- LA PREDICTION DU DÉBUT DE SAISON
Nous avions pronostiqué la première place de la Conférence Ouest avec 65 victoires dans la preview de la saison à lire ici.
Les Warriors ont finalement perdu plus de matchs que prévu puisqu'ils terminent avec "seulement" 57 victoires, mais une fin de saison régulière parfateiement gérée leur permet tout de même de décrocher la première place de la conférence Ouest.
- L'EFFECTIF 2018-2019
Meneurs: Stephen Curry, Shaun Livingston, Quinn Cook
Arrières: Klay Thompson, Damion Lee, Jacob Evans
Ailiers: Kevin Durant, Alfonzo McKinnie, Andre Iguodala,
Ailiers-forts: Draymond Green, Jonas Jerebko, Marcus Derrickson
Pivots: DeMarcus Cousins, Kevon Looney, Damian Jones, Andrew Bogut, Jordan Bell
- LES CHIFFRES DE LA SAISON
Classement: 1er de la conférence Ouest
Offensive Rating: 115,9 pts inscrits sur 100 possessions (1er de NBA)
Defensive Rating: 109,5 pts encaissés sur 100 possessions (13ème de NBA)
Meilleur marqueur: Stephen Curry avec 27,3 points par match
Meilleur rebondeur: Draymond Green avec 7,3 rebonds par match (DeMarcus Cousins est à 8,2 mais seulement 30 matchs joués)
Meilleur passeur: Draymond Green avec 6,9 passes par match
Meilleur intercepteur: Draymond Green avec 1,4 interception par match
Meilleur contreur: Draymond Green avec 1,1 contre par match (Cousins est à 1,5 mais seulement 30 matchs joués)
Meilleur pourcentage: Kevon Looney avec 63 % aux tirs (Damian Jones est à 72% mais seulement 24 matchs joués)
- LA SAISON 2018-2019
Les Warriors ont vécu une saison régulière bien plus compliquée que ce à quoi s'attendaient les observateurs. Alors qu'on les voyait gérer la saison régulière sans accroc comme ils le font depuis maintenant plusieurs saisons, les Warriors ont, au contraire, montré une fébrilité qu'on ne leur connaissait pas. Le meilleur exemple ? Cette engueulade entre Green et Durant au début de saison. Alors qu'il ne reste que quelques secondes à jouer lors d'un match contre les Clippers, le 11 novembre dernier, et que les deux équipes sont à égalité, Draymond Green remonte la balle à toute vitesse pour essayer de destabiliser la défense adverse, comme il le fait de nombreuses fois pendant les rencontres. Sauf que cette fois, l'ailier fort s'emmêle les pinceaux et perd lamentablement la balle, envoyant les deux équipes dans une prolongation qui sera perdue par les Warriors.
Cette action a causé la colère d'un Kevin Durant qui voulait avoir le ballon pour tuer le match, comme il l'a déjà fait à de nombreuses reprises. Le ton est tellement monté entre les deux hommes qu'on se demandait si les deux allaient un jour pouvoir rejouer ensemble. Heureusement pour les Warriors, Stephen Curry, qui était blessé et n'a pas pu jouer cette rencontre, est arrivé à la rescousse pour réconcilier les deux hommes et tout a très vite été oublié.
Un incident qui a fait plus de bruit qu'autre chose donc, mais qui montre bien les problèmes qui ont fleuri pendant toute la saison chez les Warriors. Pas forcément entre les joueurs eux-mêmes (bien que des rumeurs commencent à sortir sur le fait que Kevin Durant ne parlait plus à ses coéquipiers) mais dans le discours des médias. Il y avait d'un côté Durant, et de l'autre les Warriors. Et ce n'est jamais bon pour gagner un titre même si, grâce à leur talent offensif (leur défense n'a pas été au niveau cette année) et à une sérénité à toute épreuve, les hommes de Steve Kerr sont parvenus à valider la première place de la conférence Ouest avec 57 victoires.
À noter que lors de son retour, DeMarcus Cousins avait montré des choses intéressantes qui laissaient augurer le pire pour les adversaires des champions en titre. Malheureusement pour eux, cela ne restera qu'au stade de promesses, puisque le pivot n'a jamais réussi à vraiment peser en playoffs.
- LES PLAYOFFS
L'objectif des Warriors était simple : réussir le premier Three Peat depuis celui des Lakers au tout début des années 2000. Le premier tour face aux Clippers, huitièmes de la conférence Ouest, n'a pourtant pas été de tout repos. Patrick Beverley a bien gêné Durant lors des deux premiers matchs et le système des Clippers ralentissait plutôt bien l'attaque de feu des Warriors. Mais au bout de la troisième rencontre, l'ailier s'est fâché et a enchaîné 38, 33, 45 et 50 pions pour clôre la série. C'était clairement beaucoup trop pour ses adversaires.
Au deuxième tour se présentaient les Rockets, meilleurs ennemis des Warriors depuis maintenant quelques saisons. Et, malgré un gros Draymond Green, un Stephen Curry sérieux et un Durant toujours aussi productif (33,2 points sur les cinq premiers matchs de la série) bien que moins adroit (46% aux tirs "seulement"), le système des Rockets, basé sur les switchs à tout va en défense et l'iso à outrance en attaque, a fait mal aux Warriors qui avaient d'énormes difficultés à arrêter complétement James Harden, même s'ils sont parvenus à le ralentir. Logiquement, quand dans le cinquième match (2 à 2 dans la série) Durant se blesse au moment sur une action anodine dans le troisième quart-temps, beaucoup d'observateurs se sont dit que les champions en titre n'allaient pas aller plus loin, mais les Warriors se sont surpassés et ont remporté les deux matchs suivants pour défier les Blazers en finale de conférence.
Toujours sans Durant, ils n'en ont fait qu'une bouchée, portés par un Draymond Green stratosphérique et un duo Klay Thompson/Stephen Curry inarrêtable. Les voilà donc pour la cinquième fois de suite en Finals et là, rien ne se passe comme prévu. Durant est toujours absent et sans leur ailier mais aussi avec un Klay Thompson en costard pendant un match et diminué (même si avec lui ça ne se voit pas vraiment) pendant les suivants, l'attaque des Warriors est bien trop prévisible. Steph Curry tente tout, avec notamment une pointe à 47 points, 8 rebonds et 7 passes lors du match 3 (celui sans Thompson, largement perdu par les Warriors) mas au bout de quatre rencontres, les champions en titre ne sont qu'à une petite victoire et tout proche d'une deuxième défaite en Finals après celle de 2016. Sauf que voilà, Kevin Durant est en tenue pour le Game 5, et impressionnant lors de l'échauffement au cours duquel il claque de gros dunks. Avec lui sur le terrain, les Warriors sont beaucoup plus fluides en attaque et la défense de Toronto est dépassée. Seulement voilà, après 12 minutes de jeu, le mollet de Durant claque et il doit à nouveau sortir. Porté par un très bon début de match de leur ailier et les deux Splash Bros remplis de sang froid dans le money time, les Warriors remportent malgré tout cette rencontre d'un petit point.
Seulement voilà, le verdict tombe: c'est le tendon d'achille qui a lâché pour Kevin Durant. Il ne reviendra pas. La blessure de Klay Thompson lors du match 6 (déchirure d'un ligament croisé) alors qu'il faisait un énorme début de rencontre (30 points à 8/12 aux tirs en 32 minutes de jeu) mettra définitivement un terme aux espoirs de titre des Warriors. Stephen Curry ne parvient pas à se sortir de la nasse canadienne, qui n'a plus personne d'autre à arrêter et les gros matchs d'Andre Iguodala (22 points) et Draymond Green (11, 19 et 13) ne parviendront pas à combler le manque de talent du reste de l'équipe. Les hommes de Steve Kerr vont donc finir par s'incliner de quatre petits points et laisser leur couronne aux Canadiens.
- LE GRAND MOMENT DE LA SAISON
Les victoires contre les Rockets lors des matchs 5 et 6. Pendant toute la saison, les Texans n'ont pas arrêté de se plaindre de la blessure de Chris Paul et d'expliquer qu'avec leur meneur ils se seraient qualifiés en Finals. Peut-être, n'empêche que cette fois c'était une des stars des Warriors qui était blessée. Et même sans lui, les Warriors sont parvenus à s'imposer à deux reprises en deux matchs, en retrouvant le style de jeu qui leur avait permis de rouler sur la ligue il y a quelques années. La déception était tellement importante pour les Rockets que leur General Manager Daryl Morey aurait apparemment hésité à appuyer sur le gros bouton rouge pendant l'intersaison.
- LE PIRE MOMENT DE LA SAISON
Difficile de choisir entre la blessure de Durant et celle de Thompson. Lors des dix minutes durant lesquelles tout le monde était présent, les Warriors avaient largement l'ascendant sur leurs adversaires. Mais les graves blessures coup sur coup de deux de leurs meilleurs joueurs a complétement changé la donne. Ce n'est jamais agréable d'être confronté à ce genre de situations, d'autant plus quand c'est quelqu'un comme Thompson, adûlé par les supporters de San Francisco, qui est touché.
- LES POINTS POSITIFS
- La forme de Draymond Green en playoffs. Nul pendant la saison régulière, l'ailier fort a prouvé qu'il lui suffisait de perdre un peu de poids pour retrouver son niveau en défense et en attaque. Bon, ce n'est toujours pas ça au niveau des tirs à trois points et il a pénalisé son équipe en se montrant incapable ou presque de rentrer un tir de loin mais il a malgré tout trouver le moyen de peser au scoring.
- La force de caractère montrée par les hommes de Steve Kerr. Klay Thompson, DeMarcus Cousins, Kevon Looney (lui aussi héroïque et présent sur le terrain malgré une blessure bien handicapante au torse), Kevin Durant... Tous ces joueurs ont connu des soucis de santé pendant les playoffs, souvent assez graves. Mais malgré ça, les joueurs des Warriors ont toujours trouvé les ressources pour être au niveau de leurs adversaires, même si la marche était trop haute face aux Raptors.
- Kevon Looney. Décevant pendant ses premières saisons en NBA, l'intérieur a explosé cette saison. Pas forcément le plus talentueux, l'intérieur n'a pas spécialement brillé par ses statistiques mais il a fait preuve d'une combativité et d'une force de caractère incroyable. Le genre de joueurs que chaque équipe se doit d'avoir.
- LES POINTS NEGATIFS
- Le tir à trois points. Àlors qu'ils ont longtemps assommé la ligue grâce à leur capacité à prendre feu à trois points, les Warriors étaient particulièrement nuls dans ce domaine cette saison. Durant, Curry et Thompson ont sauvé les meubles, mais derrière eux c'était le désert.
- Les blessures à la chaîne. Difficile de ne pas en parler tant c'est ce qui a marqué tout le monde cette saison chez les Warriors. Aucun de leurs joueurs majeurs n'a été épargné, avec des problèmes plus ou moins graves. Ce qui a fini par leur coûter leur titre.
- Une défense plus au niveau. Cette saison, la défense a clairement baissé d'un cran en régulière, et les hommes de Steve Kerr n'ont pas été capable de se montrer plus solides dans ce domaine en playoffs non plus. À eux de rectifier le tir la saison prochaine.
- LE BILAN
Les Warriors ont fait honneur à leur statut de favoris et ont vendu chèrement leur peau. Malgré tout, les nombreuses blessures laissent un sentiment d'inachevé. Les Raptors auraient-ils été assez fort pour ne serait-ce que résister à des Warriors au complet ? Peut-être, mais gagner le titre semblait malgré tout très compliqué pour les Canadiens. Malheureusement pour les Warriors, c'est le jeu, et il faudra montrer l'an prochain que les désormais ex-champions sont toujours là.