation, on retrouve Jarell Martin et Khem Birch, deux cols bleus des raquettes qui n'hésiteront à mouiller le maillot et s'occuper des tâches ingrates dans le peu de temps de jeu qui sera accordé.

 

  • LES PLUS

 

Un nouveau coach : Pour encadrer les jeunes pépites floridiennes, le front office a choisi un habitué des bancs NBA. Au lieu d'opter pour une nouvelle tête comme Atlanta, Phoenix ou Charlotte, le Magic joue la carte de la sécurité en donnant les manettes à Steve Clifford. Le premier objectif sera d'impulser une culture de la gagne. Un changement de mentalité qui passera par la défense, l'un des crédos du coach. Un défi qu'il avait réussi à Charlotte : arrivé en 2013 chez les Bobcats, Clifford a fait passer le franchise de 21 à 43 victoires en l'espace d'une saison. On ne peut que souhaiter un tel impact chez une équipe lasse d'enchaîner les différents projets.

 

Des joueurs disponibles pour des trades : Evan Fournier, Nikola Vucevic ou dans une moindre mesure Terrence Ross, sont dans les rumeurs de trades depuis plusieurs mois. Les deux premiers ont une réelle valeur sur le marché, notamment auprès des contenders. Si le Magic entre en mode tanking début 2019, les dirigeants floridiens n'hésiteront pas à se séparer de leurs cadres pour obtenir des assets supplémentaires. Même Aaron Gordon et son nouveau contrat ne sont pas à l'abri... pour mémoire, Orlando avait offert un deal conséquent à Tobias Harris l'été 2015 avant de l'évacuer en février 2016 à la trade deadline.

 

Une base défensive en devenir : Sans surprise, Steve Clifford devrait s'appuyer sur un socle défensif pour poser les premières pierres de la reconstruction. Le general manager John Hammond, amateur de gabarits singuliers, lui offre le tandem Isaac - Bamba comme fondation. Cet axe est appelé à devenir la principale force du roster. Les solistes Fournier et Gordon devront également se mettre au diapason et produire les minimas de ce côté du parquet. Lors de ses cinq saisons passées à Charlotte, Clifford s'est invité à trois reprises dans le Top 10 des meilleures défenses de la Ligue, un objectif sur le moyen terme qu'il s'est fixé en Floride.

 

  • LES MOINS

 

Pas de vétéran : Avec DJ Augustin et Timofey Mozgov comme seuls trentenaires, l'expérience va cruellement manquer au Magic. Recruté l'an dernier pour jouer les mentors, le vétéran Arron Afflalo s'est plus distingué pour ses frasques sur le parquet que son rôle dans le vestiaire et n'a finalement pas été conservé.

 

Le poste de meneur : Le Magic pointait l'an dernier à la 26ème place de la Ligue au niveau des assists. Ce n'est pas cette saison que la tendance va s'inverser. DJ Augustin est un artificier de première bourre mais pas un distributeur, quant à Jerian Grant, son rôle s'arrête à celui de porteur d'eau. Et si la bonne surprise venait du rookie non drafté Isaiah Briscoe. Prospect de l'université de Kentucky, le meneur s'est exilé en Estonie, après deux saisons universitaires, pour disparaître complètement des radars. Cousin de Kyrie Irving, les fans du Magic peuvent prier qu'il ait hérité d'un morceau d'ADN du All Star des Celtics.

 

Le manque de spacing : Dans le jeu moderne, ne pas avoir de shooteurs élites est un problème. La saison dernière, Orlando arrosait à seulement 35,1% derrière l'arc, soit la 27ème place en NBA. Seuls Fournier et Augustin dépassaient les 37% de réussite et le recrutement de cet été n'a pas comblé ce manque. Le retour de Terrence Ross apporte un peu de puissance de feu mais n'est qu'un pansement sur une jambe de bois.

 

 

  • L'AVIS DE LA RÉDACTION

 

Le Magic fêtera ses 30 ans d’existence cette saison. Créée en 1989, la franchise floridienne n’avait mis que quatre ans pour équilibrer son bilan et cinq saisons pour découvrir les playoffs. Depuis le départ de Dwight Howard en 2012, Orlando en est déjà à son sixième exercice consécutif sans playoffs ! Et il y a fort à parier que la saison à venir se termine également début avril. Le Magic a l'index bloqué sur le bouton reset depuis quelques années. Les projets de reconstruction s'enchaînent aussi sûrement que les coachs sur le banc floridien. Le front office devra pourtant s'armer de patience avec ce groupe. Les dirigeants ont misé sur des potentiels qu'il va falloir polir. Le GM John Hammonds surfe sur la découverte de Giannis Antetokounmpo, mais tous les freaks ne sont pas appelés à telle courbe de progression. Le Magic est là pour construire et il ne serait pas étonnant de voir plusieurs trades agiter la saison. Les playoffs sont encore loin et les fans de l'Amway Arena devront se contenter des arabesques aériennes d'Aaron Gordon et des block party de Mo Bamba.

 

  • BILAN PRÉVISIONNEL

 

La rédaction classe le Magic à la 14ème place de la Conférence Est avec un bilan de 25 victoires.