Dallas Mavericks 2018-2019 : Succession à l'européenne

Dallas Mavericks 2018-2019 : Succession à l'européenne

Luka Doncic - Dennis Smith Jr - Harrison Barnes - Dirk Nowitzki - Rick Carlisle - Mark Cuban - Dallas Mavericks
Crédit photo : Sportsnet

Voici le guide des Mavericks de Dallas pour la saison 2018-2019. Venez prendre votre dose de hype.

  • La saison 2017/2018

 

Une saison bien compliquée pour l'une des trois franchises du Texas. Tournée sous le signe du tanking, après un début d'exercice catatstrophique qui verra les Mavericks perdrent 14 de leurs 16 premiers matchs. Une position assumée par son fantasque propriétaire Mark Cuban (qui lui vaudra une amende pour s'en être vanté), Rick Carlisle et son staff se sont tout de même évertués à produire du jeu tout en développant leur meneur rookie Dennis Smith Jr. En revanche, l'intégration de Nerlens Noël s'apparentant à un échec (seulement 30 matchs disputés). L'équipe semblant lui faire payer le fait d'avoir refuser le contrat proposé par le management l'été dernier et Nerlens n'étant pas dés plus sérieux en dehors des parquets, le divorce fut consommé avant même qu'il y ait eu un quelconque rapprochement.

Comme si ça ne suffisait pas, des accusations d'actes de misogynie envers des employées de la franchise sont déplorées pendant le All-Star Game et auraient eu lieu sous le mandat de l'ex-président des opérations baskets de Dallas, Terdema Ussey.

Heureusement, le mois de juin et la draft vont venir redonner un peu de baume au coeur à une fanbase bien moribonde.

 

Bilan de la saison 2017/2018 des Dallas Mavericks

 

  • Les mouvements de l'été

 

Arrivées : Luka Doncic, Jalen Brunson, Ray Spalding et Kostas Antetokounmpo (draft), DeAndre Jordan, Devin Harris

Départs : Nerlens Noël, Yogi Ferrell, Seth Curry, Doug McDermott, Josh McRoberts

Prolongations : Dirk Nowitzki

 

Le gros de l'été des Mavericks s'est déroulé principalement le soir du 21 juin dernier. Détenteur du 5e choix de draft, la plupart des observateurs (dont nous faisions partie) supputait que Dallas allait chercher à drafter un pivot, Mo Bamba ou Wendell Carter Jr pour ne citer que ces deux-là. Quelle surprise ce fut quand nous avons appris que les Mavs étaient en pourparler avec les Hawks au sujet d'un possible échange Trae Young/Luka Doncic. Au final, Dallas draftera Trae Young en 5 ème position avant de l'envoyer en compagnie d'un choix de draft 2019 (protégé top 5) aux Hawks en échange du joueur du Real Madrid. Une belle affaire sur le papier.

La suite de la soirée fut cohérente. Un meneur expérimenté, bon playmaker et shooteur en la personne de Jalen Brunson. Un intérieur dur au mal capable de s'écarter avec un blaze d'or et déjà iconique, je parle bien sûr de ce bon Ray Spalding. Enfin, un petit pari pour finir de saupoudrer un dessert qui sent la hype à plein nez en choisissant en 60 ème et dernière position de cette draft, Kostas Antekounmpo, qui n'est d'autre que le frère de Giannis. 

 

Souhaitant garder du cap pour l'été prochain, les Mavs n'ont pas fait de folies sur le marché des agents-libres. Dede Jordan a (enfin) signé dans le Texas après leur avoir mis une belle carotte deux années auparavant pour une seule année de contrat à hauteur de 24 millions. Un deal bénéfique pour les deux parties. Le retour du vétéran Devin Harris pour le minimum fera plaisir aux anciens de la maison et sera parfait pour l'encadrement de la jeunesse

 

Mais la grande nouvelle de l'été fut indéniablement la prolongation de Dirk Nowitzki pour une pige supplémentaire. Âgé de 41 ans, l'Allemand va entamer sa 21 ème saison dans la Ligue en octobre prochain, venant s'installer aux côtés de Robert Parish, Kevin Garnett et Kevin Willis. Le WunderKid continuera à nous gratifier de son fade-away sur une seule jambe et autres filoches du parking pendant encore au moins une année, alors profitez-en. 

 

  • l'effectif

 

Meneurs : Dennis Smith Jr, Luka Doncic, J.J Barea, Jalen Brunson

Arrières : Wesley Matthews, Devin Harris

Ailiers : Harrison Barnes, Dorian Finney-Smith

Ailiers-forts : Dirk Nowitzki, Dwight Powell, Ray Spalding, Kostas Antetokounmpo

Pivots : DeAndre Jordan, Salah Mejri, Maxi Kleber

 

  • le 5 majeur

 

PG : Dennis Smith Jr  SG : Luka Doncic  F : Harrison Barnes PF : Dirk Notwitzki C : DeAndre Jordan

 

Pour sa (probable) dernière saison en NBA, les Mavs tenteront d'enjoliver la sortie de leur superstar d'antan. L'équipe possède pour la première fois depuis un bail, un véritable pivot capable de protéger le cercle et de grapiller du rebond à la pelle, un poste laissé quelque peu à l'abandon depuis un certain Tyson Chandler, champion en 2010. Luka Doncic nous délectera de sa science du jeu et de ses qualités de playmaker. On adore Harrison Barnes et Wesley Matthews mais leur qualité première n'est pas celle-ci.

L'arrivée du Slovène délestera d'un certains poids les épaules du sophomore Dennis Smith Jr, dont la saison rookie très mésestimée (15.2 points, 3.8 rebonds et 5.2 passes) nous promet de belles choses pour la suite. Le back-court Smith - Doncic sera l'un des duos à suivre. Un alliage d'une complémentarité rare entre un joueur aux qualités physiques hors-normes et un surdoué de la balle orange.

 

  • Le banc

 

Comme depuis quelques années maintenant, Dirk Notwitzki devrait conserver sa place dans le 5 majeur (attention aux bruits de couloirs qui avancent la possibilité de voir Dirk sortir du banc) pour la céder assez rapidement à Wesley Matthews qui endossera l'étiquette de 6e homme, ce qui décalera Harrison Barnes sur le poste 4. Une rotation qu'on a souvent pu observer l'an passé et qui marchait plutôt bien, l'ancien joueur des Warriors se fondant parfaitement dans ce dispositif par sa grande polyvalence notamment d'un point de vue défensif. Le départ de Yogi Ferell sera compensé par le champion NCAA en titre, Jalen Brunson. Bon playmaker et shooteur honorable, l'ancien Wildcats de Villanova devrait avoir des minutes en tant que back-up de DSJ et pourrait être l'une des belles surprises de la saison. Les vétérans Harris et Barea feront toujours leur part du travail. La relative faiblesse de l'équipe se situera sur les postes d'ailiers. S'il y a certes du monde au portillon, seul Dwight Powell semble être une valeur sûre et Harrison Barnes oscillera certainement entre les postes 3 et 4. Enfin, les Mavs ont conservé Salah Mejri qui a accepté la qualifying offer et devrait être le remplaçant attitré de Dede Jordan. Ancien coéquipier chez les Merengues, cette signature est aussi liée à l'acclimatation de Luka Doncic.

 

Un banc semblable à l'an passée qui gagne un élément de plus avec Wes Matthews suite à la (probable) greffe de Luka Doncic dans le 5 majeur des Mavericks. Attention à la second unit des Mavs et ces jeunes joueurs qui pourraient nous montrer de jolies choses.

 

  • les plus

 

Luka Doncic : C'est l'un des rookies dont les performances seront passées au crible fin. Chacune de ses actions vaudra son lot d'analyses en tout genre. Un des plus grands prospects européens de l'histoire (derrière Drazen ?), qui a tout raflé en Europe, s'attaque désormais à l'univers impitoyable de la NBA. Joueur de talent, véritable chef d'orchestre du Real et shooteur confirmé, Luka Doncic est censé remettre sur le devant de la scène une franchise sur la pente descendante depuis son titre en 2010. Heureusement pour lui, le Slovène n'atterit pas dans une équipe en complète déconfiture. Avec Rick Carlisle à sa tête, Dallas a toujours prôné un jeu collectif et huilé, limité par le niveau individuel d'un effectif peu clinquant. Le coaching staff saura être patient et intelligent pour ne pas filer l'entière responsabilité de l'équipe à Luka, qui plus est avec Dennis Smith Jr à ses côtés.

 

Un back-court complémentaire : Le combo semble ultime sur le papier. D'un côté, un meneur ultra-athlétique, capable de gros coups de chaud dont le shoot est la seule véritable faiblesse. De l'autre, un MVP de l'Euroleague et du championnat espagnol, un surdoué du basket, polyvalent à outrance et qui connaît le parfum de la victoire. Les deux joueurs se complètent parfaitement, les forces de l'un venant combler les faiblesses de l'autre. On est déjà impatient de voir les premiers échanges entre ces deux gamins, représentant l'avenir des Mavs.

 

Un vrai pivot : Quel est le dernier pivot digne de son nom à avoir évolué sous le maillot des Mavs ? DeJuan Blair, Zaza Pachulia ou plus récemment Nerlens Noël. Non, c'était bien Tyson Chandler et ça fait tout de même 8 ans que le grand barbu a quitté les Mavs. Ces derniers auraient pu obtenir son successeur plus tôt mais Dede Jordan a préféré faire une mauvaise blague au management des Mavs lors de l'été 2015. Heureusement pour lui, Mark Cuban n'est pas rancunier et Dallas est revenu à la charge pour l'ex pivot des Clippers qui accepta (pour de bon) de signer dans le Texas. L'intérieur athlétique viendra boucher les ennuis de l'équipe, à savoir le rebond et la défense intérieure dans sa globalité.

 

  • les moins

 

Ne pas avoir trop d'attentes autour de Doncic : Deux écoles s'affrontent pour vanter ou nuancer les mérites de Luka Doncic. D'un côté, nous Européens qui surestimons peut-être les capacités exceptionnelles du Slovène. De l'autre, la classe outre-atlantique, toujours rétissante à l'idée d'évaluer objectivement un joueur non-américain. Luka Doncic est un phénomène du basket mais l'adaptation au rythme et à la densité physique de la NBA sont des éléments à prendre en compte dans son processus d'incorporation. Son aptitude à la passe et la création seront indéniablement présentes dés les premières minutes où il foulera les parquets de la Ligue. Les interrogations se poseront davantage dans son habileté à scorer et sa défense, la mobilité latérale ne faisant pas partie de ses principales qualités. 

 

Un leader à définir :  Il y a 2 ans, les Mavs ont tenté le coup Harrison Barnes. L'ancien joueur des Warriors fait le job depuis son arrivée dans le Texas mais n'a pas la carrure pour endosser le statut de franchise-player. Dennis Smith Jr et Luka Doncic sont quant à eux, encore trop jeunes et brut de décoffrage pour pouvoir prétendre à ce titre. L'an passé, Dallas a perdu pas moins de 34 matchs avec un écart de 7 points ou moins. Sur les 5 matchs partis en prolongation sur l'ensemble de la régulière, les Mavs n'en ont gagné aucun. C'est dans ce sens que cette équipe manque d'un leader, d'un joueur capable de prendre la gonfle et de dire à ses copains " Écartez-vous, je m'en charge ". L'apport d'un Luka Doncic, lauréat d'une pléthore de titres en Europe, ne pourra que bonifier cette équipe qui peinait à finir les fins de matchs. C'est sûrement ce qu'on attendra de ce jeune back-court prometteur, quelques bribes et flashs d'un leadership naissant.

 

  • l'avis de la rédaction

 

Les Mavericks seront à coup sûr meilleur que la saison passée et voudront procurer à Dirk Nowitzki une sortie honorable en étant pourquoi pas dans la course aux playoffs. Cependant, la conférence Ouest s'est encore renforcée (as always) et l'effectif semble trop juste en terme de talents et de profondeur d'effectif. L'important ne sera pas dans les résultats sportifs à proprement parler. L'enjeu de la saison consistera à développer les deux pépites du back-court, séduire DeAndre Jordan s'il répond aux attentes de l'équipe et offrir la perspective d'une fin de carrière respectable et digne de son nom au meilleur joueur de l'histoire de la franchise, Dirk Nowitzki.

 

  • bilan prévisionnel

 

La rédaction classe les Mavericks à une honorable 10e place avec un up-grade important du nombre de victoires (34 victoires, soit 10 de plus que l'an passé).